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Une exécution ordinaire (film)

Une exécution ordinaire est un film français réalisé par Marc Dugain, en 2010.

Une exécution ordinaire

RĂ©alisation Marc Dugain
Scénario Marc Dugain
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Historique
Drame
Durée 105 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Il s'agit de l'adaptation de la première partie, intitulée Je ne suis que Staline, de son propre roman homonyme paru en 2007.

Synopsis

Accroche

L'histoire du film s'organise autour de deux personnages principaux : à l'automne 1952, Anna, médecin urologue et magnétiseuse, qui est appelée pour soulager dans le plus grand secret les douleurs de Joseph Staline, à la fois bienveillant et barbare.

Résumé détaillé

Attention, le résumé ci-dessous livre toute l'intrigue et notamment la fin du film.

Fin 1952, Anna Atlina (Marina Hands), jeune urologue dans un hôpital moscovite et qui fait preuve par ailleurs d’un don incontestable de magnétiseuse, attire beaucoup de patients, ce qui ne va pas sans susciter la jalousie de nombre de ses collègues. Elle doit en outre repousser régulièrement les avances de son chef de service libidineux et menaçant (Grégory Gadebois), tandis que le directeur de l’hôpital (Tom Novembre), secrètement amoureux d’elle, s’efforce au contraire de la protéger. Ce dernier l’informe ainsi de l’existence d’une pétition contre elle lui reprochant des méthodes de travail individualistes, obscurantistes et antisocialistes.

Anna et Vassili, son mari physicien (Édouard Baer), vivent dans un petit appartement, privilège rare réservé à l’élite, mis à leur disposition par le régime, sous la surveillance intrusive et déplaisante du concierge de l’immeuble (Denis Podalydès), indicateur du KGB. Ils s’aiment passionnément et cherchent vainement à avoir un enfant. Ils se réfugient tous deux dans le travail (Vassili « travaille comme un fou » car, confie-t-il, « si je ne travaille pas, je pense et si je pense, je meurs »). Son supérieur étant brusquement « tombé malade », Vassili est destiné à le remplacer, ce qui ne va pas sans l’inquiéter, car il va ainsi se trouver davantage exposé. La vie quotidienne, toute empreinte de grisaille, est faite de pénurie, de dénonciations et de contrôles incessants pratiqués par une police toute puissante. Seul l’amour que se portent ces deux êtres leur permet d’oublier un peu chaque soir cette atmosphère glauque et pesante. Encore faut-il qu’ils soient discrets car, selon le concierge, qui, tel une araignée dans sa toile, sort toujours opportunément de sa loge lorsqu’Anna entre ou sort de l’immeuble, les voisins « se plaignent de ses cris de jouissance ».

Un jour, l’existence d’Anna est bouleversĂ©e : des agents du KGB frappent Ă  la porte de son bureau Ă  l’hĂ´pital et lui intiment l’ordre de les suivre immĂ©diatement. Elle est emmenĂ©e au Kremlin, empoignĂ©e lorsqu’on la sort de la voiture et, tandis qu’elle suit les policiers dans des couloirs interminables et sinistres, personne ne rĂ©pond Ă  ses questions. Parvenue dans une vaste pièce oĂą des gardes impavides et immobiles se font face, on lui intime l’ordre de s’asseoir et, quand elle demande la permission d’aller aux toilettes, on le lui interdit en attendant la fouille. BientĂ´t, on vient la chercher et elle est introduite dans un grand bureau oĂą elle fait face Ă  Staline (AndrĂ© Dussollier) en personne. TerrorisĂ©e, elle lui donne du « MaĂ®tre Â», tandis que celui-ci, paternaliste et bonhomme, lui demande de l’appeler seulement « Camarade Â». Il lui indique que, depuis que le complot des blouses blanches a Ă©tĂ© dĂ©masquĂ©, il n’a plus de mĂ©decin personnel, qu’il a Ă©tĂ© informĂ© de ses talents de magnĂ©tiseuse, qu’il souffre, notamment d’une jambe, et aimerait qu’elle le soulage, ce dont elle s’acquitte avec promptitude et non sans angoisse.

Satisfait de ses services, le dictateur paranoïaque s’enquiert alors de sa famille et de son mari et lui indique qu’il attend d’elle une discrétion absolue. Il exige, sans plus de ménagements, qu’elle quitte tout de suite son mari.

AccablĂ©e, Anna rentre chez elle, y retrouve Vassili et lui dit aussitĂ´t, sans autres explications, qu’elle a rencontrĂ© un autre homme « haut placĂ© Â» et qu’il faut qu’ils se sĂ©parent immĂ©diatement. Vassili, abasourdi et anĂ©anti, ne comprend pas, mais, pressentant sans doute quelque terrible secret, ne s’oppose pas Ă  l’exigence d’Anna.

Anna retourne Ă  l’hĂ´pital, Ă  la stupĂ©faction gĂ©nĂ©rale, car on n’est pas habituĂ© Ă  revoir aussi rapidement — et intactes — des personnes emmenĂ©es par des agents du KGB. Et sa double vie commence. Pour sortir de cette situation impossible, Anna vole un flacon Ă  l’hĂ´pital et confectionne une gĂ©lule de cyanure, Ă  toutes fins utiles (pour elle ou pour le tyran ?). Las, Ă  son arrivĂ©e pour la deuxième sĂ©ance avec le dictateur, elle est fouillĂ©e et la gĂ©lule est confisquĂ©e. Plus tard, Staline lui demandera — sans trop s’attarder car, s’il n’a pas plus confiance en cette femme que dans le reste de l’humanitĂ©, il a trop besoin d’elle pour s’en sĂ©parer tout de suite — Ă  qui Ă©tait destinĂ© ce cyanure et veut bien se satisfaire de la rĂ©ponse qu’elle lui donne : la gĂ©lule Ă©tait pour elle.

Inquiet de ce qu’elle pourrait révéler à ses proches, Staline fait emprisonner tous les membres de son entourage. Un jour, des policiers viennent ainsi arrêter son mari à leur domicile pour l'enfermer à la Loubianka, prison centrale du régime. Avec un cynisme tranquille, Staline, qui « ne veut pas être taxé de favoritisme », lui confie avoir résolu ainsi le problème que posait le divorce du couple s'agissant du logement familial. Alors qu’elle le supplie d’épargner Vassili, Staline lui demande si elle savait que son mari était d’origine juive puis, avec un sadisme bonhomme, lit des extraits d’un rapport qui lui a été adressé. Certes, on a un peu torturé son mari (« on lui a cependant laissé le seul testicule qu’il possède ») — sans doute pour bien faire, alors que lui, Staline, n’avait rien demandé en ce sens, croit-il bon de préciser — mais « il est en bonne santé ». Comme le pays a besoin de physiciens, Vassili ira dans un centre nucléaire, où lui, qui ne boit pas, devra « bien sûr » se mettre à l’alcool pour se protéger des radiations. Et Staline se laisse ensuite aller à monologuer, faisant ainsi à Anna des confidences d’ordre géopolitique — notamment sur Hitler, Roosevelt et Truman — et sur sa philosophie de l’existence, où cynisme et machiavélisme le disputent à la brutalité. Non sans perversité, il lui demande ensuite si elle se rend compte combien ces apartés sont dangereux pour elle. Elle accompagne ensuite Staline lors d’un déplacement dans sa datcha sur les bords de la mer Noire où un domestique avec lequel elle échange quelques mots lui fait part de sa joie à la suite de la naissance de son petit-fils, un certain Vladimir Vladimirovitch Poutine.

Rentré au Kremlin, Staline est pris d’un violent mal de tête et repousse Anna, qui ne lui est plus d’aucun secours. Puis, il s’assoupit. Pendant qu’il dort, Anna, non sans épouvante, aperçoit sur son bureau un ordre manuscrit tendant à « la faire disparaitre ». Le dictateur se réveille, se dresse, fait quelques pas, puis s’écroule, saisi de convulsions dues à une attaque. Anna se précipite sur l’ordre d’exécution la concernant, le mâche, l’avale et part en laissant le vieux dictateur étendu mourant sur le tapis de son bureau.

Des images d’archives télévisées montrent ensuite une foule éplorée faisant la queue pour saluer une dernière fois la dépouille du despote.

Plus tard, Vassili, vieilli de dix ans, hébété, le visage tuméfié, réintègre l’appartement. Anna lui dit qu’elle l’aime, qu’elle n’a jamais aimé que lui, et il répond en lui disant que tout cela n’a été qu’un rêve…

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Au dĂ©but du film, Vassili, le mari d'Anna attend sa femme en Ă©coutant sur son tourne-disques, l'Andante du deuxième concerto pour piano de Dmitri Chostakovitch. Situation impossible, l'intrigue du film se dĂ©roulant près de 5 ans avant l'Ă©criture de cette pièce pour piano et orchestre (1957).
  • Au milieu du film, Anna demande Ă  un vieux majordome qui lui apporte Ă  manger s'il a des enfants. Il lui rĂ©pond que oui et qu'il est mĂŞme grand-père depuis peu, d'un petit Vladimir Vladimirovitch Poutine (futur Premier ministre et prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration de Russie).
  • Bien que la prestation d'AndrĂ© Dussollier dans la peau de Joseph Staline ait Ă©tĂ© bien perçue, certains historiens furent déçus que les crimes contre l'humanitĂ© et les actes commis contre les pays envahis n'aient pas Ă©tĂ© assez exposĂ©s.
  • Au cours du film, Staline Ă©coute un enregistrement du Concerto pour piano no 23 de Mozart qui avait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par un concert organisĂ© Ă  cette seule fin. Cet enregistrement Ă©tait prĂ©sent sur le tourne-disques du dictateur Ă  sa mort.

Notes et références

    Liens externes

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