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Trésor de Grouville

Le trésor de Grouville est un trésor archéologique découvert en juin 2012 sur le territoire de la paroisse de Grouville sur l'île anglo-normande de Jersey et composé de nombreuses pièces de monnaie et de bijoux datant de la toute fin de l'âge du fer. Cette découverte a été baptisée par les scientifiques « Le Câtillon II »[1].

Le trésor de Grouville à Jersey : vue partielle du dépôt.

Histoire

Le trésor de Grouville a été découvert au moyen de détecteur de métaux par deux prospecteurs, Reg Mead et Richard Miles, dans un lieu tenu secret, un champ situé dans la paroisse de Grouville sur le côté oriental de Jersey. Il est le plus grand trésor jamais trouvé à Jersey et demeure la première grande découverte archéologique faite par des prospecteurs de métaux sur l'île anglo-normande et la seconde découverte archéologique d'importance avec le trésor de pièces antiques découvert en 1935 à La Marquanderie sur la paroisse de Saint-Brelade[2].

Mead et Miles commencèrent leur détection de métal dans la zone où un trésor avait été signalé dans les années 1980 par un agriculteur qui avait quelques années plus tôt découvert un certain nombre de pièces d'argent dans un pot en terre cuite caché sous les racines d'un arbuste d'une haie clôturant son champ.

Selon Neil Mahrer conservateur au Jersey Heritage et les archĂ©ologues de la SociĂ©tĂ© Jersiaise, le trĂ©sor appartenait Ă  la tribu gauloise des Coriosolites qui vivaient dans la rĂ©gion de Saint-Malo et de Dinan aux confins des rĂ©gions actuelles de la Normandie et de la Bretagne, autour de la vallĂ©e de La Rance[3]. Les Coriosolites fuyant l'arrivĂ©e des troupes de Jules CĂ©sar auraient emportĂ©s avec eux leur trĂ©sor sur l'Ă®le voisine de Jersey et l'auraient cachĂ©s entre les annĂ©es 60 et 50 av. J.-C.[4]. L'historien et numismate Philip de Jersey, originaire de l'Ă®le voisine de Guernesey, travaille au dĂ©gagement des quelque 70 000 pièces de monnaie de leur gangue d'argile et de corrosion, pesant environ 750 kilos[5]. Le trĂ©sor Ă©tant très corrodĂ©, le dĂ©gagement des monnaies est progressif. En l'Ă©tat actuel, une douzaine de torques en or[6] et en bronze ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s, ainsi qu'une bague[7], une probable hache polie, une broche en argent et quelques bracelets[8]. La fin de l'inventaire en 2017 a rĂ©vĂ©lĂ© qu'outre les quarts de statères coriosolites, le dĂ©pĂ´t contenait aussi des monnaies d'autres tribus armoricaines (Osismes, Riedones, VĂ©nètes, BaĂŻocasses), mais aussi des monnaies britonnes (Durotriges). Ces dĂ©couvertes ont permis de mieux dater l'enfouissement du trĂ©sor de Grouville, la pĂ©riode retenue Ă©tant dorĂ©navant de 50 Ă  30 av. J.-C., après la conquĂŞte des Gaules[9].

La propriété du trésor ne relève pas du Treasure Act qui est une loi du Royaume-Uni votée en 1996. Les États de Jersey disposent de leur propre juridiction d'origine normande. La valeur du trésor a été partagée entre les deux découvreurs et le propriétaire du terrain. Les pièces devraient pouvoir rejoindre les archives du Jersey Heritage.

Analyse du dépôt

Deux « globules à la croix » comme ceux découverts sur ce site.

Le dĂ©pĂ´t monĂ©taire baptisĂ© « Le Câtillon II » — en rĂ©fĂ©rence Ă  un premier trĂ©sor nommĂ© Le Câtillon I dĂ©couvert non loin en 1957 et comprenant environ 2 500 monnaies celtes —, a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© Ă  partir de 2014 par une Ă©quipe dirigĂ©e par le conservateur de musĂ©e Neil Mahrer (Jersey Heritage) et Philip de Jersey (universitĂ© d'Oxford), associant Karl Harrison et Andrew Shortland, chercheurs Ă  la UniversitĂ© de Cranfield et deux archĂ©ologues, Viki Le Quelenec et Georgia Kelly[1]. Fin 2017, une première sĂ©rie de publications portant sur le contexte, l'extraction et l'analyse du dĂ©pĂ´t est publiĂ©e par Robert Waterhouse de la SociĂ©tĂ© Jersiaise[10], complĂ©tĂ©e par des rapports d'analyses plus fins sur les types de monnaie dĂ©couverts, publiĂ©s par Philip de Jersey sur Academia[11] : parmi les monnaies trouvĂ©es, une vingtaine de « globules Ă  la croix » en or, un type rarissime attribuĂ© au SĂ©nons ou aux Carnutes, et qui se prĂ©sente sous la forme d'une bille moulĂ©e pesant un peu plus de 7 g, estampĂ©e d'une croix ; des potins dont un type « aux croisettes » des Durocasses ; des statères en argent attribuĂ©s aux Durotriges, entre autres.

Notes et références

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