Union des trois nations
L'Union des trois nations (latin : Unio Trium Nationum ; hongrois : HĂĄrom nemzet szövetsĂ©g ; roumain : Uniunea celor trei neamuri) ou Union fraternelle (latin : Fraterna Unio) Ă©tait un pacte d'aide mutuelle proclamĂ© Ă KĂĄpolna (actuelle CÄpĂąlna) le [1] et rĂ©affirmĂ©e au camp de Turda le [2] par les trois classes privilĂ©giĂ©es de Transylvanie : la noblesse (dont la majoritĂ© Ă©tait hongroise), la bourgeoisie saxonne et les Sicules qui avaient un statut spĂ©cial dans le royaume de Hongrie. L'Union se forma en rĂ©action contre la rĂ©volte de BobĂąlna de 1437, conduite par un baronnet magyarisĂ©, Anton Budai Nagy.
Anton Budai Nagy fĂ©dĂ©ra les paysans valaques qui grognaient contre lâĂglise et contre les nobles, mais aussi la bourgeoisie urbaine et la petite noblesse. Sous lâinfluence des Hussites, ces divers groupements reprochaient Ă lâĂglise catholique, dont le prestige Ă©tait entamĂ© par le Grand Schisme d'Occident (1378-1417) sa corruption, ses richesses (elle possĂ©dait 12 % du territoire transylvain) et ses privilĂšges (elle percevait la dĂźme y compris sur les joupanats valaques qui eux, Ă©taient orthodoxes). La rĂ©volte fut dĂ©clenchĂ©e par la dĂ©cision de lâĂ©vĂȘchĂ© catholique de GyulafehĂ©rvar/Alba Iulia, dâemployer des hommes dâarmes pour collecter des dĂźmes impayĂ©es. Vainqueurs Ă BobĂąlna en juin 1437, les insurgĂ©s obtĂźnrent dâimportantes concessions.
Mais la noblesse, avec lâaide du voĂŻvode transylvain, engagea des armĂ©es de mercenaires et convoqua les reprĂ©sentants des Saxons et des Sicules le Ă CÄpĂąlna en les sommant de choisir leur camp. Câest ainsi que se constitua lâ« Union fraternelle », appelĂ©e « Union des Trois Nations », mais tous les dĂ©lĂ©guĂ©s nây adhĂ©rĂšrent pas[1] : la guerre se poursuivit, et la ville de KolozsvĂĄr/Cluj, qui avait pris parti pour les insurgĂ©s, fut prise dâassaut en 1438. Les chefs de la rĂ©volte, dont Gheorghe Doja din Ghindari, furent mis Ă mort, et les Valaques, qui formaient jusquâalors lâun des Ă©tats (« nations ») du voĂŻvodat transylvain (Universitas valachorum) perdirent leurs droits et furent ravalĂ©s au rang de serfs dans le nouveau statut de la PrincipautĂ©, calquĂ© sur lâ« Union des trois nations ».
Références
- Historia urbana, par Academia RomĂąnÄ Editura Academiei RomĂąne, 1993
- Supplex Libellus Valachorum, par D. Prodan Publishing House of the Academy of the Socialist Republic of Romania, 1971