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Transhumance politique (Nord-Cameroun)

Emprunté au vocabulaire pastoral, la transhumance peut être envisagée comme le déplacement saisonnier du bétail d’une région asséchée et aride vers une autre plus favorable à la survie et l’épanouissement des animaux[1]. Transposée à l’activité politique, elle renvoie à l’attitude d’un acteur politique qui pour une raison ou pour une autre décide de quitter son parti pour rejoindre un autre tout en se réservant la possibilité d’y retourner[2]. Dans d’autres approches définitionnelles, le concept de transhumance politique est aussi élargi au collaborationnisme, aux alliances et à la dissidence politique[3].

Contexte

Des berges du Lac-Tchad au plateau de l’Adamaoua en passant par la plaine de la Bénoué, le Nord-Cameroun est une immense savane conquise par des pasteurs nomades peuls venus de l’Afrique de l’Ouest notamment du Fouta djallon[4]. Dans cette partie du pays où les populations locales restent très attachées aux valeurs traditionnelles et religieuses qui prônent la loyauté et le respect de la parole donnée, la transhumance politique fait l’objet d’une appréciation différenciée[5]. Pour les uns elle traduirait une altération des mœurs chez ces acteurs politiques animés par l’égoïsme et la poursuite des intérêts personnels[6]. Pour les autres elle n’aurait rien de blâmable puisqu'elle est à leurs yeux une manifestation de la vitalité de la démocratie[2].

Composition des Ă©lites politiques au Nord-Cameroun

L’élite politique de la partie septentrionale du Cameroun est composée de personnalités importantes au rang desquels les chefs traditionnels et de «nouveaux» acteurs politiques.

Élites politiques traditionnelles

Au Nord Cameroun, les chefs traditionnels occupent une position privilégiée dans la gestion des affaires politiques[7]. Il s’agit pour la plupart des autorités traditionnelles composées de lamiibè et sultans, des notables et leurs progénitures[8]. Lamiibè est le pluriel de lamiido en dialecte peul (le fulfulde) pour désigner celui qui gouverne. Le lamiido est un monarque à la tête d’un lamidat (un micro-État avec des frontières bien délimités) dans le cadre des chefferies traditionnelles du Nord Cameroun ou bien d’un émirat pour certains pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Nigeria. Il est à la fois détenteur du pouvoir politique et de l’autorité religieuse[9]. Dans l’exercice de ses fonctions, il est assisté d’un gouvernement de douze notables (la faada)[10]. Il y aura à ses côtés par exemple l’alkaali (ministre de la justice), le galdima (ministre de la défense) ou encore l’imam (ministre du culte). Ce système d’organisation socio-politique a été institué dans le Nord Cameroun à la fin du XVIIIe début XIXe siècle à la suite de l’appel de l’émir de Sokoto Usman Dan Fodio[11]. Celui-ci invitait l’ensemble des Peuls vivant en Afrique au sud du Sahara à se soulever contre les injustices auxquelles ils faisaient face au cours de leurs périples, à répandre l’islam et surtout à imposer le système lamidale dans tous les territoires conquis[12].

Élites politiques modernes

Au Nord Cameroun et plus largement dans tout le pays, deux facteurs ont contribuĂ© Ă  la  formation et Ă  l’émergence d’une nouvelle catĂ©gorie d’acteurs politiques: L’impĂ©rialisme occidental Ă  travers l’instruction et l’ouverture dĂ©mocratique des annĂ©es 1990[13]. Dès les premiers contacts entre les occidentaux qui se sentaient investis d’une mission «civilisatrice», l’éducation et la santĂ© ont Ă©tĂ© confiĂ©es aux mouvements ecclĂ©siastiques (les missions catholiques dans un premier temps puis les Ă©glises Ă©vangĂ©liques et protestantes plus tard)[14]. Mais l’élite politique traditionnelle du Nord Cameroun Ă  majoritĂ© musulmane et une bonne partie des populations Ă©taient rĂ©ticentes Ă  envoyer leurs enfants se faire instruire par des missionnaires[9]. Cependant une autre partie des populations qui Ă©tait soit de confession chrĂ©tienne soit adepte de la religion traditionnelle («animistes») en a profitĂ© pour se soustraire Ă  la domination des lamiibè. Parmi ces populations soignĂ©es et Ă©duquĂ©es Ă  l’occidental Ă©merge une nouvelle catĂ©gorie d’acteurs qui peu Ă  peu arrive Ă  s’imposer sur la scène politique locale et mĂŞme nationale[15]. Dans une autre perspective, le retour au multipartisme autour des annĂ©es 1990 dans la quasi-totalitĂ© des pays africains a Ă©tĂ© perçu comme «une seconde indĂ©pendance des peuples» après celle des annĂ©es 1960[16]. MĂŞme si le Rassemblement DĂ©mocratique du Peuple Camerounais (RDPC) du prĂ©sident Paul Biya est considĂ©rĂ© par plusieurs analystes politiques comme le prolongement du parti unique qui a pu se maintenir au pouvoir depuis bientĂ´t quarante ans, il n’en demeure pas moins que l’ouverture dĂ©mocratique des annĂ©es 1990 a permis l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène politique[17]. On pourrait en cela Ă©voquer entre autres le Mouvement pour la DĂ©fense de la RĂ©publique (MDR) de DakolĂ© Daissala, le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) d’Issa Tchiroma Bakary, et l’Alliance pour la DĂ©mocratie et le DĂ©veloppement (ADD) de Garga Haman Adji, tous des ressortissants du Nord Cameroun qui ont contribuĂ© Ă   influencer la scène politique au Cameroun.      

Les Ă©lites et la transhumance politique

La transhumance politique n’est pas un phĂ©nomène nouveau dans l’environnement politique du Nord Cameroun. Les jeux d’intĂ©rĂŞts et de pouvoir se traduisent soit par le dĂ©sir de perpĂ©tuer la domination, soit pour s’en affranchir.  

Le désir de perpétuer la domination

Pendant la période coloniale, les chefferies traditionnelles du Nord Cameroun ont été les principales forces de résistance à l’élargissement de l’influence allemande vers l’intérieur du territoire[18]. Les conquêtes furent particulièrement difficiles parce que le colonisateur a dû faire face à de véritables armées et des soldats peuls aguerris au combat. L’officier Allemand Zintgraff fut tué par le lamiido Mohaman de Tibati en 1888 et plusieurs expéditions se sont soldées par des échecs. Mais en 1899 après un moment de répit, l’armée allemande se renforce et réussit à atteindre Garoua à travers le fleuve Bénoué. Entre 1899 et 1902 la majorité des résistances sont matées et les chefs sont vaincus[19]. Les Allemands mettent à profit les querelles de succession dans les familles régnantes pour identifier des remplaçants qui leur seront facilement malléables[18]. Ainsi débute une longue tradition de collaborationnisme et d’opportunisme[20]. En dépit de quelques épisodes de résistances, quasiment tous les chefs locaux ont travaillé en étroite collaboration avec les administrations coloniales et plus tard avec les régimes postcoloniaux. Le statut d’auxiliaires de l’administration leur a été octroyé et jamais ils ne militent dans un parti politique d’opposition[21]. L’illustration la plus aboutie de cette forme de collaboration est le cas de Rey Bouba. En plus de siéger sur le trône de ce lamidat, Aboubakary Abdoulaye est aujourd’hui le premier vice-président du Sénat de la République du Cameroun (un des sénateurs nommés par décret présidentiel). Le but de ce type de manœuvre est qu’en échange de leur loyauté et de leur soutien politique aux différents régimes qui se succèdent, les lamiibè peuvent continuer à assoir leur autorité sur leurs sujets parfois au grand désarroi des populations non musulmanes et non peuls[22].

Stratégie d’affranchissement de la domination

En 1982 lorsque le prĂ©sident Ahmadou Ahidjo (peul et musulman) originaire du Nord Cameroun dĂ©missionne de ses fonctions, il est remplacĂ© par son successeur constitutionnel le premier ministre Paul Biya (Sudiste de confession catholique). L’arrivĂ©e au pouvoir de celui-ci suscite de l’optimisme au sein des populations non islamo-peuls du Nord Cameroun qui aspiraient Ă  se libĂ©rer de la domination des chefferies musulmanes[22]. Dans un premier temps, le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique continue Ă  promouvoir l’élite politique musulmane du Nord Cameroun sur recommandation de son prĂ©dĂ©cesseur. Mais Ă  l’issue du coup d’Etat manquĂ© du 6 Avril 1984 attribuĂ© aux partisans de l’ex-prĂ©sident, Paul Biya rompt toutes les relations privilĂ©giĂ©es Ă  l’égard de l’élite islamo-peul[23]. Les «nouveaux acteurs» non musulmans instruits Ă  l’école occidentale entrevoient en cette situation une opportunitĂ© pour s’émanciper de la domination ethnique et culturelle des chefs traditionnels peuls[24]. Le prĂ©sident, quant Ă  lui instrumentalise le facteur ethnique en nommant davantage ces derniers Ă  des postes Ă  responsabilitĂ© jadis occupĂ©s par les sympathisants de l’ancien rĂ©gime. De ce fait, il crĂ©e une dynamique de compĂ©tition et parfois de conflit entre les groupes ethniques en prĂ©vision Ă  une Ă©ventuelle reconquĂŞte du pouvoir par l’élite musulmane[25]. Au tournant des annĂ©es 1990, Ă  la faveur de l’ouverture dĂ©mocratique, les acteurs politiques non musulmans qui militaient ou sympathisaient avec le parti unique de l’ancien prĂ©sident l’Union Nationale Camerounaise (UNC) adhèrent massivement au parti du nouveau prĂ©sident le RDPC[20]. D’autres en revanche crĂ©ent leur propre parti mais viennent en soutien au RDPC lors des consultations Ă©lectorales Ă  travers des coalitions ou des alliances de partis. Depuis lors, la rĂ©gion de l’ExtrĂŞme-Nord par exemple demeure le fief de l’électorat du prĂ©sident Paul Biya[26].          

Effets de la transhumance politique

Le phénomène transhumant peut entraîner la multiplication des partis politiques à portée limitée et par là un affaiblissement de l’opposition politique.

Émiettement de la scène politique

À la faveur de la loi du 19 décembre 1990 relative aux libertés d’associations et du retour au multipartisme, le nombre de formations politiques a explosé au Cameroun[27]. Dès 1991, soit à peine un an après la libéralisation de l’espace politique, 57 partis sont officiellement créés. 25 ans plus tard la direction des Affaires politiques au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation fait état de près de 300 partis politiques légalisés au Cameroun. Soit une moyenne de 11 partis politiques créés par an pour une population estimée à moins de 25 millions d’habitants[28]. Pour certains observateurs, ce chiffre traduirait la vitalité de la démocratie camerounaise puisque dans les années 1990 il y a eu une forte mobilisation autour de ces partis politiques pour mettre en difficulté le parti au pouvoir. Pour d’autres ils serviraient plutôt à entretenir une démocratie de façade puisqu’il n’y a pas eu d’alternance à la tête de l’Etat depuis bientôt 40 ans[29]. Quoi qu’il en soit, plusieurs leaders de ces partis politiques dits de l’opposition sont liés au parti au pouvoir soit par des arrangements qui leur permettent de bénéficier des postes ministériels soit par le truchement des plates-formes d’alliances et de collaborations qui les amènent à soutenir et/ou à légitimer la candidature du président lors des consultations électorales[30]. Aujourd’hui, tous les partis politiques de l’opposition ont du mal à articuler leurs initiatives autour d’un objectif commun. Ils donnent l’impression d’être des entreprises lucratives au service de la satisfaction des ambitions personnelles de leurs dirigeants[2].

Affaiblissement de l’opposition à l’échelle nationale

Entre autres facteurs qui permettent de mieux comprendre l’affaiblissement de l’opposition au Cameroun, il y a bien sĂ»r la mainmise de l’exĂ©cutif sur le système Ă©lectoral, la dĂ©sunion des partis politiques mais il y a surtout la prolifĂ©ration des partis politiques aux ambitions personnelles[31]. Sur ce dernier point justement, en 1992 l’opposition avait rĂ©ussi Ă  mettre en minoritĂ© RDPC parti au pouvoir en obtenant 92 sièges sur les 180 que compte l’assemblĂ©e nationale. Mais dans l’optique de conforter sa majoritĂ©, celui-ci forma une coalition avec le MDR de DakolĂ© Daissala et l’UPC d’Adamou Ndam Njoya contre la nomination de ceux-ci dans le gouvernement[32]. En 1997, la mĂŞme stratĂ©gie a Ă©tĂ© rĂ©itĂ©rĂ©e avec l’Union Nationale pour la DĂ©mocratie et le Progrès de Bello Bouba Maigari (pourtant deuxième parti politique d’opposition Ă  cette Ă©poque) Ă  travers une plateforme politique. Ce qui s’est soldĂ© par l’occupation de quelques postes ministĂ©riels par certains cadres de ce parti au rang desquels son prĂ©sident national Bello Bouba Maigari. Certes les coalitions, les plateformes et mĂŞme les alliances politiques sont des stratĂ©gies en science politique mais sur le long terme ces manĹ“uvres peuvent entraĂ®ner un affaiblissement de l’opposition et Ă©branler considĂ©rablement ses capacitĂ©s Ă  faire pression sur le gouvernement et Ă  se prĂ©senter comme une alternative fiable au rĂ©gime en place[33]. Aux Ă©lections lĂ©gislatives du 9 fĂ©vrier 2020 par exemple, sur 167 dĂ©putĂ©s Ă©lus, le parti au pouvoir conserve la majoritĂ© absolue avec 152 sièges, l’UNDP en seconde position obtient 7 sièges contre 5 sièges pour le SDF.  

Notes et références

  1. « Les transhumances | CERPAM » (consulté le )
  2. Benjamin Boumakani, « La prohibition de la « transhumance politique » des parlementaires.: Etude de cas africains », Revue française de droit constitutionnel, vol. 75, no 3,‎ , p. 499 (ISSN 1151-2385, DOI 10.3917/rfdc.075.0499, lire en ligne)
  3. Celestin Tchejip Kaptchouang, « La transhumance politique au Cameroun (1990 - 2014) », African Journal of Democracy and Governance, vol. 3, no 1,‎ , p. 147–174 (DOI 10.10520/EJC197449, lire en ligne, consulté le )
  4. « La dynamique des principales populations du Nord Cameroun (entre Bénoué et lac Tchad)- fdi:04091- Horizon », sur www.documentation.ird.fr (consulté le )
  5. Christian Seignobos et Abdourhaman Nassourou, « Religions », dans Atlas de la province Extrême-Nord Cameroun, IRD Éditions, coll. « Atlas et cartes », (ISBN 978-2-7099-2292-0, lire en ligne), p. 145–150
  6. Hounsounon-tolin, parallélisme possible entre la «désertion intellectuelle et politique» chez sénèque et pratiques africaines de la transhumance politique, Perspectives philosophiques,,
  7. « Les élites musulmanes et la politique au Cameroun sous administration française : 1945-1960- fdi:40378- Horizon », sur www.documentation.ird.fr (consulté le )
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  9. (en) Ahmadou Séhou, « Esclavage, émancipation et citoyenneté dans les lamidats de l'Adamaoua (Nord-Cameroun) », Esclavages & Post-esclavages, vol. 1,‎ (ISSN 2540-6647, lire en ligne)
  10. (en) Hamadou Adama, « La 'faada' et l'apprentissage démocratique dans les lamidats du Nord-Cameroun », L'Afrique politique,‎ , p. 173–190 (ISSN 1259-0614, lire en ligne)
  11. Paul E. Lovejoy, « Les empires djihadistes de l’Ouest africain aux xviiie-xixe siècles », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 128,‎ , p. 87–103 (ISSN 1271-6669, DOI 10.4000/chrhc.4592, lire en ligne)
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  14. Jean-Baptiste Baskouda, Baba Simon: le père des Kirdis, Cerf, coll. « Pour quoi je vis », (ISBN 978-2-204-02949-0, lire en ligne)
  15. Alawadi Zelao, « Autorités traditionnelles et désir d’hégémonie dans le champ politique au Nord-Cameroun », Studia Politica. Romanian Political Science Review, vol. 17, no 2,‎ , p. 355–376 (ISSN 1582-4551, lire en ligne, consulté le )
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  23. Fanny Pigeaud, Au Cameroun de Paul Biya, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-8111-0526-6, lire en ligne)
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  27. Ramses Tsana Nguegang, « Campagnes électorales, partis politiques et personnel politique intérimaire au Cameroun : entre échange conjoncturel et clientélisme », Politique et Sociétés, vol. 38, no 2,‎ , p. 133–163 (ISSN 1203-9438, DOI 10.7202/1062041ar, lire en ligne)
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  31. Jean-François Bayart, L'Etat en Afrique: La politique du ventre, Fayard, (ISBN 978-2-213-65825-4, lire en ligne)
  32. (en) Kees Schilder, « La démocratie aux champs: les présidentielles d'octobre 1992 au Nord-Cameroun », Politique africaine, no 50,‎ , p. 115–122 (lire en ligne)
  33. Mathias Éric Owona Nguini et Hélène-Laure Menthong, « « Gouvernement perpétuel » et démocratisation janusienne au Cameroun (1990-2018) », Politique africaine, vol. 150, no 2,‎ , p. 97 (ISSN 0244-7827, DOI 10.3917/polaf.150.0097, lire en ligne)

A voir aussi

articles connexes

Bibliographie

David, M., 2021, La transhumance politique et la réunification au Southern Cameroons: 1949-1960. Africana Studia, (33)

Kaptchouang, C. T., 2016, La transhumance politique au Cameroun (1990-2014). African Journal of Democracy and Governance, p.147-174.

POIRIER, M. C., & KYELEM, M. B. L., 2012, Nomadisme ou transhumance politique post-électoral et discipline de parti dans l’espace francophone. Bruxelles: Assemblée parlementaire de la francophonie-Commission Affaires Parlementaires, rapport définitif, p.8-9.

.Eltis, K., 2006, Rétablir l’intégrité du processus électoral: le droit à la participation politique utile et les transfuges. Revue générale de droit, p.629-651.

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