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Triades de Mykérinos

Les Triades de Mykérinos sont des hauts-reliefs en grauwacke (sorte de grès), représentant le pharaon Mykérinos debout, encadré par deux personnages. Elles sont au nombre de cinq auxquelles s'ajoute une statue du pharaon en compagnie de son épouse, tous découverts au même endroit.

La triade avec les déesses, conservée au Musée égyptien du Caire

Historique

Les groupes sculptés, appelés triades[1], sont découverts lors des campagnes de fouilles de 1908-1910 menées par l'archéologue américain George Andrew Reisner pour l'université Harvard et le Musée de Boston sur le site du temple funéraire de la vallée dédié à Mykérinos à Gizeh, en contrebas de la pyramide de ce pharaon. Lors de cette campagne, Reisner découvre quatre triades bien conservées avec Mykérinos représenté chaque fois différemment mais d'une facture analogue et une cinquième en mauvais état, puis en 1910 un dernier groupe statuaire, dyade du pharaon en compagnie de son épouse[2], presque toutes ces statues sont dans un état de conservation remarquable et font partie des plus grands chef-d’œuvre de la sculpture de l'Ancien Empire parvenus jusqu'à nous. Les fragments d'une cinquième triade ont été aussi mis au jour, les archéologues estiment, en jumelant le pharaon à chaque lieu de prédilection de la déesse Hathor et en référence aux huit chapelles du temple, que les triades pouvaient à l'origine être au nombre de huit[3]. Selon l'hypothèse de l’égyptologue Wendy Wood, elles auraient même pu être trente, une pour chaque région de l’Égypte[4].

Trois des quatre triades intactes sont conservées au Musée du Caire. La quatrième et la dyade, intactes elles aussi, ainsi que la triade fragmentaire, sont exposées au Musée des Beaux-Arts de Boston[5].

Description

Les quatre triades intactes en 1908 lors de leur découverte. Photographie de George Andrew Reisner.

Les triades ont une hauteur entre 85 et 95 cm, une largeur entre 43 et 50 cm. Elles sont toutes composées sur le même modèle avec quelques variations : le pharaon au centre, coiffé de la couronne blanche de Haute-Égypte, à sa droite la déesse Hathor, mais pour l'un des groupes, celui de Boston, c'est la déesse assise qui est au centre. Hathor est reconnaissable aux cornes de vache entourant le disque solaire portées sur la tête. À la gauche de Mykérinos, toujours de taille un peu inférieure, le nome d'une région du royaume personnifié par une femme ou un homme sans attribut particulier, seul un grand hiéroglyphe gravé au-dessus de sa tête le détermine. Le roi est un peu plus en avant mais reste, comme les deux autres personnages, engagé dans le fond de la stèle. Avec la déesse, il avance la jambe gauche, alors que le nome reste parfois pieds joints. Sur l'aplat du socle sont gravées des formules hiéroglyphiques le dos de la stèle est lisse.

Signification iconographique

Le pharaon est accompagné à chaque fois de la déesse Hathor, déesse du ciel, de la vie et de l'amour, figurée debout ou assise et d'une troisième divinité personnifiant des nomes du pays dont celui de Thèbes, celui d'Hermopolis Magna, celui d'Abydos et celui de Cynopolis. Le cinquième nome n'a pu être identifié en raison de l'état fragmentaire de la statue. Mykérinos est figuré en position debout, paré d'un pagne de cérémonie. Athlétique et éternellement jeune il adopte l'attitude de la marche protégé ou encouragé par le geste de la déesse Hathor. Dans le contexte funéraire, les sculptures sont une illustration des encouragements à la résurrection du roi.

Notes et références

  1. Ces statues ne forment pas des triades au sens propre du terme car en réalité elles sont constituées d'une représentation du roi protégé par une déesse étant accompagnés par une personnification d'une des régions du pays, ou nomes. Il n'y a donc pas de volonté de représenter le roi en tant que progéniture d'un couple divin comme les triades classiques du Nouvel Empire où le roi remplace l'enfant divin des familles divines des grandes cités égyptiennes de l'époque telles que Thèbes ou Memphis.
  2. Mykérinos au centre de l'une des plus grandes découvertes archéologiques article sur le site Nationalgeographic.fr
  3. King Men-Kau-Re the goddesse Hathor and the deified Hare Nome article sur le site Ancien-egypt.co.uk.
  4. (en)Journal of Egyptian Archeology Vol.60, 1974, page 82 (PDF).
  5. Selon les anciennes règles de fouilles en Égypte, qui étaient financées et réalisées essentiellement par des missions étrangères jusque dans les années 1920, le produit de ces explorations était partagé entre le pays qui assurait l'expédition et l'Égypte. Cela explique qu'un certain nombre de pièces de grande qualité comme les statues de Mykérinos se trouvent actuellement dans les collections de grands musées d'Europe ou des États-Unis.

Bibliographie

  • (en) George Andrew Reisner, Recent Explorations in Egypt, The Independent, 10-02-1910, pp. 302-306. [lire en ligne].
  • (en) Abeer El-Shahawy, Triads of King Menkaure, The Egyptian Museum in Cairo, Farid S. Atiya Press, 2005. (ISBN 977-17-2183-6).
  • Jean-Jacques Fiechter, Mykérinos, le dieu englouti, Maisonneuve et Larose, 2001, (ISBN 9782706814884).

Liens externes

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