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Transition d'Anderson

La transition d'Anderson, du nom de Philip Warren Anderson, est une transition de phase quantique Ă  tempĂ©rature nulle dans un solide dĂ©sordonnĂ© entre une phase mĂ©tallique oĂč les Ă©lectrons sont diffusifs et une phase isolante oĂč ils sont localisĂ©s[1]. Elle peut ĂȘtre obtenue en faisant varier l'Ă©nergie de Fermi au travers du seuil de mobilitĂ© qui sĂ©pare les Ă©tats diffusifs des Ă©tats localisĂ©s (qui dĂ©croissent exponentiellement Ă  l'infini) ou en variant l'intensitĂ© du dĂ©sordre (ce qui revient Ă  dĂ©placer le seuil de mobilitĂ©.

La dimension critique inférieure de cette transition est deux en l'absence de couplage spin-orbite[1]: en dessous ce cette dimension, seule la phase isolante existe. En présence de couplage spin-orbite, il existe une transition d'Anderson en deux dimensions[1].

La densité d'états électroniques ne présente pas d'anomalie à la transition, alors que la conductivité s'annule comme . Dans la phase localisée, la longueur de localisation diverge au voisinage de la transition comme .

Les modÚles décrivant la transition d'Anderson sont des équations de Schrödinger d'électrons sans interaction en présence d'un potentiel aléatoire. Dans le cas continu, ils s'écrivent

avec

dans le cas d'un dĂ©sordre gaussien ou oĂč est le potentiel crĂ©Ă© par l'impuretĂ© localisĂ©e en et la position des impuretĂ©s est distribuĂ©e de façon uniforme avec une concentration , dans le cas d'un dĂ©sordre poissonien. Pour , le spectre est ponctuel, donnant les Ă©tats localisĂ©s avec , pour , le spectre est continu donnant les Ă©tats diffusifs.

Dans le cas d'un systÚme sur réseau (le cas analysé par Anderson en 1958), l'équation de Schrödinger devient une équation aux liaisons fortes

avec les potentiels sur site des variables alĂ©atoires uniformes et identiquement distribuĂ©es. Les peuvent ĂȘtre Ă©galement des variables alĂ©atoires, mais on peut aussi prendre pour les sites premiers voisins, et zĂ©ro sinon (ce qui donne le laplacien discret). Le spectre est bornĂ©, c'est-Ă -dire que l'Ă©quation aux liaisons fortes n'a de solution non-nulle que si . Il existe deux seuils de mobilitĂ©s:

pour et pour les états sont localisés et pour ils sont diffusifs. Autrement dit, les états situés en bord de bandes sont les plus faciles à localiser. Quand la distribution des s'élargit, les seuils de mobilités se rapprochent, et pour une largeur critique de la distribution des potentiels sur site il n'existe plus que des états localisés.

Références

  1. (en) F. Evers, A.D. Mirlin, Anderson Transitions, 30 juillet 2007
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