Vladimir Demikhov
Vladimir Petrovitch Demikhov (1916–1998) est un scientifique soviétique et l'un des pionniers de la transplantation d'organes. Il effectue plusieurs transplantations dans les années 1940 et 1950, dont la transplantation d'un cœur dans un animal et un remplacement cœur-poumon chez un animal.
Naissance | Raïon de Novonikolaïevsky (en) |
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Décès |
(Ã 82 ans) Moscou |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Владимир Петрович Демихов |
Nationalités | |
Domicile | |
Formation |
Faculté de biologie de l'université de Moscou (en) |
Activités |
A travaillé pour |
Institut Sklifossovski (d) Institut chirurgical Vichnevski (d) Université médicale d'État I. M. Setchenov de Moscou |
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Distinctions |
Prix d'État de l'URSS Ordre du Mérite pour la Patrie, 3e classe Médaille du mérite au combat (en) |
Il est également connu pour ses greffes de tête de chien, qu'il a menées pendant les années 1950, aboutissant à des chiens à deux têtes.
Biographie
Né le , dans une famille de paysans russes, il grandit dans une petite ferme dans la partie nord de la région russe de Volgograd. En 1934, Vladimir Demikhov étudie à l'Université d'État de Voronej. En 1937, il crée le premier cœur artificiel du monde et l'implante avec succès dans un chien (qui a survécu pendant deux heures après l'opération). Cette expérience a été publiée en avril 1938 dans le journal étudiant de l'université et a été présentée aux autres étudiants lors d'une conférence scientifique le mois suivant. Il poursuit ses études à la faculté de biologie de l'Université d'État de Moscou, où il obtient son diplôme avec les honneurs en .
Peu de temps après avoir obtenu son diplôme, Vladimir Demikhov devient un soldat en tant qu'expert médico-légal et pathologiste dans l'Armée rouge ; lors de la Seconde Guerre mondiale en . Après la guerre, il reprend son poste dans le département de physiologie humaine à l'Université de Moscou. De 1947 à 1955, Vladimir Demikhov mène ses premières expérimentations de transplantation.
En 1947, il a effectué la première greffe de poumon orthotopique. Plus tard, il effectue des transplantations cardiothoraciques complexes ainsi que des transplantations rénales et hépatiques[1].
Transplantation de tête de chien
En , il transplante la tête d'un chien sur un autre chien au niveau du cou, en utilisant des connexions vasculaires au cœur du chien hôte. Les deux têtes peuvent manger et boire séparément mais n'a pas pu surmonter les problèmes de rejet jusqu'à 30 jours après l'opération[1]. Par la suite, cette expérience scientifique inspire le scientifique Robert J. White pour ses transplantations de tête sur les singes. Préalablement en 1908, une expérience scientifique similaire avait été menée par le chirurgien français Alexis Carrel et l’Américain Charles Guthrie qui ont greffé une seconde tête sur le corps d’un chien receveur. L’animal fut euthanasié quelques heures plus tard[2].
Son travail de transplantation a été largement rapporté à l'intérieur de l'Union soviétique, où cette opération controversée a été continuellement critiquée pour être contraire à l'éthique scientifique. Dans les années 1950, un comité de révision du ministère soviétique de la Santé décide que le travail de Vladimir Demikhov était contraire à l'éthique et a reçu l'ordre de cesser ses projets de recherche. Cependant, le directeur de l'institut Alexandre Vassilievitch Vichnevski, chirurgien chargé des forces armées soviétiques bénéficiait d'une influence considérable pour contourner les décisions du ministère de la Santé et permettre les activités de recherche de Vladimir Demikhov[3].
La communication de cette expérience s'est propagée au monde extérieur qu'à la fin des années 1950[4]. En France, un extrait de l'opération est diffusé au journal « Les Actualités françaises » avec des perspectives prometteuses selon Vladimir Demikhov pour le genre humain[5]. Cette expérimentation de transplantation spectaculaire forge la notoriété de Vladimir Demikhov tandis que ses réalisations chirurgicales thoraciques également pionnières ont été peu reconnues[4].
En 1988, Vladimir Petrovitch reçoit le prix d'État de l'URSS pour ses réalisations dans le domaine de la chirurgie cardiaque. En 1998, il reçoit l'Ordre du mérite de la patrie.
Il décède le à l'âge de 82 ans et enterré au cimetière Vagankovskoye à Moscou. Un monument y est érigé sur lequel est indiqué « le fondateur de la transplantation d'organes vitaux »[6].
Références
Sources internes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Vladimir Demikhov » (voir la liste des auteurs).
Sources externes
- (en) R. M. Langer, « Vladimir P. Demikhov, a Pioneer of Organ Transplantation », Transplantation Proceedings, vol. 43, no 4,‎ , p. 1221–1222 (ISSN 0041-1345, DOI 10.1016/j.transproceed.2011.03.070, lire en ligne, consulté le )
- « Chronologie de la controverse », sur Transplantation de tête (consulté le )
- Igor E. Konstantinov, « At the Cutting Edge of the Impossible », Texas Heart Institute Journal, vol. 36, no 5,‎ , p. 453–458 (ISSN 0730-2347, PMID 19876428, PMCID 2763473, lire en ligne, consulté le )
- (en) Simon Matskeplishvili, « Vladimir Petrovich Demikhov (1916–1998)A pioneer of transplantation ahead of his time, who lived out the end of his life as an unknown and in poor circumstances », European Heart Journal, vol. 38, no 46,‎ , p. 3406–3410 (ISSN 0195-668X, DOI 10.1093/eurheartj/ehx697, lire en ligne, consulté le )
- Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Science et vie : expériences de greffes sur des chiens en URSS », sur Ina.fr (consulté le )
- « Vladimir Petrovich Demikhov - le fondateur de la transplantologie mondiale », (consulté le ).