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Vladimir Medem

Vladimir Medem (en russe : Đ’Đ»Đ°ĐŽĐžĐŒĐžŃ€ ДаĐČĐžĐŽĐŸĐČоч ĐœĐ”ĐŽĐ”ĐŒ ; en hĂ©breu : Ś•ŚœŚ“Ś™ŚžŚ™Śš ŚžŚ“Ś), nĂ© Ă  Libau (Courlande, Russie) le (aujourd'hui Liepāja en Lettonie), mort Ă  Brooklyn (New York, États-Unis d'AmĂ©rique) le , est considĂ©rĂ© comme l'homme politique le plus influent et le plus grand thĂ©oricien du Bund, le mouvement ouvrier juif.

Vladimir Medem
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  43 ans)
Brooklyn
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique

Il est connu pour ĂȘtre, avec les austromarxistes Karl Renner et Otto Bauer, l'un des thĂ©oriciens de l'autonomie culturelle personnelle extra-territoriale.

Son nom a été donné à la bibliothÚque Medem, principale bibliothÚque yiddish d'Europe, créée à Paris, en , par des immigrés juifs d'Europe orientale militants du Bund.

Le Cercle Amical-Arbeter Ring de Paris a changé en , son nom en Centre Medem-Arbeter Ring.

En , la bibliothÚque Medem et l'association pour l'étude et la diffusion de la culture yiddish ont fusionné pour créer la Maison de la culture yiddish-BibliothÚque Medem, le principal centre de diffusion de la culture yiddish en Europe.

Biographie

Vladimir Medem est nĂ© en Lettonie Ă  Libau (aujourd'hui Liepāja) en 1879, dans une famille juive trĂšs assimilĂ©e. Son pĂšre, mĂ©decin gĂ©nĂ©ral, se convertit au protestantisme, seul moyen d’assurer sa promotion au sein de l’armĂ©e russe et baptise son fils dans la religion orthodoxe.

Vladimir Medem fait ses Ă©tudes secondaires Ă  Minsk, puis ses Ă©tudes supĂ©rieures Ă  l’universitĂ© de Kiev. Il y est influencĂ© par les Ă©tudiants rĂ©volutionnaires. AprĂšs une brĂšve incarcĂ©ration, il prend conscience de sa judĂ©itĂ© et devint militant du Bund, le parti socialiste juif nĂ© Ă  Vilna en 1897. Ses qualitĂ©s de journaliste et d’orateur sont vite remarquĂ©es et, dĂšs 1901, il est cooptĂ© au comitĂ© central du mouvement. Le Bund fait scission en 1903, au deuxiĂšme congrĂšs des socialistes russes (POSDR), entrainant dans son sillage des dizaines de milliers de jeunes juifs, ne pouvant accepter l’opposition du POSDR au fĂ©dĂ©ralisme en gĂ©nĂ©ral et Ă  l’autonomie juive en particulier.

Vladimir Medem, sous l’influence de l'historien et autonomiste juif Simon Doubnov et des idĂ©es austro-marxistes, Ă©labore la doctrine de l’autonomie nationale et culturelle du judaĂŻsme, l’internationalisme prolĂ©tarien, la lutte de classes et la conscience nationale juive. Sur ces thĂšmes, il Ă©crit brochures et Ă©tudes.

ExilĂ© en Suisse, il revient en Russie en 1912 et, au cours d’une tournĂ©e de confĂ©rences, est arrĂȘtĂ© par la police tsariste. Il ne doit sa libertĂ©, en 1915, qu’à l’arrivĂ©e des armĂ©es allemandes Ă  Varsovie. Il a participĂ© Ă  la rĂ©volution de 1905 et s’est illustrĂ© durant les deux rĂ©volutions de fĂ©vrier et d’ en s’opposant Ă©nergiquement Ă  la politique des bolcheviks. Il revient en Pologne, milite dans le Bund polonais, puis s’exile aux États-Unis oĂč il rĂ©dige Fun mayn lebn (Ma vie). Une sĂ©vĂšre affection rĂ©nale l’emporta en 1923.

De nombreuses institutions juives disaporiques portent son nom en Pologne, à New York, à Paris voire en Israël.

Doctrine

En 1916, intégrant aux travaux des austro-marxistes les apports « russes » de Simon Doubnov, Vladimir Medem formula ainsi la doctrine du Bund en matiÚre d'autonomie culturelle :

« Prenons le cas d’un pays composĂ© de plusieurs nationalitĂ©s, par exemple : Polonais, Lituaniens et Juifs. Chacune de ces nationalitĂ©s devrait crĂ©er un mouvement sĂ©parĂ©. Tous les citoyens appartenant Ă  une nationalitĂ© donnĂ©e devraient rejoindre une organisation spĂ©ciale qui organiserait des assemblĂ©es culturelles dans chaque rĂ©gion et une assemblĂ©e culturelle gĂ©nĂ©rale pour l’ensemble du pays. Les assemblĂ©es spĂ©ciales devraient ĂȘtre dotĂ©es de pouvoirs financiers particuliers, chaque nationalitĂ© ayant le droit de lever des taxes sur ses membres ou bien l’Etat distribuerait, de son fonds gĂ©nĂ©ral, une part proportionnelle de son budget Ă  chacune de ses nationalitĂ©s. Chaque citoyen du pays appartiendrait Ă  l’un de ces groupes nationaux, mais la question de savoir Ă  quel mouvement national il serait affiliĂ© dĂ©pendrait de son choix personnel, et nul ne pourrait avoir quelque contrĂŽle que ce soit sur sa dĂ©cision. Ces mouvements autonomes Ă©volueraient dans le cadre des lois gĂ©nĂ©rales Ă©tablies par le Parlement du pays; mais, dans leurs propres sphĂšres, ils seraient autonomes, et aucun d’eux n’aurait le droit de se mĂȘler des affaires des autres »[1].

Bibliographie

  • Vladimir Medem, Ma vie, trad. du yiddish par Henri Minczeles et Aby Wieviorka ; prĂ©f., postf. et annotations d'Henri Minczeles, Paris, Ă©d. HonorĂ© Champion, coll. BibliothĂšque d'Ă©tudes juives, sĂ©rie Histoire, 4, 1999, 401 p.

Source

  • Henri Minczeles, Histoire gĂ©nĂ©rale du Bund, Paris, Austral, 1995 ; rĂ©Ă©dition Paris, DenoĂ«l, 1999.

Notes

  1. Henri Minczeles, Histoire générale du Bund, Paris, Austral, 1995, p. 279-280.

Liens externes

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