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Train maya

Le Train Maya (en espagnol : Tren Maya) est un réseau de chemin de fer interurbain en construction au Mexique qui traversera la Péninsule du Yucatán. Le projet consiste en la mise en service d’une ligne de chemin de fer de 1 554 km dans le Sureste, à travers les États du Chiapas, Tabasco, Campeche, Yucatán et Quintana Roo à partir d’infrastructures existantes et la création de nouvelles voies ferrées[1]. Le projet vise à relier les destinations touristiques du Yucatán[2] , y compris les sites mayas historiques dont il tire son nom[3]. Le projet est piloté par le Fonds national de promotion du tourisme (Fonatur)[1]. Cette institution est responsable de la planification et du développement de projets de tourisme durable au Mexique et chargée également de promouvoir le secteur pour attirer des investissements. Le projet devrait réduire les délais et les coûts de transport des marchandises, des passagers et des touristes dans la région. En même temps, il cherche à réactiver l'économie grâce à une planification globale de l'utilisation des terres, qui générera de nouvelles opportunités[4].

Train maya
Ligne de Palenque Ă  Cancun
Image illustrative de l’article Train maya
Carte de la ligne
Pays Drapeau du Mexique Mexique
Villes desservies Campeche, MĂ©rida, Valladolid, Bacalar, CancĂşn
Historique
Mise en service 2023
Caractéristiques techniques
Longueur 1 460 km
Vitesse de référence 160 km/h
Écartement standard (1,435 m)
Trafic
Trafic interville, local, fret

Historique

Le projet du Train maya a été annoncé en par le président du Mexique Andrés Manuel López Obrador, faisant suite à d'autres projets n'ayant pas abouti. Les administrations présidentielles précédentes avaient également proposé leurs propres projets de trains à grande vitesse, mais n'ont pas réussi à obtenir un financement[3] - [5]. Il utilisera l'emprise abandonnée de Ferrosur (60 % du réseau) ainsi que de nouvelles lignes construites à travers la jungle (40 % du réseau)[6] - [7]. L'Armée zapatiste de libération nationale, a annoncé qu'elle s'opposerait au projet[8]. Le projet a également été dénigré comme un coup politique pour López Obrador, qui avait également annulé un grand projet d'aéroport à Mexico favorisé par son prédécesseur[9]. Un référendum public sur l'approbation du projet en a été adopté par 89 % des électeurs avec un taux de participation d'environ 1 %.

À partir de , les plans prévoient des trains diesel-électriques roulant jusqu'à 160 km/h[10].

Ă€ la suite d'un appel d'offres, un consortium Bombardier - Alstom a Ă©tĂ© retenu en pour le matĂ©riel roulant[11] - [12]. Il consiste en la conception, fabrication, livraison, tests et la mise en service de 42 trains pour 36,6 milliards de pesos mexicains (1,5 milliard d’euros).

Financement

Le financement du projet proviendra principalement d'une taxe de séjour prélevée dans la région, ainsi que de fonds provenant d'autres programmes, dont le Grand Prix du Mexique[5] - [8].

Le projet, dirigĂ© par le Fonds national pour le dĂ©veloppement du tourisme (Fonatur), en Ă©tait estimĂ© Ă  150 milliards de pesos (6.2 milliards d'euros) et Ă  8 000 voyageurs quotidiens[13]. Une Ă©tude alternative menĂ©e par un groupe de rĂ©flexion sur les politiques publiques en 2019 a estimĂ© que le coĂ»t du projet pourrait atteindre 480 milliards de pesos (20 milliards d'euros), en s'appuyant sur le dĂ©passement de 90 % des coĂ»ts du projet ferroviaire Toluca-Mexico[9]. En , le coĂ»t total estimĂ© du projet hors Ă©lectrification Ă©tait d'environ 321 milliards de pesos[14]. En , le prĂ©sident LĂłpez Obrador a annoncĂ© que les forces armĂ©es exploiteraient trois tronçons du rĂ©seau et que les bĂ©nĂ©fices seraient utilisĂ©s pour renforcer les finances des retraitĂ©s des forces armĂ©es[15]. En , le directeur gĂ©nĂ©ral de Fonatur, Rogelio JimĂ©nez Pons, a dĂ©clarĂ© que l'armĂ©e serait propriĂ©taire de l'intĂ©gralitĂ© du rĂ©seau, et qu'elle recevrait tous les bĂ©nĂ©fices[16].

Construction

Le , le président López Obrador a participé à un rituel maya pour lancer le début de la construction du projet du train maya[3]. Le réseau accueillera également le trafic local de passagers et du trafic de fret en plus des liaisons touristiques[8] - [17]. La première phase du projet devrait ouvrir à la fin des années 2020, mais les responsables du tourisme de la région ont proposé d'accélérer les travaux pour une ouverture en 2023.

Le rĂ©seau se compose de sept tronçons. Le tronçon I va de Palenque Ă  Escárcega (228 km) ; tronçon II d'Escárcega Ă  CalkinĂ­ (235 km) ; tronçon III de CalkinĂ­ Ă  Izamal (172 km); tronçon IV d'Izamal Ă  CancĂşn (257 km) ; tronçon V de CancĂşn Ă  Tulum (121 km) ; tronçon VI de Tulum Ă  Bacalar (254 km) ; et le tronçon VII de Bacalar Ă  Escárcega (287 km)[10].

Les chefs d'entreprise de Mérida (Yucatán) ont exprimé leur soutien le , à la construction de quatre kilomètres de voie ferrée souterraine lors de son passage dans la ville de Mérida. Ainsi, le train ne menacerait pas le centre historique de la ville. Ils sont également optimistes quant au fait que le train touristique, combiné aux améliorations énergétiques, aux aéroports et aux ports maritimes, rendra la région économiquement compétitive avec le Nord et le Bajío[18].

Les entreprises de construction sont Mota-Engil México SAPI et China Communications Construction Company LTD pour le premier tronçon (Plenque-Escárcega), Operadora CICSA et FCC Construcción pour le deuxième tronçon (Escárcega-Calkiní), Construcciones Urales et GAMI Ingeniería e Instalaciones pour le troisième tronçon (Calkiní -Izmal) et Grupo ICA pour le quatrième tronçon (Izmal–Cancún)[19]. Le Fondo Nacional de Fomento Turístico (Fonatur) a annoncé le que la proposition de la société d'investissement BlackRock pour le cinquième tronçon du projet, y compris les améliorations de l'autoroute Tulum-Cancún, avait été rejetée[20] - [21].

En , les premières livraisons arrivent par mer au port de Progreso en provenance de la Chine[22].

Le , un navire en provenance de Monbasa, au Kenya, a livrĂ© au port de Coatzacoalcos le matĂ©riel ferroviaire chinois pour assurer les travaux du chantier (8 locomotives et 28 wagons Ă©quipĂ©s de grues)[23].

Consultation de décembre 2019

Le , le président López Obrador annonce la tenue d'un référendum concernant le train maya dans les états de Chiapas, Tabasco, Campeche, Yucatán et Quintana Roo[24].

Le week-end du 15 au , 92,3 % des personnes ayant participĂ© Ă  la consultation ont votĂ© pour, tandis que 7,4 % ont votĂ© contre la proposition. 100 940 personnes ont votĂ©, soit 2,36 % des 3 536 000 Ă©lecteurs inscrits dans les 84 communes concernĂ©es[25].

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a vivement critiqué cette consultation. Il a souligné que les électeurs n'avaient reçu que les effets positifs du projet (attention accrue à l'approvisionnement en eau, à la santé, à l'éducation, à l'emploi, au logement, à la protection de l'environnement et à la culture) mais n'étaient pas informés des effets négatifs. La Commission des droits de l'homme a également critiqué les traductions des documents fournis, la courte période de temps pour l'élection et la faible participation, en particulier parmi les femmes autochtones. Ils ont noté que de nombreux électeurs potentiels n'avaient pas les ressources financières nécessaires pour se rendre aux lieux de vote et que la majorité des électeurs étaient des employés municipaux[26]. Pour sa part, le gouvernement a réfuté les critiques, affirmant que la consultation répondait aux normes internationales et attaquait « la descalificación ni la crítica simple, sin sustento, ligera y parcializada » (« la disqualification légère et partiale ou la simple critique, sans soutien »)[27].

Opposition

Certains militants des droits environnementaux et autochtones se sont opposés à la construction de nouvelles lignes à travers la jungle[6] - [7].

À l'occasion du 26e anniversaire de son soulèvement armé, le , l'armée zapatiste de libération nationale a exprimé son opposition au projet et a déclaré que la consultation ne fournissait que des informations positives aux électeurs avant le référendum[28].

Des groupes proches du Congrès national indigène (CNI) prévoient d'agir contre le projet de train et d'autres mégaprojets dans la région. Le CNI envisage une action en trois volets : des campagnes de sensibilisation sociale, des campagnes médiatiques et des actions en justice[29]. Le , un juge de Campeche a décidé une suspension temporaire de la construction du chemin de fer car elle a été approuvée lors d'une « consultation simulée » [30]. Lors d'une visite dans la ville de Campeche, le président López Obrador a défendu le train et a souligné que non seulement ce projet avait reçu son plus grand soutien dans l'État de Campeche, mais aussi que plus de la moitié du trajet traverserait l'État – représentant près de la moitié des investissements prévus. Il a déclaré que le tronçon d'Escárcega à Cancún devrait être ouverte au trafic de touristes, de passagers et de fret en 2023, et que le réseau ne passera pas par la réserve de biosphère de Calakmul[31].

En , le Conseil rĂ©gional autochtone de Xpujil a remis une pĂ©tition avec 268 000 signatures au ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles de Campeche demandant que le projet soit suspendu en raison de prĂ©occupations environnementales[32]. Les rĂ©sidents de Chocholá, MĂ©rida et Izamal, dans le Yucatán, ont obtenu un report temporaire de construction en jusqu'Ă  ce que le espagnol : Fondo Nacional de Fomento al Turismo (Fonds national pour la promotion du tourisme, FONATUR) et le SecrĂ©tariat Ă  l'Environnement et aux Ressources naturelles du Mexique prĂ©sentent une Ă©tude d'impact environnemental[33].

Préoccupations environnementales

Le président du Mexique a promis qu'« aucun arbre ne sera coupé »[34].

En , les équipes avaient découvert plus de 8 000 objets archéologiques pendant la construction[35].

L'Alliance nationale pour la conservation du jaguar a identifié douze corridors fauniques qui pourraient être construits pour atténuer la situation des jaguars qui vivent dans la région[36].

Les plans originaux prévoyaient des locomotives électriques dans les trains[8] - [17]. En , le gouvernement a annoncé un passage au diesel pour réduire les coûts[37] puis en , a annoncé que la moitié de la ligne, de Mérida à Chetumal via Cancún, serait électrifiée[38].

Notes et références

  1. Direction générale du Trésor, « Présentation du projet Train Maya : le futur Orient Express du Mexique ? », sur Direction générale du Trésor, (consulté le ).
  2. « Présentation du projet Train Maya : le futur Orient Express du Mexique ? », ministère de l'économie, des finances et de la relance, (consulté le ).
  3. (en) Martha Pskowski, « "Mexico's 'Mayan Train' Is Bound for Controversy" », sur bloomberg.com, (consulté le ).
  4. (es) « Tren Maya y 15 nuevos proyectos ferroviarios de la '4T' que superan inversión de 902 mmdp », sur Alto Nivel, (consulté le )
  5. (es) Yngrid Fuentes, « Tren Maya : así es el ambicioso proyecto que propone AMLO y tiene un costo de miles de millones de dólares para México » [« Train maya : C'est le projet ambitieux proposé par AMLO et il coûtera des milliards de dollars pour le Mexique »], BBC Mundo, (consulté le ).
  6. (es) « Tren Maya unirá Tabasco, Campeche, Chiapas, Yucatán y Quintana Roo », Union Yucatán, (consulté le ).
  7. « Mexico launches $7.4bn Tren Maya railway project », BBC News, (consulté le ).
  8. (en) Martin Morgan, « Mexico to 'speed up' Maya train route », (consulté le ).
  9. (en) Christopher Sherman, « Mayan Train's fast track raising concerns in Mexico », sur apnews.com, Associated Press, (consulté le ).
  10. (es) « Todo lo que sabemos hasta ahora sobre el Tren Maya » [« Tout ce que nous savons jusqu'à présent sur le train maya »], Diario de Yucatán, 13 januvier 2021 (consulté le ).
  11. Cassandra Garrison et Sharay Angulo, « Mexique : Un consortium mené par Bombardier remporte un contrat pour le "train Maya" », Reuters, (consulté le ).
  12. « Le consortium dirigé par Alstom-Bombardier livrera le projet ferroviaire Tren Maya », sur Alstom (consulté le )
  13. (en) Misael Zavala, « AMLO's Mayan Train will cost 150,000 million pesos », El Universal (Mexique), (consulté le ).
  14. (es) « El costo del Tren Maya, para arriba » [« Le coût du train maya, en hausse »], Diario de Yucatán, .
  15. (es) « AMLO: Una empresa militar administrará y operará el Tren Maya » [« AMLO : Une compagnie militaire va gérer et exploiter le train maya »], Diario de Yucatán, (consulté le ).
  16. (es) « Todo el dinero generado por el Tren Maya irá al Ejército, afirma Jiménez Pons » [« Tout l'argent généré par le train maya ira à l'armée, dit Jiménez Pons »], Diario de Yucatán, (consulté le ).
  17. (es) « Tren Maya será turístico, de carga y de pasajeros: Arturo Núñez », Forbes, (consulté le ).
  18. (es) Juan Manuel Contreras, « Positivo que tramo del Tren Maya pase por debajo de Mérida: Concanaco », La Jornada, .
  19. (es) « BlackRock, el gigante financiero acusado por corrupción y daño ambiental, es aliado en Tren Maya », sur msn.com, (consulté le ).
  20. « Tramo 5 del Tren Maya, declarado desierto; rechazan propuesta de BlackRock », Forbes Mexico (consulté le ).
  21. (es) Alonso Urrutia et Enrique Méndez, « AMLO: participará en el Tren Maya la financiera BlackRock », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consulté le ).
  22. (es) Jesús Lópes et David Rico, « Llega desde China carga de rieles para Tren Maya a Progreso, Yucatán » [« Les approvisionnements ferroviaires pour le train maya arrivent de Chine à Progreso ( Yucatán) »], Por Esto!, (consulté le ).
  23. (es) « Arriban al Puerto de Coatzacoalcos equipos ferroviarios para el Tren Maya » [« L'équipement ferroviaire pour le train maya arrive au port de Coatzacoalcos »], Gouvernement du Mexique, (consulté le ).
  24. (es) « Gobierno inicia proceso de consulta ciudadana e indígena para Tren Maya; se realizará el 15 diciembre », Aristegui Noticias, (consulté le ).
  25. (es) Osvaldo Córdova, « Solo votó el 2.86 % del padrón por Tren Maya », Diario Contra Replica, (consulté le ).
  26. (es) Alexis Ortiz, « Rechaza ONU consulta sobre el Tren Maya » [« L'ONU rejette la consultation sur le train maya »], El Universal, .
  27. (es) Matieu Tourliere, « El gobierno de AMLO reprocha críticas de la ONU-DH sobre consulta por Tren Maya », Proceso, (consulté le ).
  28. (es) « EZLN reitera rechazo a megaproyectos de AMLO » [« L'AZLN réitère le rejet des mégaprojets d'AMLO »], El Segundero, (consulté le ).
  29. (es) Mathieu Tourliere, « El CNI esboza su estrategia contra el Tren Maya », Proceso, (consulté le ).
  30. (es) José Raúl Linares, « Otorgan suspensión provisional contra el Tren Maya por "consulta simulada" », proceso, (consulté le ).
  31. (es) Rosa Santana, « AMLO defiende el Tren Maya tras suspensión provisional ordenada por un tribunal », proceso, .
  32. « Mayan communities of Campeche deliver 268 thousand signatures against the Mayan Train », Yucatan Times, (consulté le ).
  33. (es) Mathieu Tourliere, « Habitantes de 3 municipios de Yucatán logran suspensión provisional de las obras del Tren Maya », proceso, (consulté le ).
  34. Cathy Macherel, « Un train maya pour relancer le sud-est du Mexique », La Tribune de Genève, (consulté le ).
  35. (en) Carlos Rosado van der Gracht, « Tren Maya leads to amazing discovery of over 8000 archaeological remains in Yucatán », sur Yucatán Magazine, .
  36. (es) « Más de 2 mil jaguares en peligro por el Tren Maya », El Universal, (consulté le ).
  37. (en) « Maya Train chooses diesel over electric but source of fuel in doubt », sur mexiconewsdaily.com, .
  38. (en) « Maya Train to run on electricity on one-half of its route », sur mexiconewsdaily.com, .

 

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