Virginia Gutiérrez de Pineda

Née à El Socorro, Santander le 4 novembre 1921, elle étude à l’Institut pédagogique national, à l’École normale supérieure et à l’Institut national d’ethnologie, où elle obtient son diplôme d’ethnologue en 1944. Entre 1953 et 1954 elle perfectionne ses études dans les départements d’Anthropologie et Géographie de l’Université de Berkeley. En 1962 obtient un doctorat en Sciences Sociales et Economiques décerné par l’Université pédagogique.

Au début de son activité professionnelle, elle travaille sur certains aspects des groupes autochtones de Motilonia, Chocó, et La Guajira, mais très rapidement, contre le courant de pensée du grand public, selon lequel les ethnologues ne pouvaient étudier que les problèmes liés aux peuples autochtones, elle mène son activité d'investigation à démêler les aspects culturels et sociaux des maladies, et de la médecine populaire et traditionnelle. Elle entreprend deux travaux entre lesquels a une  duré de vingt-cinq ans: La medicina popular en Colombia, razones de su arraigo (1961) y Medicina tradicional en Colombia: magia, religión y curanderismo. El triple legado (1986).

À la fin des années cinquante, elle consacre ses études sur la famille et la culture en Colombie, en réalisant plusieurs études historiques et ethnographiques. Sur ce sujet selle publie huit œuvres, notamment « Familia y Cultura en Colombia » (1968, avec des rééditions en 1975 et 1993), dans laquelle elle présente une caractérisation large et étendue de la typologie et de la structure colombienne, donnant ainsi une nouvelle dimension à l’aspect régional et apporte des éléments sans précédent pour comprendre l’évolution de l’économie et de la société colombienne au cours des deux derniers siècles[1].

Mariée depuis 1945 avec l'ethnologue Roberto Pineda Giraldo et mère de quatre enfants (José Fernando, Edgar, Carlos Jaime et Darío Alonso), Virginia Gutiérrez de Pineda travaille depuis 1956 en tant que professeur à l'Université nationale de Colombie, ainsi que professeure et conférencière invitée dans des autres universités du pays[2].

En 1960, elle participe avec d'autres intellectuels et professionnels des domaines de la sociologie et de la philosophie, dont Orlando Fals Borda, Eduardo Umaña Luna, María Cristina Salazar, Carlos Escalante, Darío Botero Uribe et Tomás Ducay, au fondation de la première faculté de Sociologie d'Amérique latine, à l'Université nationale de Colombie[3].

En 1963, Gutierrez reçoit la médaille du mérite Camilo Torres et en 1967 reçoit le prix de la femme de l’année en Colombie. En 1983, elle reçoit le prix de la Fondation Alejandro Angel Escobar, la Médaille d'or du mérite scientifique du Congrès interaméricain de la famille. En 1984, l'Université des Andes lui a rendu hommage pour l'Année internationale de la famille[1].

Elle meurt à Bogota le 2 septembre 1999 à 78 ans, d'un arrêt cardiaque[4].

En 2015, la Banque colombienne de la République a choisi son image pour figurer sur le billet de 10.000 pesos, en l'honneur de tous ses mérites[5].

• Razones de un arraigo (1961)
• La familia en Colombia: estudio antropológico (1962)
• Familia y cultura en Colombia (1963)
• La medicina popular en Colombia: razones de su arraigo (1964)
• Estructura, función y cambio de la familia en Colombia (1976)
• Causas culturales de la mortalidad infantil
• La medicina popular en Colombia
• Organización social en la Guajira