Uvarium de Moissac
L'uvarium de Moissac est un kiosque construit sur les bords du Tarn dans les années 1930 pour la dégustation du chasselas qui devait s'inscrire dans un projet plus grand de station uvale thérapeutique où l'on pouvait suivre des cures de raisin, fortes de la renommée du Chasselas de Moissac.
Type | |
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Destination initiale |
Station uvale |
Destination actuelle |
Restaurant |
Style | |
Construction |
1933 |
Patrimonialité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune | |
Adresse |
20 avenue de l'Uvarium |
Coordonnées |
44° 05′ 59″ N, 1° 05′ 22″ E |
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À la suite de l'arrêt du projet après la Seconde Guerre mondiale, l'uvarium est peu à peu délaissé et devient un lieu de spectacles dans les années 1960 puis aujourd'hui un restaurant.
Histoire
Du latin uva — qui signifie raisin —, l'uvarium est le lieu où l'on déguste des vins, des jus de raisins, des raisins, et éventuellement un endroit où on les vend. La cure uvale fut tendance en Suisse, en Allemagne et en Italie pendant la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle[1].
Le docteur Armand Rouanet[2], un médecin moissagais, souhaite dans les années 1920 faire de sa ville une cité uvale. La crue du Tarn de mars 1930 va cependant ravager la ville[3]. De cette époque, la ville va être profondément transformée avec plusieurs bâtiments Art déco.
La ville s'associe à l'entreprise toulousaine Guiraudie et Auffève, dont les directeurs créent en la Société immobilière et uvale de Moissac (SIUM)[4]. Par contrat en date du , la SIUM s'engage à édifier un hôtel, un casino, des courts de tennis ainsi qu'une usine de fabrication de jus de raisin de conservation des fruits, le tout conformément au plan d'urbanisme dressé en 1930 par les architectes départementaux Joseph Thillet et Germain Olivier en vue de faire de Moissac une station uvale[5] avec tous les équipements d'une station thermale.
La rotonde, construite par la ville et figurant dans le plan d'urbanisme dressé par Joseph Thillet en 1931, pourrait avoir été conçue par ce dernier, de même que d'autres réalisations moissagaises contemporaines comme l'hôtel ou le hall de Paris. La station ouvre le et l'uvarium est inauguré le en présence de Paul Marchandeau, ministre des Finances.
Le , la loi officialisant les stations uvales est promulguée[6] et le décret présidentiel du classe Moissac comme station uvale reconnue par l'État (Avignon y était classé par décret du )[7]. Depuis, d'autres stations uvales sont ouvertes en France à Mâcon, à Carcassonne ou à la gare Saint-Lazare[8], où chaque jour, le jus d’environ cinq tonnes de raisins est consommé.
En 1946, la ville tente de poursuivre son projet de station uvale. En 1956, la station a vendu 4,6 tonnes de raisins frais et 4 tonnes de jus de raisins.
Le site fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [5].
Description
La décoration de l’uvarium est l’œuvre du peintre Édouard Domergue-Lagarde[9], natif de Valence d’Agen qui achève les extérieurs et intérieurs en 1934.
Les pergolas ont été édifiées en 1936-1937 à la suite de l'abattage des ormes de la promenade du Moulin en 1936, remplacés par des platanes entre 1937 et 1940. Au début des années 1940, une clôture est mise en place afin de privatiser le site.
Notes et références
- Le raisin, élixir naturel.
- Fiche biographique Armand Rouanet.
- Article La Dépêche du Midi édition Tarn-et-Garonne/Moissac 03.03.2020.
- Histoire du chasselas de Moissac.
- Notice no PA82000045, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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- Assemblée nationale - séance du 14 mai 1958.
- Photo de la station uvale de la gare Saint-Lazare prises en 1942.
- «Terre de Gascogne» : le regard d'Édouard Domergue-Lagarde.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Un lieu, une histoire : l'uvarium de Moissac (82), reportage France 3.
- Le kiosque de l'uvarium sur le petit futé.