Vahram (vizir)
Vahram aussi appelé Bahram al-Armani en arabe, c'est-à -dire « Vahram l'arménien » (né au milieu du XIe siÚcle siÚcle et mort en 1140) est un vizir du califat fatimide entre 1135 et 1137.
Vahram Bahram al-Armani | |
Naissance | vers 1050 Arménie occidentale |
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DĂ©cĂšs | En 1140 MonastĂšre Blanc (Sohag) |
Origine | Arménien |
Allégeance | Califat fatimide |
Grade | Général, Vizir |
Années de service | Général : entre 1070 et 1133.
Vizir : entre 1134 et 1137. |
Conflits | DeuxiĂšme croisade |
Autres fonctions | Vizir |
D'origine armĂ©nienne et de confession chrĂ©tienne apostolique, Vahram est d'abord le prince de Turbessel puis uns des gĂ©nĂ©raux des troupes armĂ©niennes engagĂ©es par les fatimides dâĂgypte et dirigĂ©e par Badr al-Djamali, lui-mĂȘme armĂ©nien et vizir du califat. En 1135, il devient officiellement par dĂ©cret du calife Al-Hafiz le nouveau vizir du califat fatimide.
Biographie
Vahram est d'abord un prince arménien de la dynastie des Pahlavouni qui possÚdent plusieurs royaumes au Proche-Orient et en Arménie occidentale. Les travaux récents de l'arménologue Gérard Dédéyan ont permit de mieux renseigner la vie de Vahram et son parcours qui va de Turbessel au Caire[1].
Les origines : la principauté de Turbessel
Varham est né aux alentours des années 1060 dans la famille noble et arménienne des Pahlavouni, il réussit à créer une principauté arménienne autour de Turbessel dont il fait la capitale.
Vahram de Turbessel doit faire face au dĂ©but des annĂ©es 1070 aux attaques et avancĂ©es de son compatriote Philaretos Brakhamios, un autre « Vahram » dont le nom a Ă©tĂ© hellĂ©nisĂ©. Ce dernier est aussi un armĂ©nien mais, contrairement Ă Vahram, il est un chrĂ©tien orthodoxe et en thĂ©orie Ă©galement un vassal de l'empire byzantin. Dans les faits il est Ă la tĂȘte d'une grande principautĂ© armĂ©nienne autonome, et, ce dernier souhaite prendre Turbessel. Face Ă ces pressions militaires, Vahram suit d'autres armĂ©niens qui vont s'installer en Ăgypte, dont le gĂ©nĂ©ral Badr al-Djamali Ă la tĂȘte d'une armĂ©e armĂ©no-fatimide que Vahram intĂšgre rapidement[1].
Le général arméno-fatimide
Vahram passe une vingtaine d'annĂ©e dans les troupes armĂ©niennes du califat fatimide, alors dirigĂ©es par Badr al-Djamali - lui-mĂȘme futur vizir -, oĂč il occupe une haute position, probablement celle de gĂ©nĂ©ral[1]'[2].
Le vizir du califat fatimide
En 1135, le calife fatimide Al-Hafiz nomme le gĂ©nĂ©ral Vahram comme nouveau vizir[2]. Ce poste Ă©tait prĂ©cĂ©demment attribuĂ© au fils du calife, Hassan qui Ă©choua dans sa tĂąche en provoquant une rĂ©volte de la noblesse Ă©gyptienne[3]. Pendant les annĂ©es de son vizirat Vahram essaye d'amĂ©liorer la condition de ses compatriotes armĂ©niens en Ăgypte, notamment en les nommant Ă ses postes administratifs ou militaires importants[3]. Ces derniers conservent leur religion chrĂ©tienne apostolique ce qui entraĂźne une guerre de palais qui aboutit Ă l'Ă©viction de Vahran comme vizir et son remplacement brutal en 1137 par l'arabe Ridwan ibn Walakhshi (en). Ce dernier dĂ©marre une politique anti-chrĂ©tienne et fait exĂ©cuter tous les anciens ministres du prĂ©cĂ©dent vizir[4].
Vahram, Ă©vincĂ© du pouvoir, se fait moine et rejoint le MonastĂšre Blanc (en), dans le centre de lâĂgypte, oĂč il s'Ă©teint en 1140.
Références
Bibliographie
- Marius Canard, « BahrÄm », EncyclopĂ©die de l'Islam, Leyde, Ăditions Brill, vol. 1,â (ISBN 978-90-04-09796-4, lire en ligne).
- (en) Seta Dadoyan, The Fatimid Armenians: Cultural and Political Interaction in the Near East, Leyde, Ăditions Brill, .
- GĂ©rard DĂ©dĂ©yan, « Note sur lâodyssĂ©e des Pahlawouni de lâEuphratĂšse Ă lâĂgypte fatimide », Bulletin d'Ă©tudes orientales, Institut français du Proche-Orient, vol. LXVI « Pouvoir et culture dans le monde arabe et musulman mĂ©diĂ©val »,â , p. 183-196 (e-ISSN 2077-4079, lire en ligne).
- Steven Runciman, Histoire des croisades, vol. IntĂ©gral des trois volumes, Cambridge, Cambridge University Press ; rĂ©Ă©dition en France aux Ăditions Tallandier, 1951, rĂ©Ă©dition de 2007, volume 2 « L'apogĂ©e ».