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Tsaghatskar

Tsaghatskar (ou Tsaghats kar), Tsakhatskar (ou Tsakhats kar) ou C‘ałac‘k‘ar (en arménien Ցախացքար) est un monastère arménien situé dans le marz de Vayots Dzor, à proximité de la localité d'Artabuynk, en Arménie.

Tsaghatskar
Groupe oriental de Tsaghatskar (Sourp Nshan à gauche, Sourp Karapet à droite).
Groupe oriental de Tsaghatskar (Sourp Nshan à gauche, Sourp Karapet à droite).
Présentation
Nom local (hy) Ցախացքար
Culte Apostolique arménien
Type Monastère
Début de la construction Xe et XIe siècles
Style dominant Arménien
Géographie
Pays Arménie
Région Vayots Dzor
Province historique Syunik
Ville Artabuynk
Coordonnées 39° 53′ 42″ nord, 45° 21′ 25″ est
Géolocalisation sur la carte : Arménie
(Voir situation sur carte : Arménie)
Tsaghatskar

Le monastère est composé d'un groupe occidental — Sourp Hovhannes (« Saint-Jean »), Sourp Astvatsatsin (« Sainte-Mère-de-Dieu »), gavit et divers bâtiments fonctionnels — et d'un groupe oriental — Sourp Karapet (« Saint-Jean-le-Précurseur ») et Sourp Nshan (« Saint-Signe »). Il date des Xe et XIe siècles.

Situation géographique

Tsaghatskar est situé non loin de la vallée de l'Eghegis, sur la pente méridionale des monts Vardenis[1]. Il se dresse sur le territoire de la communauté rurale d'Artabuynk (localité située à km au sud-ouest), dans le marz de Vayots Dzor en Arménie[2]. Eghegis, le centre régional, est à 10 km au sud-ouest[3].

Historiquement, le monastère se dresse sur les terres du canton de Vayots Dzor dans la province de Siounie[3], une des quinze provinces de l'Arménie historique selon le géographe arménien du VIIe siècle Anania de Shirak[4].

Histoire

La fondation du groupe occidental de Tsaghatskar remonterait au règne du roi Abas d'Arménie (Xe siècle), tandis que le groupe oriental est érigé en 1041 sous l'impulsion du père Vardik, peut-être avec l'aide des rois de Siounie[3].

Il est restauré en 1221[5]. Il est encore actif au XVe siècle mais est en ruines aujourd'hui[3].

Bâtiments

Tsaghatskar est composé de deux groupes, occidental (le principal[5]) et oriental, distants de 200 m[3]. On retrouve plusieurs khatchkars sur le site[5].

Groupe occidental

Le groupe occidental se compose des églises Sourp Hovhannes et Sourp Astvatsatsin, d'un gavit et de divers bâtiments fonctionnels[5], le tout étant entouré de remparts ; il n'est pas décoré[3].

Adossée au mur oriental de l'enceinte, Sourp Hovhannes (« Saint-Jean »), érigée en 989[6], est une mononef dont la voûte, aujourd'hui effondrée, reposait sur une paire de pilastres ; son mur sud est complété d'une niche entourée de deux chambres d'angle[3]. Une petite chapelle mononef est située au sud de cette église[3].

Également adossée au mur oriental, mais du côté nord, Sourp Astvatsatsin (« Sainte-Mère-de-Dieu ») est une tétraconque inscrite autrefois dotée d'une coupole, et complétée au sud par une galerie (peut-être un gavit d'été[7])[3]. Son plan dénote une influence de la Siounie occidentale[6].
Elle est précédée à l'ouest d'un long gavit érigé en 1000 par la reine Chahandukht de Siounie[7], de plan central et dépourvu de soutiens[8].

Entre ces deux églises, un couloir voûté en berceau a été construit ultérieurement et mène à l'entrée de cette partie du monastère[3].

Groupe oriental

Le groupe oriental se compose de deux églises, Sourp Karapet et Sourp Nshan[3].

Érigée en 1041 avec l'approbation du roi Gagik II d'Arménie[9], Sourp Karapet (« Saint-Jean-le-Précurseur ») est une croix inscrite cloisonnée fermée surmontée d'un tambour cylindrique à coiffe conique[3]. La face de son bem est décorée de sculptures représentant des vases[5]. Son décor extérieur (chambranle rectangulaire du portail méridional, fenêtres encadrées de rangs de boules, d'entrelacs et de svastikas[3]) est typique de l'école d'Ani[10]. Il est complété de sculptures sur les façades méridionale et septentrionale, respectivement un aigle saisissant un bélier[11], et un lion attaquant un bœuf[3].

Construite à la même date, Sourp Nshan (« Saint-Signe ») est une mononef précédée d'une chambre basse, sur laquelle une petite pièce à abside a été ajoutée[3] ; cette composition à deux étages dénote la fonction funéraire de l'édifice[12]. Sa façade occidentale est percée d'une niche à arc double, entourée de deux khatchkars également de 1041[13], de type « à ceintures à bouquet »[3].

Notes et références

  1. Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Arménie, Le Petit Futé, coll. « Country guide », Paris, 2007 (ISBN 978-2746919600), p. 260.
  2. (en) John Brady Kiesling, Rediscovering Armenia : An Archaeological/Touristic Gazetteer and Map Set for the Historical Monuments of Armenia, Erevan, , 71 p. (lire en ligne), p. 123.
  3. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, Les arts arméniens, Éditions Mazenod, Paris, 1987 (ISBN 2-85088-017-5), p. 507.
  4. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 43.
  5. (en) Nicholas Holding, Armenia and Nagorno-Karabagh, Bradt Travel Guides, 2006 (ISBN 978-1841621630), p. 187.
  6. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 177.
  7. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 178.
  8. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 198.
  9. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 169.
  10. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 153.
  11. Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 453.
  12. Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 136.
  13. Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), op. cit., p. 157.

Voir aussi

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