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Virupa

VirĆ«pa ou Viroupa (sanskrit, autres formes : Birupa, Birwapa ; tibĂ©tain : bir wa pa, nal jor wang chug, « mauvais » ou « dĂ©formé») est un yogi et un mahassidha indien du IXe siĂšcle. Il compte parmi ses disciples Drokmi Sakya YĂ©shĂ©, maĂźtre de Khön Köntchok Gyalpo, fondateur de la lignĂ©e Sakyapa du bouddhisme tibĂ©tain, au sein de laquelle il est aussi connu sous le nom de Dharmapala. Il serait le crĂ©ateur de la pratique Lamdre spĂ©cifique Ă  la lignĂ©e, ainsi que l’auteur des Vers adamantins. Comme tous les mahassidhas, il apparaĂźt parfois comme un excentrique adoptant une conduite rĂ©prouvĂ©e (dans son cas, la gloutonnerie), d’oĂč son surnom de « Mauvais ».

Virupa
Biographie
Activités
Période d'activité
IXe siĂšcle
Autres informations
MaĂźtres
DorjĂ© Namjom (d), Jampal ShinjĂ© ShĂ© Marpo (d), Sa Drepa Chenpo (d), JetsĂŒn DorjĂ© Dakmema (d)

Biographie - légende

Sa biographie, basĂ©e sur le corpus Lamdre, Taranatha et des sources chinoises comme Xuanzang, est en grande partie lĂ©gendaire. Il est prĂ©sentĂ© comme le fils du roi Suvarnacakra de Vesasa en Inde orientale. Il aurait commencĂ© son Ă©ducation religieuse au monastĂšre de Somapura dans le Nord du Bengale oĂč Vinitadeva et Jayakirti l'ordonnĂšrent novice. Il partit ensuite pour Nalanda oĂč il fut ordonnĂ© moine par Dharmamitra qui lui transmit le tantra de Chakrasamvara. Il le pratiqua secrĂštement et sans relĂąche mĂȘme aprĂšs ĂȘtre devenu abbĂ© de Nalanda. À l’ñge de 70 ans, il eut une sĂ©rie de rĂȘves qu’il interprĂ©ta comme le signe qu’il n'aboutirait jamais dans la voie du vajrayana ; il jeta donc son mala dans les latrines. Le soir suivant, la dakini Nairatmya - associĂ©e Ă  Hevajra - lui apparut et lui annonça qu’il Ă©tait prĂšs de devenir un siddhi ; elle lui demanda de rĂ©cupĂ©rer son mala, de le laver dans de l’eau parfumĂ©e et de continuer sa pratique. Effectivement, aidĂ© par les quatre initiations que lui confĂ©ra Nairatmya, il franchit jour aprĂšs jour les six Ă©tapes (bhumi) jusqu’au stade de mahabodhisattva.

Il quitta alors Nalanda et visita Varanasi, Bhimesara et le sud du Gange, prenant en chemin deux disciples, Dombi Heruka le marinier et Krishnacharin, et faisant la dĂ©monstration de ses pouvoirs extraordinaires pour convertir les hindous au bouddhisme. Il sĂ©para ainsi deux fois les eaux du Gange et arrĂȘta la course du Soleil trois jours durant. À Sowanatha, il fit construire un temple oĂč les sacrifices animaux Ă©taient interdits et Ă©tablit une communautĂ© de moines. Lorsqu’il mourut, son corps se transforma en statue de pierre – ou fut absorbĂ© dans la pierre, selon les versions - retenant d’une main le soleil en souvenir de son exploit et tenant de l’autre un rĂ©cipient contenant de l’or liquide qui a le pouvoir de transmuter tout mĂ©tal en or. Il est parfois reprĂ©sentĂ© ainsi en statuette, avec un torse replet qui Ă©voque son appĂ©tit.

Virupa est prĂ©sentĂ© comme avide de nourriture et de boisson, conduite qui lui aurait valu son surnom de « mauvais ». Une version de sa lĂ©gende prĂ©tend qu’il l’obtint lorsqu’il fut chassĂ© de son premier monastĂšre de Somapura pour en avoir mangĂ© les pigeons sacrĂ©s. Une autre prĂ©tend qu’aprĂšs avoir atteint l’état de mahabodhisattva Ă  Nalanda, il organisa un festin ganachakra (comprenant viande et alcool) en l’honneur de ses yidams, qui fut critiquĂ© par les moines. Il se dĂ©clara alors lui-mĂȘme « mauvais » et quitta le monastĂšre. Dans le mĂȘme esprit, ce serait pour manifester son pouvoir Ă  la dĂ©esse du Gange qui avait refusĂ© de le nourrir qu’il aurait partagĂ© les eaux du fleuve, et pour pouvoir manger et boire sans limite ans une auberge de Kanasata qu’il aurait arrĂȘtĂ© la course du Soleil.

Voir aussi

Bibliographie

  • Abhayadatta, Robert Beer (ill.), Keith Dowman (trad.), Buddhist Masters of Enchantment: The Lives and Legends of the Mahasiddhas, Inner Traditions International; New Ed () (ISBN 0-89281-784-4 et 978-0892817849)
  • Abhayadatta, Keith Dowman (trad.), Masters of Mahamudra: Songs and Histories of the Eighty-Four Buddhist Siddhas, State Univ of New York Pr () (ISBN 0-88706-158-3 et 978-0887061585)
  • Abhayadatta, "La vie merveilleuse de 84 grands sages de l'Inde ancienne", traduit du tibĂ©tain par Djamyang Khandro Ahni, Ă©d. du Seuil, Paris, 2005.
  • Abhayadatta, Mahāsiddhas : La Vie de 84 sages de l'Inde. Traduit par le ComitĂ© Padmakara. Éditions Padmakara, 2003. 239p. (ISBN 2-906949-27-2)

Lien externe

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