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Trichobactériose

La trichobactĂ©riose, aussi appelĂ©e trichobactĂ©riose axillaire ou lĂ©pothrix (λΔπÎčς, Ă©caille, et ΞρÎčΟ, poil, cheveu), est une infection bactĂ©rienne superficielle des poils des aisselles et parfois de l'ainee. Non contagieuse, elle se signale par de minuscules boules blanches engainant les poils, qui deviennent ternes et rugueux.

Trichobactériose
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Poils recouverts d'un dépÎt blanchùtre, caractéristiques d'une trichobactériose
Causes Corynebacterium
Classification et ressources externes
CIM-10 A48.8 et L08.8
CIM-9 039.0
eMedicine 1054088

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Historique

La maladie est dĂ©crite par Francis Valentine Paxton dĂšs 1869[1]. Pendant longtemps, on attribue l'infection Ă  la prĂ©sence de champignons[2], d'oĂč les anciens noms de trichomycose, de trichomycose noueuse[3] ou de piedra[4], actuellement abandonnĂ©s car sujets Ă  confusion[5]. Le traitement d'alors consiste Ă  l'application de « pommades mercurielles et des lotions au sublimĂ© »[3].

En 1970, trois dermatologues britanniques, J. A. Savin, Dorothy A. Somerville et W. C. Noble, isolent des corynébactéries (Corynebacterium tenuis)[6].

ÉpidĂ©miologie

La trichobactériose est favorisée par une hyperhidrose (transpiration excessive liée à une conformation personnelle ou une réponse environnementale : l'infection est plus souvent diagnostiquée l'été ou chez les sportifs), l'obésité, et le manque d'hygiÚne[7].

Une étude mexicaine sur 56 cas suivis pendant 15 ans montre que l'infection touche davantage les hommes (95 %) que les femmes, sans doute parce que les femmes occidentales ont adopté récemment l'habitude de se raser les aisselles[5]. La zone la plus fréquemment touchée est l'aisselle (92%), et les signes et symptÎmes associés sont l'hyperhidrose (87%), le changement de texture des poils (57%) et l'odeur (36%)[5].

Physiopathologie

La trichobactériose se caractérise par la présence de concrétions le long des tiges capillaires, observées cliniquement sous forme de nodules jaunes, et rarement rouges ou noirs. Ces concrétions proviennent de la colonisation bactérienne le long de la tige du cheveu contenant de la sueur apocrine séchée avec une substance cimentante générée par les bactéries.

Les agents causaux sont des corynébactéries (Corynebacterium tenuis, par exemple).

Diagnostic

Signes fonctionnels

Poils rugueux. Coloration anormale (jaune, rouge ou noire). Odeur désagréable.

Examen clinique

Des agrĂ©gats de bactĂ©ries gainent les tiges pilaires et une coloration jaune, rouge ou noire est possible. Elles peuvent ĂȘtre associĂ©es Ă  une odeur dĂ©sagrĂ©able.

Examens complémentaires

Les concrétions pilaires ont une fluorescence jaune pùle en lumiÚre ultraviolette[8].

Prise en charge

  • Rasage des zones infectĂ©es pendant deux Ă  trois semaines[9]
  • Lavage rĂ©gulier, et sĂ©chage Ă©nergique (dans l'intention de briser le biofilm et favoriser l'action du traitement mĂ©dicamenteux)[10]
  • Traitement mĂ©dicamenteux avec des antiseptiques moussants, par exemple le triclocarban (Septivon, Solubacter) ou des imidazolĂ©s locaux (par exemple, PĂ©varyl, Daktarin)[11]

Prévention

Lavages réguliers, séchage régulier, changement de linge (tissus synthétiques en question)

Notes et références

  1. (en) Francis Valentine Paxton, « On a diseased condition of the hairs of the axilla, probably of parasitic origin », Journal of cutaneous medicine,‎ , p. 133-136 (lire en ligne)
  2. Castellani, « Tropical Dermatomycoses in New Orleans and La. », New Orleans Medical and Surgical Journal,‎ (lire en ligne)
  3. Le Larousse pour tous : nouveau dictionnaire encyclopédique, Paris, Librairie Larousse, (lire en ligne)
  4. Adrien Doyen, Ernest (Ernest Henri) Besnier et Moriz Kaposi, Pathologie et traitement des maladies de la peau : leçons à l'usage des médecins praticiens et des étudiants, Paris, G. Masson, (lire en ligne)
  5. (en) Alexandro Bonifaz, Denisse VĂĄquez-GonzĂĄlez, Leonel Fierro et Javier Araiza, « Trichomycosis (trichobacteriosis): Clinical and microbiological experience with 56 cases », International Journal of Trichology, vol. 5, no 1,‎ , p. 12 (ISSN 0974-7753, PMID 23960390, DOI 10.4103/0974-7753.114704, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. J. A. Savin, Dorothy A. Somerville et W. C. Noble, « The Bacterial Flora Of Trichomycosis Axillaris », Journal of Medical Microbiology, vol. 3, no 2,‎ , p. 352–356 (ISSN 1473-5644, DOI 10.1099/00222615-3-2-352b, lire en ligne)
  7. (en) Dong-Lai Ma et Sergio Vano-Galvan, « Trichomycosis Axillaris », sur https://doi.org/10.1056/NEJMicm1300241, (DOI 10.1056/nejmicm1300241, consulté le )
  8. E Heid, B. Cribier et A. Koessler, « Les corynĂ©bactĂ©rioses cutanĂ©es », Les corynĂ©bactĂ©rioses cutanĂ©es, vol. 121, no 11,‎ , p. 855–858 (ISSN 0151-9638, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Lorena Barboza-Guadagnini, MarĂ­a Teresa FernĂĄndez-Figueras et Julio Bassas-Vila, « Creamy Yellow Concretions in Axillary Hair », JAMA Dermatology, vol. 151, no 9,‎ , p. 1023–1024 (ISSN 2168-6068, DOI 10.1001/jamadermatol.2015.0989, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en) GĂ©raldine Blaise, Arjen F. Nikkels, Trihn Hermanns-LĂȘ et Nazli Nikkels-Tassoudji, « Corynebacterium -associated skin infections », International Journal of Dermatology, vol. 47, no 9,‎ , p. 884–890 (DOI 10.1111/j.1365-4632.2008.03773.x, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. L. Machet, L. Martin & L. Vaillant, « Infections bactériennes cutanées superficielles folliculaires et non folliculaires », Dermatologie, (DOI 10.1016/S0246-0319(08)41203-7, consulté le )
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