Tramway d'Épinal
Le réseau de tramway d'Épinal est un ancien réseau de transport urbain desservant la ville d'Épinal, dans le département des Vosges. Il a fonctionné de façon éphémère de 1906 à 1914, dans le cadre de la réglementation de la loi du relative aux voies ferrées d'intérêt local et aux tramways.
Ancien réseau Tramway d'Épinal | ||
Situation | Épinal, France | |
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Type | Tramway | |
Entrée en service | 1906 | |
Fin de service | 1914 | |
Longueur du réseau | 7 | |
Lignes | 2 | |
Écartement des rails | Métrique | |
Propriétaire | Commune d'Épinal | |
Exploitant | Société des tramways électriques d'Épinal | |
Fortement endommagé pendant la Première Guerre mondiale, le réseau ne fut pas reconstruit et la société concessionnaire, en faillite, fut dissoute en 1920.
Chronologie
La création du tramway d'Épinal fut proposée à la municipalité par trois administrateurs de la Compagnie générale électrique, MM. Garnier, Hammer et Vicarino[1]. La ville approuva une convention de concession avec ces investisseurs le . Celle-ci fut rétrocédée à la société anonyme des Tramways électriques d'Epinal par décret du [2].
- : Constitution de la société des tramways électriques d'Épinal (STE), liée au Groupe Empain par la Compagnie générale de traction
- : Convention de concession du réseau, pour une durée de 65 ans[3]
- : Déclaration d'utilité publique[3]
- : Ouverture du réseau[1]
- : Suspension du service[1]
- 1920 : Mise en liquidation et dissolution de la STE
- : Résiliation de la convention de concession
- : Déclassement du réseau
Infrastructure
Les lignes
Le réseau de 7,3 km de longueur était constitué à l'origine de 2 lignes, ouvertes de 6 h à 20 h[4] :
- Gare – Poissompré, par les voies suivantes, selon leur dénomination de l'époque : rue de la Gare, le quai des Bons-Enfants, le pont des Quatre-Nations, la rue Léopold-Bourg, le Grand-Pont, le quai Jules-Ferry, les rues de la Comédie et du Collège, la place des Vosges, la rue de l'Hôtel-de-Ville, la place des Vieux-Moulins, la rue Entre-Deux-Portes, la rue Saint-Michel et le faubourg Saint-Michel jusqu'au faubourg de Poissompré.
- Pont de Golbey – Champ du Pin, par les voies suivantes, selon leur dénomination de l'époque : par la route nationale 57, les rues de Nancy et Boulay-de-la-Meurthe, l'avenue Dutac, la rue de la Gare, le quai des Bons-Enfants, le pont de la Xatte, la rue de la Bibliothèque, le pont et la rue Sadi-Carnot, la rue des Forts, la rue Thiers, le pont et l'avenue de la Loge-Blanche et la route nationale 57 jusqu'au chemin de Bénaveau.
Deux raccordements se trouvaient, l'un dans la rue de la Faïencerie, l'autre dans la rue d'Arches[3].
En 1914, une réorganisation du réseau en 3 lignes est mise en place, mais ne durera pas un an, puisque l'exploitation cessera définitivement à la déclaration de la Guerre :
- Pont de Golbey – Préfecture ;
- Gare – Champ du Pin ;
- Place des Vosges – Poissompré.
- tramway, place de la Gare...
- ... rue Boulay-de-la-Meurthe...
- ... sur le pont de la Moselle...
- ... rue Sadi-Carnot...
- ...Quai des Bons-Enfants...
- ... Pont des Quatre-Nations...
- ... Rue François de Neufchâteau.
- rue général Leclerc
Dépôt
Le dépôt se situait rue de Nancy, à proximité de l'actuelle maison romaine.
Alimentation électrique
L'alimentation électrique par ligne de trolley souvent fixée aux murs des maisons riveraines ; de nombreux supports sont encore visibles aujourd'hui.
La voie
Le réseau était à voie unique et métrique, avec des évitements permettant le croisement des motrices. Le cahier des charges de la concession prescrivait que la voie serait posée avec des rails de type Broca, c'est-à -dire typiques des voies de tramways intégrées dans l'emprise des chaussées, en acier et de 35 kg/m. Les courbes ne devaient pas avoir de rayon inférieur à 20 m, et les rampes ne devaient pas excéder 60 ‰[3].
Dans les évitements, l'entrevoie, mesurée entre les bords extérieurs des rails, devait être de 1,50 m[3].
Le réseau urbain devait coexister, en ville, avec le réseau à voie de 60 cm que les militaires avaient mis en place autour de la ville afin de desservir les différentes composantes de la Place fortifiée d'Épinal ; aussi le service n'y était-il pas très fiable.
L'exploitation
Le cahier des charges imposait à l'exploitant de réaliser au moins trente aller-retour journaliers sur chaque ligne. La vitesse des rames ne pouvait excéder 20 km/h[3].
Dispositions financières
Compte tenu du trafic vraisemblablement limité du tramway, la ville s'engagea à verser au concessionnaire une garantie d'intérêt de son capital pendant les dix premières années d'exploitation, soit un montant maximum de 144 000 francs de l'époque, correspondant à 4 ou 5 % d'un capital investi plafonné à 600 000 francs. Une clause de la convention prévoyait le remboursement de cette subvention par imputation sur le quart des bénéfices qui seraient constatés par le concessionnaire au-delà de la onzième année d'exploitation[3].
Matériel roulant
Le gabarit du matériel roulant était limité à 2 m de large et 3,30 m de hauteur. Les rames ne pouvaient dépasser quatre voitures et 35 m de longueur[3].
Le matériel de la compagnie était le suivant :
- 12 motrices à deux essieux ;
- 2 remorques.
Sources
Notes et références
- « Le tramway d'Épinal », sur Limédia galeries, (consulté le )
- « Décret du 27 mai 1905 portant substitution d'une société anonyme aux rétrocessionnaires primitifs du réseau des Tramways d'Épinal », Bulletin des Lois de la République française, no 2692,‎ , p. 946-947 (lire en ligne)
- « Décret du 15 novembre 1904 relatif à la déclaration d'utilité publique des Tramways d'Épinal », Bulletin des lois de la République française, no 2697,‎ , p. 1153-1165 (lire en ligne)
- Sabine Lesur, « Savez-vous qu'un tramway a circulé à Épinal ? », Vosges Matin,‎ (lire en ligne)
Bibliographie
Dany Bass, « Une aventure éphémère : le tramway d'Epinal », dans La Jeunesse de l'électricité ; Les Vosges, mémoire électrique, Epinal, EDF-GDF services Vosges, , 64 p., p. 54