Traité d'Oñate
Le traité d’Oñate ([1] - [2] - [3]) est une loi de succession entre les deux branches (autrichienne et espagnole) de la Maison de Habsbourg. Ce traité doit son nom à l'un des principaux négociateurs, l'émissaire espagnol Íñigo Vélez de Guevara, comte d’Oñate.
Contexte
À 60 ans, l’empereur Matthias n'avait toujours aucune descendance légitime, et le dernier frère qu'il lui restait à la mort de Rodolphe II, lui aussi sans enfants, renonçait à sa succession. Il ne restait comme prétendants pour les couronnes de Hongrie et de Bohême que Philippe III d'Espagne et l'archiduc Ferdinand. Les deux branches de la Maison de Habsbourg entrèrent donc en négociation. Le chancelier de l’empereur Matthias, Melchior Klesl, fut tenu à l'écart de ces pourparlers.
Le traité
L'accord conclu entre les deux branches sous l'arbitrage de l'empereur Matthias stipulait que le roi d'Espagne renonce à ses prétentions sur la Hongrie et la Bohême, au bénéfice de Ferdinand et de sa descendance mâle ; il obtenait en contrepartie les bailliages stratégiques d’Ortenburg et de Haguenau en Alsace. Ferdinand avait fermement tenu à préciser, dans une apostille tenue secrète du traité, que la descendance mâle de la lignée espagnole aurait toujours précédence sur la descendance féminine de la lignée autrichienne. Il acceptait en outre, après son élection comme empereur du Saint-Empire romain, de céder au roi d'Espagne les fiefs de Finale et Piombino en Italie.
Conséquences
Ce traité met un terme aux conflits qui déchiraient jusque-là la Maison de Habsbourg, qui ne reconnaissait pas l'élection de Ferdinand aux trônes de Hongrie et de Bohême. Pour l’Espagne, le gain de terres en Alsace facilitait l'approvisionnement et la relève des troupes aux Pays-Bas espagnols et en Italie.
Si la France dénonça par la suite ce traité comme une tentative d'encerclement par l’Espagne, elle ne put toutefois l'agiter comme casus belli pour son intervention dans la guerre de Trente Ans, car l'accord n'était qu'officieux. Cet accord n'en rapprocha pas moins les Habsbourg d’Autriche et d’Espagne, ce qui indiscutablement devait tendre les relations internationales. Le traité fut confirmé en 1631.
Bibliographie
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Oñate-Vertrag » (voir la liste des auteurs).
- Heinrich Lutz: Reformation und Gegenreformation. Munich 2002, (ISBN 3-486-49585-2), p. 94
- Dieter Albrecht: Ferdinand II. In: Anton Schindling/Walter Ziegler (Hrsg.): Die Kaiser der Neuzeit. 1519-1918. Heiliges römisches Reich, Österreich, Deutschland. Munich 1990, (ISBN 3-406-34395-3), p. 122
- Gerhard Taddey (éd.): Lexikon der deutschen Geschichte. 2e éd., Stuttgart 1983, (ISBN 3-520-80002-0), p. 911 et suiv.
Notes
- Cf. Volker Press, Neue Deutsche Geschichte, vol. 5 : Kriege und Krisen: Deutschland 1600–1715, C. H. Beck, , 551 p. (ISBN 978-3-406-30817-8, lire en ligne), p. 189
- Cf. Jörg Konrad Hoensch, Geschichte Böhmens : von der slavischen Landnahme bis zur Gegenwart, , 588 p. (ISBN 978-3-406-41694-1, lire en ligne), p. 209
- Cf. Maximilian Lanzinner et Gerhard Schormann (Herausgeber), Gebhardt : Handbuch der deutschen Geschichte, vol. 10, (ISBN 978-3-608-60010-0), p. 202