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Vilis Lācis

Vilis Lācis de son vrai nom Jahn Wilhelm Lahze né le à Rīnūži – mort le à Riga en Lettonie est un écrivain et homme politique letton[1]. Il est l'auteur d'histoires d'aventures romancées où prédomine la figure d'homme fort rappelant les personnages de Jack London[2]. Plusieurs de ses œuvres sont adaptées au théâtre et au cinéma. Le premier long métrage parlant letton Fils du pêcheur (1939)[3] est notamment tourné d'après son roman du même nom.

Vilis Lācis
Auteur
Langue d’écriture letton

Œuvres principales

Fils du pêcheur (1933)

Signature de Vilis Lācis

Après l'occupation des pays baltes, Lācis collabore activement avec le régime communiste. Ses écrits revêtent l'aspect du réalisme socialiste soviétique[4]. Avec Jānis Sudrabkalns et Andrejs Upīts, il est parmi les premiers hommes de lettres lettons à rejoindre l'Union des écrivains soviétiques[5]. Ses efforts lui permettent une ascension sociale et politique, jusqu'à ce qu'il devienne le chef du Conseil des Ministres de la République socialiste soviétique de Lettonie en 1940[5]. Là encore, il sera à l'origine de nombreuses arrestations et déportations de ses compatriotes[6]. Il reste une figure controversée dans l'histoire de la culture lettonne.

Biographie

Jahn Wilhelm Lahze naît à Rīnūži dans la famille d'ouvrier de manutention portuaire Tenis Lahze et sa femme Karlīne Veidemann. Jahn va à l'école de la paroisse de Daugavgrīva. Lors de la Première Guerre mondiale sa famille s'exile dans le Kraï de l'Altaï où le garçon fait des études au séminaire de Barnaoul[7]. Travailleur saisonnier en 1918-1921, il accède après l'obtention de son diplôme, au poste de secrétaire du Selsovet. Ses premiers feuilletons sont publiés dans le journal local.

En 1921, de retour dans son pays natal, il travaille comme docker, pêcheur et chauffeur sur les bateaux à vapeur. Il écrit pendant son temps libre. Malgré son statut précaire il cultive l'image d'homme soigné aux bonnes manières, qui lui vaut le surnom de dandy de Vecmīlgrāvis (Vecmīlgrāvja dendijs)[8]

En 1927, Lācis épouse Marija Bute avec qui il aura deux fils: Zigurds en 1928, et Ojārs en 1932.

Membre du parti communiste depuis 1928[1], il collabore avec le 4e Bureau de la Direction générale des renseignements de l'État-Major des forces armées russes et soviétiques dirigé par Ian Berzine.

En 1930, on publie sa nouvelle La Femme (Sieviete) et le romain La Bête libérée (Atbrīvotais zvērs). En 1931-1933, Lācis écrit la trilogie Les Oiseaux sans ailes (Putni bez spārniem). Sa carrière est prise en main par l'éditrice des journaux Atpūta et Jaunākās Ziņas Emīlija Benjamiņa. En 1933-1935, alors que Lācis travaille à la bibliothèque no 9 de Riga, son roman Fils du pêcheur (Zvejnieka dēls) est publié dans Jaunākās Ziņas. En 1938, il est officiellement embauché par ce journal.

En 1940, il est élu chef du Conseil des Ministres de la République socialiste soviétique de Lettonie. En 1949, appliquant la politique de répression, avec sa signature il contribue à la déportation des peuples en URSS dans le cadre de l'Opération Priboi. Sa signature a notamment scellé le sort du général Jānis Balodis[9].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lācis est évacué à Moscou. Sa famille reste dans l'Oblast de Kirov. Le , Lācis rentre à Riga. Un mois plus tard le tribunal prononce son divorce d'avec Marija Bute. Le , l'écrivain épouse Velta Kalpiņa avec qui il aura également deux fils, Leonīds (1945) et Juris (1946).

En 1946, les partisans nationalistes lettons organisent un attentat contre l'écrivain[10].

Il devient l'écrivain du peuple de la République socialiste soviétique de Lettonie en 1947.

Lācis aura en tout écrit 20 romans, 58 nouvelles et 6 pièces de théâtre. Il fut récipiendaire du Prix Staline: en 1949, pour l'épopée Tempête (Vētra 1946-1948) et en 1952, pour le roman Vers le nouveau rivage (Uz jauno krastu 1952). On lui décerne l'Ordre de Lénine en 1950, 1954, 1964, 1965.

Il est élu chef du Soviet des nationalités de l'URSS le . Il restera à ce post jusqu'au . Il était un candidat membre du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique au 19e, 20e et 22e Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, le député du 2e et du 5e Soviet suprême de l'Union soviétique, député de la Saeima.

À partir des années 1950, l'écrivain devient alcoolique. Il développe un diabète sucré qui se complique de troubles de la vision et de gangrène des pieds. Victime de deux attaques cérébrales il cesse pratiquement d'écrire. Vilis Lācis décède le d’un arrêt cardiaque. Il est inhumé au Cimetière de la forêt à Riga[11].

Hommages

Bibliographie partielle

Romans

  • La bête libérée (Atbrīvotais zvērs 1930)
  • La ville à cinq étages (Piecstāvu pilsēta 1931)
  • En mer (1931)
  • Les Oiseaux sans ailes (Putni bez spārniem 1932)
  • Le Fils du pêcheur (Zvejnieka dēls 1933-1934)
  • Voyage dans la ville du crépuscule (Ceļojums uz Norieta pilsētu 1933)
  • Idole de la foule (Рūļa elks 1935)
  • Appel des ancêtres (Senču aicinājums 1935)
  • Les Gens masqués (Cilvēki maskās 1936)
  • Terre et mer (Zeme un jūra 1938)
  • Le chemin caillouteux (Akmeņainais ceļš 1937-1938)
  • Vieux nid de marins (Famille Zītars) (Vecā jūrnieku ligzda (Zītaru dzimta), 1936-1938)
  • La Patrie perdue (Pazudusī dzimtene 1940, 1949-1950)
  • Les Forgerons de l'avenir (Nākotnes kalēji 1942)
  • Tempête (Vētra 1946-1948)
  • Vers le nouveau rivage (Uz jauno krastu 1952)
  • Hameau au bord de mer (Ciems pie jūras 1954)
  • Après la tempête (Pēc negaisa 1962).

Nouvelles

  • Karolīna Lapa (1930)
  • La Femme (Sieviete 1930)
  • Dans la tempête de neige (Sniegputenī 1931)
  • Le vieux chauffeur (Vecais kurinātājs 1933)
  • Le Miracle de minuit (Pusnakts brīnums 1933)
  • Aiglon (Vanadziņš 1937)
  • Capitaine Silis (Kapteinis Sīlis 1937)
  • Quatre voyages (Četri braucieni 1937)
  • Le retour du père (Tēva atgriešanās 1932-1940)
  • Eugène (Edžiņš 1942)
  • Aventure en mer (Gadījums jūrā 1942)
  • Les Fils d'Aizpute (Aizputes dēli 1945)
  • Le Sens du devoir (Pienākuma sajūta 1947)

Dramaturgie

  • Tālais ceļš (1935)
  • Kristaps Kaugurs (1936)
  • Bāka uz salas (1937)
  • Zeme un jūra (1940)
  • Vedekla (1943)
  • Uzvara (1945)

Notes et références

  1. (en)Wojciech Roszkowski, Jan Kofman, Biographical Dictionary of Central and Eastern Europe in the Twentieth Century, Routledge, (ISBN 9781317475941, lire en ligne), p. 553
  2. (lv) Gundega Repše, « Panākumu verdzībā. », sur diena.lv, (consulté le )
  3. (en) Anikó Imre, A Companion to Eastern European Cinemas, John Wiley & Sons, , 544 p. (ISBN 978-1-118-29435-2, lire en ligne)
  4. (en)Andrejs Plakans, The Latvians: A Short History, Hoover Press, (ISBN 9780817993030, lire en ligne), p. 160
  5. (en)Romuald J. Misiunas, Rein Taagepera, The Baltic States, Years of Dependence, 1940-1990, University of California Press, (ISBN 9780520082281, lire en ligne), p. 38
  6. (lv) Archive national de Lettonie, « Arhīva dokumentu kopa par politiķi un rakstnieku Vili Lāci. », sur archiv.org.lv (consulté le )
  7. aujourd'hui l'Université d'État pédagogique de l'Altaï
  8. (lv) Viesturs Avots, « "Sarkanais" Vecmīlgrāvja dendijs Vilis Lācis. », sur tvnet.lv (consulté le )
  9. (lv) « 100 Latvijas Personību. Vilis Lācis. », sur apinis.lv (consulté le )
  10. (lv) Rīgas Laiks Nr.11, « Lāča mednieks. », sur Crimes against Humanity. Latvian Site, (consulté le )
  11. (lv) « Vilis Lacis. », sur nekropole.info (consulté le )
  12. (en)David H. Stam, International Dictionary of Library Histories, Routledge, (ISBN 9781136777851, lire en ligne), p. 527

Liens externes

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