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Trophée de chasse (peinture)

TrophĂ©e de chasse (en espagnol Cabeza de venado, littĂ©ralement « tĂŞte de cerf Â») est une huile sur toile que la majeure partie des critiques attribue Ă  Velázquez. Elle est conservĂ©e au musĂ©e du Prado de Madrid depuis 1975, Ă  la suite d'une donation de la part de Fernando de AragĂłn y Carrillo de Albornoz, marquis de Casa Torres, qui l'avait achetĂ©e en 1920.

Trophée de chasse
TĂŞte de cerf
Artiste
Diego Velázquez
Date
1626 - 1636
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
66 Ă— 52 cm
Mouvements
No d’inventaire
P003253
Localisation

Attribution

La toile est attribuée à Diego Vélasquez par tous les critiques, à l'exception de Enriqueta Harris, qui ne la mentionne pas, et de Bernardino de Pantorba, qui en 1955 avait des doutes sur son authenticité[1]. L'état de conservation est bon, malgré quelques pertes de peinture sur les bords. On ne peut pas exclure que la toile ait été recoupée[1].

Datation

L’origine de la toile et sa datation font l'objet de dĂ©saccords entre les critiques. Par la manière d'appliquer la peinture par des coups de pinceaux rapides et prĂ©cis, sans rectifications significatives, et par les touches de lumières brillantes, avec des coups de pinceaux très chargĂ©s en peinture pour crĂ©er un halo lumineux qui rehausse le teint de l'animal, la toile ressemble au Prince Baltasar Carlos Ă  cheval de 1636. La majoritĂ© des critiques tendent Ă  dater cette toile de la fin des annĂ©es 1630. Cependant, JosĂ© LĂłpez-Rey pense que VĂ©lasquez l'aurait peinte entre 1626 et 1628. Il se fonde sur l'inventaire de l'alcazar royal de 1636 qui mentionne une «corne de cerf Â» peinte par VĂ©lasquez et situĂ©e au monastère royal de l'Incarnation avec l'inscription « TuĂ© par le Roi, notre Sr Phe quatrième [Seigneur Philippe IV] l'annĂ©e 1626 Â»[2]. L'Ă©tude technique du musĂ©e du Prado abonderait dans le sens de l'hypothèse de LĂłpez-Rey sur les dates d'exĂ©cutions, par la technique de prĂ©paration de la toile et la manière d'appliquer la peinture qui est spĂ©cifique des annĂ©es 1626-1628[3].

Les dimensions qui sont indiquĂ©s pour la « corne de cerf Â» dans l'inventaire de 1636 sont approximativement de 105 Ă— 105 cm. L'inventaire de 1700 la mentionne, prĂ©cisant qu'Ă  cause de son mauvais Ă©tat elle ne serait pas taxĂ©e. Or, Ă  ces dommages de 1700, il faut ajouter ceux provoquĂ©s par l'incendie de l'Alcazar en 1734, duquel fut sauvĂ© une « tĂŞte de cerf avec sa corne Â» et pour laquelle sont indiquĂ©es des dimensions lĂ©gèrement supĂ©rieures. Le tableau ne fut plus mentionnĂ© dans les collections royales après 1747[4].

Ces Ă©lĂ©ments rendent problĂ©matique l'identification de cette « tĂŞte de cerf Â», de taille infĂ©rieure et en bon Ă©tat, avec celles mentionnĂ©es dans les inventaires royaux.

Corne de cerf, huile sur toile, 127 Ă— 150 cm, Patrimoine National.

D'autre part, il a Ă©tĂ© Ă©galement proposĂ© d'identifier l’œuvre dĂ©crite dans ces inventaires avec la tĂŞte de cerf du Patrimoine National, en dĂ©pĂ´t au Palais du Pardo et Ă  laquelle la description de « corne Â» semble mieux convenir par rapport Ă  l’animal vivant du musĂ©e du Prado[5].

AchetĂ©e sans attribution au Marquis de Salamanque par Isabelle II d'Espagne, elle Ă©tait dĂ©jĂ  mise en relation avec VĂ©lasquez par Antonio Ponz, lorsqu'elle appartenait Ă  l'infant don Luis au palais de Villaviciosa de OdĂłn: « Par VĂ©lasquez, on estime un tableau sur lequel il y a un cerf peint et diverses tĂŞtes de chasse mortes ». L'hypothèse, dĂ©fendue par A. E. PĂ©rez Sánchez suppose que sur la « corne Â» originale de VĂ©lasquez on ait procĂ©dĂ© Ă  une ample restauration pour rĂ©cupĂ©rer les parties endommagĂ©es, ajoutant le cerf royal et les tĂŞtes restantes pour enrichir la composition ; ajouts qui ne serait pas non plus mineurs puisqu'ils auraient Ă©tĂ© peints par Juan GarcĂ­a de Miranda ou un autre connaisseur de la peinture du XVIe siècle. Dans cette hypothèse, resterait attribuĂ© Ă  VĂ©lasquez le papier blanc, la pierre sur lequel il s'appuie et la dite corne, sur un fond lisse dans des tons châtaigne-vert sur lequel s'Ă©tendent les ombres[6].

L'attribution de cette autre toile à Vélasquez, y compris dans les détails signalés, n'a pas été pris en considération par, entre autres, José López-Rey et Jonathan Brown, qui l'excluent de leurs catalogues.

Références

  1. Garrido, 1992, p. 154.
  2. LĂłpez-Rey, p. 76.
  3. Garrido, 1992, p. 155.
  4. LĂłpez-Rey, p. 78.
  5. Angulo, Diego, «¿La "Cuerna" de Velázquez en el Palacio de Riofrío?», Archivo, 1966, p. 85.
  6. Pintura española de bodegones y floreros de 1600 a Goya, nº 56, p. 84-85.

Bibliographie

  • Jonathan Brown, Velázquez. Pintor y cortesano, Madrid, Alianza Ă©dition, , 322 p. (ISBN 84-206-9031-7)
  • « Velázquez », Catalogue de l'exposition, Madrid, MusĂ©e National du Prado,‎ (ISBN 84-87317-01-4)
  • Carmen Garrido PĂ©rez, Velázquez, tĂ©cnica y evoluciĂłn, Madrid, MusĂ©e National du Prado, (ISBN 84-87317-16-2)
  • (en) JosĂ© LĂłpez-Rey, Velázquez. Catalogue raisonnĂ©, vol. II, Cologne, Taschen Wildenstein Institute, , 328 p. (ISBN 3-8228-8731-5)
  • Miguel Morán Turina et Isabel Sánchez Quevedo, Velázquez. Catálogo completo, Madrid, Ediciones Akal SA, (ISBN 84-460-1349-5)
  • Alfonso E. PĂ©rez Sánchez, « Pintura española de bodegones y floreros de 1600 a Goya », Catalogue de l'exposition, Madrid, Ministère de la Culture, no 56,‎ (ISBN 84-500-9335-X)

Liens externes

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