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Via Laietana

La Via Laietana est une avenue de Barcelone qui relie l'Eixample au port en traversant la Vieille ville de Barcelone. Elle reprend le nom des premiers habitants ibériques de la zone, les Laietans.

Via Laietana
Image illustrative de l’article Via Laietana
Vue de la Via Laietana en direction de la mer
Situation
CoordonnĂ©es 41° 23′ 07″ nord, 2° 10′ 37″ est
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
RĂ©gion Drapeau de la Catalogne Catalogne
Ville Barcelone
Quartier(s) Quartier gothique, Sant Pere, Santa Caterina i la Ribera
DĂ©but Place Urquinaona
Fin Port Vell
Morphologie
Longueur 900 m
Histoire
Création 1908
GĂ©olocalisation sur la carte : Barcelone
(Voir situation sur carte : Barcelone)
Via Laietana
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Via Laietana

Histoire

L'avenue a été initialement dessinée par Ildefons Cerdà en 1859 pour relier directement les nouveaux quartiers de l'Eixample prévus par son plan avec le port qui était alors un élément majeur d'accès à la ville. Cependant, le plan Cerdà se focalisa sur la croissance de la ville hors des murailles, et il fallut attendre 1899 et l'approbation d'un nouveau plan d'urbanisme (le plan de réforme intérieure d'Angel Baixeras) pour réaliser cette avenue.

L'entrée en politique de la ligue régionaliste de Francesc Cambo, la demande de moyens de transport de la part de la bourgeoisie de l'Eixample et la volonté de contrôler les éventuelles émeutes dans un quartier uniquement formé de ruelles furent les déclencheurs du nouveau projet. En 1907, avec le financement de la Banque hispano-coloniale (future banque centrale), les premiers bâtiments de la nouvelle artère sont construits[1].

Les travaux furent inaugurés par le roi Alphonse XIII et le président Antonio Maura le .

La construction fut divisée en plusieurs phases :

  • 1908-1909 Entre le port et la place de l'ange, sous la direction de LluĂ­s Domènech i Montaner.
  • 1909-1911 Entre la place de l'ange et la rue Sant Pere MĂ©s Baix, sous la direction de Josep Puig i Cadafalch
  • 1911-1913 Entre la rue Sant Pere MĂ©s Baix et la place Urquinaona, sous la direction de Ferran Romeu. Cependant la portion qui va de la place Urquinaona Ă  la rue Jonqueres prĂ©existait sous le nom de rue de Bilbao.
Plan de la vieille ville de Barcelone avant l'ouverture de la Via Laietana
La Casa dels Velers (au centre), la Caixa de Pensions (Ă  gauche) et l'extension du Palais de la musique catalane (Ă  droite)

Le tracĂ© a supposĂ© l'ouverture d'une brèche de 80 mètres de large et de 900 mètres de long. Les travaux impliquèrent la destruction de 2 199 Ă©difices et palais mĂ©diĂ©vaux, affectant 10 000 personnes environ. MalgrĂ© les protestations des riverains, d'artistes et de personnalitĂ©s telles que l'architecte et conservateur Jeronu Martorell, plusieurs Ă©difices importants furent dĂ©truits. C'est le cas du palais du marquis Monistrol, le palais du marquis Sentmenat, du couvent de saint SĂ©bastien et de celui de Saint Jean de JĂ©rusalem. Certains ont pu ĂŞtre dĂ©mĂ©nagĂ©s. c'est le cas du palais Clariana PadellĂ s (XVe siècle), initialement situĂ© rue Marcaders et dĂ©placĂ© Place du Roi. Il accueille aujourd'hui le musĂ©e d'histoire de la ville. C'est Ă©galement le cas de l'Ă©glise Sainte Marte (XVIIIe siècle), reconstruite dans l'un des pavillons de l'Hopital de Sant Pau en 1911[2].

Ces travaux ont également eu de nombreux effets positifs. La saignée permis de mettre en évidence un patrimoine architectural important, tels que les murailles romaines et les édifices gothiques qui entourent la Place du Roi jusqu'à la Cathédrale Sainte-Eulalie de Barcelone. L'agrandissement de la place de la Cathédrale et de Sainte Catherine est dû aux destructions des bombardements de la guerre d'Espagne qui achevèrent de donner la physionomie actuelle du quartier gothique. Un autre avantage fut la construction de tunnels pour faire passer le métro de Barcelone. C'est notamment le cas de la ligne 4 inaugurée en 1926 malgré l'opposition des politiques.

Enfin, ce nouvel axe de communication permis de donner une nouvelle image Ă  la ville. Le style architectural est celui de l'Ă©cole de Chicago dont on note l'influence sur la plupart des Ă©difices officiels de l'avenue.

Pendant la guerre civile espagnole, (1936-1939), la voie est nommée Via Durruti, du nom du dirigeant anarchiste Buenaventura Durruti, mort au front.

RĂ©pression franquiste

Panneau historique pour la mémoire historique, commissariat de la Via Laietana, à Barcelone.

Le commissariat de la Via Laietana a détenu plusieurs prisonniers politiques après la guerre d'Espagne.

La militante républicaine Tomasa Cuevas[3] et la peintre Victòria Pujolar Amat ont été notamment torturées en ces lieux[4].

Édifices remarquables et lieux de mémoire

  • No 1: Bâtiment des Postes (1926-1927)
  • No 2: Bâtiment de la Trasmediterránea (1921)
  • No 3: Bâtiment de la Banque hispano-coloniale (1911)
  • No 8: Bâtiment de la rĂ©gie des tabacs (1923)
  • No 17: Bâtiment de bureaux Santana i Soler (1921). C'est actuellement un hĂ´tel. C'est une rĂ©plique des magasins Walker de Chicago, construits en 1888.
  • No 26:26 - Casa Bartomeu Trias (1931)
  • No 28:28 - Inmobiliaria Catalana (1925)
  • No 30: Maison CambĂł (1923).
  • No 31: Maison du mĂ©decin (1932)
  • No 32: Ministère du travail (1934-1936)
  • No 35: Siège central de la Caixa Catalunya (1931). L'Ă©difice accueillait la Banque d'Espagne
  • No 37: Maison Luis Guarro (1922)
  • No 39: Bâtiment du collège d'ingĂ©nieurs industriels, 1922 et siège du Lyceum Club (1939)
  • No 43: siège du commissariat, lieu de la rĂ©pression franquiste
  • No 45: Maison Artur SuquĂ© (1927)
  • No 49: Maison Bulbena-Salas (1924-1926)
  • No 50: Maison dels Velers (1758-1763)
  • No 56: Caixa de Pensions(1917) Édifice nĂ©o-gothique.
  • No 66: Conservatoire supĂ©rieur de musique du Liceu
  • Postes (numĂ©ro 1)
    Postes (numéro 1)
  • Compagnie TransmediterrĂ nia(numĂ©ro 2)
    Compagnie Transmediterrània(numéro 2)
  • Banque hispano-coloniale (numĂ©ro 3)
    Banque hispano-coloniale (numéro 3)
  • DĂ©lĂ©gation du ministère des finances (numĂ©ro 8)
    Délégation du ministère des finances (numéro 8)
  • Bâtiments de bureaux Santana i Soler (1921) (numĂ©ro 17)
    Bâtiments de bureaux Santana i Soler (1921) (numéro 17)
  • Bureaux de Francesc GuĂ rdia (numĂ©ro 26)
    Bureaux de Francesc Guàrdia (numéro 26)
  • Immobiliaria Catalana (numĂ©ro 28)
    Immobiliaria Catalana (numéro 28)
  • Casa CambĂł (numĂ©ro 30)
    Casa Cambó (numéro 30)
  • Casal del Metge (numĂ©ro 31)
    Casal del Metge (numéro 31)
  • Ministère du travail (numĂ©ro 32)
    Ministère du travail (numéro 32)
  • Caixa de Catalunya (numĂ©ro 35)
    Caixa de Catalunya (numéro 35)
  • Casa Luis Guarro (numĂ©ro 37)
    Casa Luis Guarro (numéro 37)
  • Casa del gremi de velers (numĂ©ro 50)
    Casa del gremi de velers (numéro 50)
  • La Caixa de Pensions (numĂ©ro 56)
    La Caixa de Pensions (numéro 56)
  • Conservatoire supĂ©rieur de musique du Liceu (numĂ©ro 66)
    Conservatoire supérieur de musique du Liceu (numéro 66)

Bibliographie et références

Références

  1. Santi Barjau. Sagnier, arquitecte. Barcelona 1858-1931. (ISBN 978-84-612-0215-7), PĂ g. 320 i 642.
  2. Fitxa patrimoni Hospital de Sant Pau de l'Aj.de Barcelona
  3. « ¿Quien fue Tomasa Cuevas? | Centres Cívics », sur ajuntament.barcelona.cat
  4. (es) Xavier Theros, « La casa de los horrores », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne)
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