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Vin de pĂȘche

Le vin de pĂȘche est une boisson apĂ©ritive rĂ©alisĂ©e :

  • soit avec des feuilles de pĂȘcher mises Ă  macĂ©rer dans du vin, additionnĂ© d'alcool et de sucre[1]. Il semble trouver son origine dans le DauphinĂ© et les Alpes du Sud, oĂč l'on retrouve une autre recette, la merisette de Grenoble oĂč entrent des feuilles, des fruits et des amandes de merisier[2] ;
  • soit par macĂ©ration de pĂȘches et de feuilles de pĂȘcher dans du vin et de l'alcool, secondairement mĂ©langĂ©s et additionnĂ©s de sucre et d'arĂŽmes. Dans les annĂ©es 1980, ce type de vin fut proposĂ© en mousseux et connut un succĂšs aussi foudroyant qu'Ă©phĂ©mĂšre. Le vin de pĂȘches est toujours aussi populaire et est connu en AmĂ©rique du Nord sous le nom de Peach Leaf Wine ou rinquinquin[3] - [4].
Vin de pĂȘche Rinquinquin.

Origine

Ce vin Ă©tait dĂ©jĂ  fort apprĂ©ciĂ© au XVIIIe siĂšcle si l'on en croit le marquis de Sade. Alors qu'il est incarcĂ©rĂ© Ă  Vincennes, dans la nuit du 23-, il Ă©crit Ă  son Ă©pouse : « Il ne me reste plus qu'Ă  vous demander en vertu de quoi le refus du vin de pĂȘches : quelle analogie peut-il y avoir entre les constitutions de l'État et les fibres de mon estomac ? Une ou deux bouteilles de vin de pĂȘches pourraient-elles Ă©branler la loi salique, porter atteinte au code Justinien ? C'est Ă  un ivrogne qu'il faut faire de pareils refus : mais moi qui ne m'enivre que de tes charmes et qui ne m'en rassasie jamais, il ne faut pas me refuser du vin de pĂȘches[5]. »

PrĂ©paration du vin de feuilles de pĂȘcher

Vin de pĂȘches.

Il est Ă©laborĂ© avec du vin, rouge, rosĂ© ou blanc, de l'alcool de fruits, du sucre, additionnĂ©s de quelques poignĂ©es de feuilles de pĂȘcher[1].

La date de la cueillette des feuilles influe sur la possibilité de faire vieillir ce vin. Pour le vin à boire jeune, elles sont cueillies entre la fin juin et le . Pour une conservation de 18 mois et plus, il faut effectuer la cueillette aprÚs le , le plus prÚs possible du 10/[1].

Le vin de pĂȘche pĂ©tillant

Alors que le marchĂ© est saturĂ© de vin de pĂȘche, de noix et d’autres fruits[6], les Distilleries et Domaines de Provence cherchent Ă  moderniser leur marque Rinquinquin en lançant dans les annĂ©es 1980 un vin pĂ©tillant Ă  la pĂȘche[7] : le Carlton. En 1986, 300 000 bouteilles sont vendues en six mois dans les cafĂ©s, hĂŽtels, restaurants et les Ă©piceries fines. C’est un succĂšs puisqu'en 1987, les ventes dĂ©cuplent, puis triplent en 1988[6].

Ce vin de pĂȘches profite d'un nom prestigieux, d'une bouteille transparente de forme champenoise qui valorise le contenu et d'un goĂ»t qui le distingue des autres mousseux. BientĂŽt, il est imitĂ© : fleurissent Tocade, Claridge, Palme d'or, Calicoba, Wilson, Sensation, CĂŠsar, etc. Toutes ces contrefaçons sont mises au pilori sur une Ă©tagĂšre de l'Exposition du Faux Ă  la Fondation Cartier de Jouy-en-Josas[6].

Fin 1987, la distillerie est vendue au groupe Pernod-Ricard, officiellement « parce qu'avec eux l'affaire pourra se développer en France et à l'étranger[6] ». En réalité, c'est parce que le Carlton rencontre un tel succÚs que la distillerie ne peut plus faire face à la demande[8].

La marque Carlton disparait par la suite ; le Rinquinquin est cependant toujours commercialisé en France comme à l'étranger.

Notes et références

  1. « Vin de pĂȘches », sur La cuisine de Marc Andrieu.
  2. Amicie d'Arces et A. Vallentin du Cheylard, Cuisine du DauphinĂ©. DrĂŽme, Hautes-Alpes, IsĂšre, La Fontaine de SiloĂ©, , 159 p. (ISBN 9782862532165, lire en ligne), « Vin de pĂȘches du DauphinĂ© ».
  3. Georgeanne Brennan et Kathryn Kleinman, Aperitif: Stylish Drinks and Recipes for the Cocktail Hour, Chronicle Books, , 144 p. (ISBN 978-0811831451).
  4. Florence Fabricant, « SIPS; Like Drinking the Essence of Peach », New York Times,‎ (lire en ligne).
  5. « Lettre de Sade à Madame de Sade », sur pileface.com (consulté le ).
  6. « La véritable histoire du Carlton » [PDF], sur referentiel.nouvelobs.com (consulté le ).
  7. BĂ©atrice Delamotte, « Distillerie de Provence », La Tribune,‎ (lire en ligne).
  8. Vincent Martineau, « Henri Bardouin : le Pastis de la gastronomie », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

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