Accueil🇫🇷Chercher

Viaduc du Buzon

Le viaduc du Buzon est un ouvrage d'art situé sur la commune de Gap (Hautes-Alpes)[alpha 1]. Il a été construit entre 1913 et 1929, et devait permettre le franchissement du ravin du Buzon par le chemin de fer de Gap à La Mure, alors en construction. Il n'a jamais été mis en service.

Viaduc du Buzon
Image illustrative de l’article Viaduc du Buzon
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Hautes-Alpes
Commune Gap
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 44° 35′ 37″ N, 6° 05′ 56″ E
Fonction
Franchit le torrent du Buzon
Fonction futur pont ferroviaire
abandonné
Caractéristiques techniques
Type Pont en maçonnerie
Longueur 100 m
Matériau(x) pierre
Construction
Construction 1913-1929
Mise en service pas
Concepteur Ivan Wilhelm
Maître(s) d'œuvre Département des Hautes-Alpes
Entreprise(s) Debernardy, Gothronet, Versili Frères

Situation ferroviaire

Le viaduc du Buzon a été construit pour être situé sur la ligne du Champsaur, à voie métrique, entre le pont sur le canal de Gap et la gare terminus en correspondance avec la gare de Gap du PLM.

Historique

En 1896, alors qu'une ligne de Saint-Georges-de-Commiers à la Mure était en construction pour le transport du charbon, Ivan Wilhelm, ingénieur des Ponts et Chaussées à Gap, établit un projet reliant Gap à la Mure par une ligne à voie métrique avec des rampes jusqu'à 60 mm/m, qui pourrait être parcourue par des rames à traction électrique, ce qui établirait une liaison entre Grenoble et Gap plus directe que celle du PLM par le col de la Croix-Haute[1]. Le 27 avril 1906 la loi déclarant d'utilité publique le « chemin de fer reliant Gap à la Mure par la vallée du Drac » fut promulguée[2].

Partant de Gap Ă  740 mètres d'altitude, la ligne devait aller franchir la ligne de partage des eaux Durance / Isère au col de Manse, Ă  1 275 mètres d'altitude. Le principal obstacle Ă©tait le ravin du torrent du Buzon. Ce petit affluent de la Luye, qui descend du plateau de Bayard, est fortement encaissĂ© : la ligne devait donc le franchir en viaduc.

La construction du viaduc fut particulièrement perturbĂ©e. Avant mĂŞme toute dĂ©cision, le prĂ©fet, alertĂ© par la commission des sites du dĂ©partement, voulut protĂ©ger un bloc erratique d'origine glaciaire situĂ© Ă  proximitĂ© du futur ouvrage (la Peyre Ossel). A dĂ©faut d'un classement, il fit inscrire dans le cahier des charges l'interdiction de son utilisation pour l'extraction de matĂ©riaux de construction[3]. L'adjudication eut lieu le 31 mai 1913[4]. M. Debernardy, entrepreneur Ă  Fures (Isère), qui s'engageait Ă  effectuer la construction pour un montant de 265 000 francs, fut retenu. Il lui Ă©tait spĂ©cifiĂ© qu'il ne devait pas employer plus de 50% d'ouvriers Ă©trangers. Faute de main d’œuvre locale, il obtint vite de porter ce taux Ă  75%. Ce furent pour l'essentiel des Italiens[5]. Cependant dès 1914 il suspendit les travaux pour cause d'instabilitĂ© des terrains, et demanda la rĂ©siliation du marchĂ©. Celle-ci lui fut accordĂ©e en 1918. En 1923, un autre adjudication donna le marchĂ© Ă  M. Gothronet, qui abandonna Ă  son tour en 1924. La sociĂ©tĂ© Versili Frères reprit les travaux en 1925, et les poursuivit jusqu'en 1929. L'ouvrage Ă©tait Ă  peu près terminĂ© mais pas rendu opĂ©rationnel[6].

En 1928, le Ministère avait suspendu tous les travaux non encore exĂ©cutĂ©s. En 1937, en marge d'un projet de dĂ©classement de la ligne, le Ministre Ă©crit que « le tronçon la Mure - Gap ne prĂ©sente plus d'intĂ©rĂŞt Ă©conomique ». Pourtant les terrassements et ouvrages d'art Ă©taient presque totalement rĂ©alisĂ©s, mais il manquait 38 millions de francs pour rendre la ligne opĂ©rationnelle. Le dĂ©classement dĂ©finitif de la ligne est prononcĂ© le 30 novembre 1941[7].

Caractéristiques

Le viaduc est un ouvrage en maçonnerie long de 100 mètres, qui comporte 5 arcs en plein cintre de 15 mètres de portĂ©e chacun. Son profil en long est rectiligne et horizontal. La chaussĂ©e est bordĂ©e d'Ă©troits trottoirs en pierre et de parapets, mĂ©talliques dans la partie centrale, et en maçonnerie aux extrĂ©mitĂ©s.

État actuel

Le viaduc, non entretenu, est encore en bon état. Cependant un net dérochement de la culée rive gauche pourrait à terme compromettre sa solidité. Sa chaussée en terre permet le passage des piétons et des VVTistes. L'accès est balisé depuis la route nationale 85 (en haut de la boucle de Varsie) côté ouest, et depuis le hameau des Bellons, en contrebas de la D 544, côté est.

  • Vues du viaduc en 2013
  • Vue depuis la rive droite du Buzon, cĂ´tĂ© aval.
    Vue depuis la rive droite du Buzon, côté aval.
  • La plateforme, vue de la rive droite.
    La plateforme, vue de la rive droite.
  • DĂ©crochement de la culĂ©e rive gauche, cĂ´tĂ© amont.
    Décrochement de la culée rive gauche, côté amont.

Projet

Fermé aux piétons, depuis 2013, du fait d'un glissement de terrain. En 2019, la ville de Gap annonce financer un chantier de restauration et conservation permettant sa réouverture en voie douce, mais ce projet a pris du retard faute de prestataire[8].

Notes et références

Notes

  1. À l'époque de la construction, le ravin du Buzon constituait la limite entre les communes de Gap et de Romette. Le viaduc était donc à cheval sur ces deux communes. Romette a été depuis absorbée par Gap.

Références

  1. Le chemin de fer du Champsaur, par I. Wilhem, in Bulletin de la Société d'Études des Hautes-Alpes, n°9, premier trimestre 1904, pp. 2 à 13
  2. Chautant 2011, p. 22-26.
  3. Chautant 2011, p. 53-54.
  4. Faure 2005, p. 76.
  5. Chautant 2011, p. 47.
  6. Chautant 2011, p. 55.
  7. Chautant 2011, p. 61-63.
  8. Sévrine Mizera, « Gap : faute de prestataire, le chantier du viaduc du Buzon retardé », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Faure de PrĂ©gentil (Robert Faure, dit–), « Le tubaĂŻre du Champsaur, l'ArlĂ©sienne locale », dans EncyclopĂ©die du Champsaur, Gap, imp. LouisJean, (ISBN 2-909956-49-0), p. 75-76.
  • Gisel Chautant, Le chemin de fer du Champsaur, ou les pĂ©ripĂ©ties d'un projet inabouti, Ă©ditions du Buech, , 86 p. (ISBN 978-2-918 043133).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.