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Usine Geneva Steel d'Orem

L'usine Geneva Steel d'Orem était une importante usine sidérurgique, située à Vineyard, près de la ville d'Orem, dans l'Utah (États-Unis). Mis en service en 1944, ce complexe sidérurgique intégré fut longtemps exploité par l’U.S. Steel et finalement fermé en 2002.

Localisation sur la carte des États-Unis
Orem

Localisation sur la carte des États-Unis

Orem.

L’usine est également connue sous le nom de Geneva Steel Works. Geneva Steel Company est le nom de l'entreprise qui exploite cette usine.

Chronologie

  • 1941 : DĂ©but des travaux de construction.
  • 1944 : Achèvement de la construction de l'usine en dĂ©cembre.
  • 1946 : U.S. Steel Corporation rachète l'usine.
  • 1986 : Fermeture de l'usine, en juillet.
  • 1987 : remise en activitĂ© quelques mois plus tard par Basic Manufacturing and Technology of Utah, Inc.
  • 1999 : Faillite de l’entreprise, sauvĂ©e par un prĂŞt garanti par l’État fĂ©dĂ©ral.
  • 2002 : Faillite dĂ©finitive en novembre et fermeture de l’usine.
  • 2005 : DĂ©molition de l’usine.

Histoire

Seconde Guerre mondiale

Le gouvernement des États-Unis décida la construction d'une usine sidérurgique dans l'Utah afin de répondre à la demande d'acier des industries de guerre de la côte ouest, avant même la participation des États-Unis à la Seconde Guerre mondiale. Ce fut le principal investissement industriel fédéral dans l'Utah au cours de la guerre et il modifia durablement la structure industrielle de l'État.

Le choix de l'Utah s'explique par plusieurs facteurs. Cet État est le seul dans l'Ouest du pays à posséder à la fois des gisements de minerai de fer (comté d'Iron) et de charbon cokéfiable (comté de Carbon). La région d'Orem offre également du calcaire et de la dolomie (près de Payson), de l'eau (réservoir de Deer Creek et puits artésiens sur le site même). Il existe enfin plusieurs voies ferrées à proximité et la main-d'œuvre disponible sur place était suffisante.

L'usine d'Orem en construction en 1942, par Andreas Feininger.

Le choix d'un site éloigné de la côte était une précaution supplémentaire en cas d'invasion de la côte ouest ou de la fermeture du Canal de Panama, ce qui devint — au moins pendant un temps — une préoccupation réelle après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, en .

Le gouvernement fédéral chargea l'U.S. Steel Corporation et sa filiale, la Columbia Steel Company, de construire puis de prendre en charge l'activité de l'usine. La construction de ce complexe sidérurgique, qui coûta 200 millions de dollars, commença en . Dix mille travailleurs furent engagés, mais diverses pénuries (main-d'œuvre, équipements et matériaux) retardèrent l'achèvement des travaux tout en augmentant le coût final de la construction.

L'usine commença Ă  produire de l'acier en , principalement des tĂ´les fortes et des poutrelles pour les chantiers navals de la cĂ´te ouest. C'Ă©tait un complexe sidĂ©rurgique intĂ©grĂ© rĂ©alisant le processus complet de production, depuis le minerai de fer jusqu'aux produits (tĂ´les fortes et profilĂ©s). Employant 4 200 travailleurs l'usine d'Orem livra 575 000 tonnes mĂ©triques de tĂ´les et 130 000 tonnes de poutrelles durant la pĂ©riode oĂą elle fut la propriĂ©tĂ© de l'État.

United States Steel

Après la guerre, en , l'activité de l'usine fut considérablement réduite. Le gouvernement fédéral tenta alors de la vendre aux entreprises sidérurgiques américaines. En , l'offre de l'U.S. Steel, qui s'élevait à 47,5 millions de dollars, fut finalement acceptée, mais à la condition que l'acheteur investisse 18,6 millions de dollars supplémentaires dans l'usine d'Orem pour la convertir aux besoins civils d'après-guerre. L’usine était alors estimée à 144 millions de dollars. L'usine d'Orem fut exploitée par la Geneva Steel Company, filiale de l'U.S. Steel.

L'usine sidĂ©rurgique de Geneva d'Orem eut un impact très positif sur cette partie du sud de l'Utah, en fournissant plusieurs milliers d'emplois relativement bien payĂ©s. Ă€ son apogĂ©e, au dĂ©but des annĂ©es 1960, l’usine employait près de 8 000 travailleurs. Dans les annĂ©es 1970, l’effectif Ă©tait tombĂ© Ă  5 000. Cette activitĂ© attira de nombreuses entreprises dans la rĂ©gion, notamment dans la construction mĂ©tallique.

Restructuration

Après plus de quarante années d'activité, l'usine fut fermée en juillet 1986 en raison de la compétition internationale, du coût élevé de la main-d'œuvre et de la stratégie industrielle de son propriétaire, la firme USX Corporation, nouveau nom de U.S. Steel. Vendue 44 millions de dollars à un groupe d’hommes d'affaires locaux conduits par Joseph Cannon, l'usine redémarra en septembre 1987 sous la raison sociale Geneva Steel Company.

Cannon avait obtenu d’importantes concessions en matière de salaires de la part du syndicat United Steelworkers, reprĂ©sentant les 2.850 salariĂ©s de l’usine. La rĂ©duction draconienne des stocks et une meilleure adaptation Ă  la demande, en proposant des produits plats et des produits longs, permirent Ă  l’usine de travailler Ă  85 pour cent de ses capacitĂ©s et de dĂ©gager rapidement des profits. La nouvelle direction trouva de nouveaux clients sur la cĂ´te ouest, par exemple Ă  San Francisco pour la reconstruction des ponts et des autoroutes dĂ©truits par le tremblement de terre de 1989 et en Alaska pour les rĂ©parations de l’Exxon Valdez. En 1990, l’usine expĂ©dia 1 247 000 tonnes mĂ©triques de produits sidĂ©rurgiques.

Depuis 1989, la compagnie a investi plus de 645 millions de dollars pour moderniser l’usine, dont les installations Ă©taient anciennes et ne rĂ©pondaient plus aux normes environnementales. Deux convertisseurs Ă  oxygène remplacèrent la vieille aciĂ©rie Martin, la dernière encore en activitĂ© aux États-Unis, amĂ©liorant la qualitĂ© des produits et rĂ©duisant les coĂ»ts. Au cours des dernières annĂ©es d’activitĂ©, l’effectif passa au-dessous des 2 000 salariĂ©s.

Néanmoins, l’entreprise connut des pertes financières à partir de 1995, en raison des importations massives d’acier étranger à bas prix aux États-Unis. En 1999, elle se déclara en faillite, mais fut sauvée en 2001 par un prêt de 110 millions de dollars garanti à hauteur de 85 pour cent par le gouvernement américain. Cela n’évita pas cependant une seconde faillite l’année suivante et l’activité de l’usine Geneva d’Orem fut définitivement arrêtée en 2002.

Fermeture

En 2004, le groupe sidérurgique chinois Qingdao Iron & Steel Group Company, de Qingdao, dans la province côtière du Shandong, fit l’acquisition d’un certain nombre d’équipements : un convertisseur à oxygène, une installation de coulée continue pour brames, un laminoir à tôles et un train finisseur à tôles. Le démontage, le transport et le remontage de ces installations étaient prévus pour durer 18 à 24 mois, pour un coût supérieur au prix d’achat (40 millions de dollars). D’autres installations furent acquises par plusieurs entreprises chinoises et indiennes.

Le , Ă  6 heures du matin, la plupart des structures subsistantes furent dĂ©molies par explosif, dont trois hauts-fourneaux (d’une capacitĂ© de 3 250 tonnes mĂ©triques de fonte par jour), neuf fours et deux cheminĂ©es qui s’élevaient Ă  80 mètres au-dessus de Vineyard. En novembre 2005, les 708 hectares du site furent vendus Ă  Anderson Development, qui doit toutefois procĂ©der Ă  un nettoyage complet des terrains avant toute rĂ©utilisation.

Sources

Liens externes

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