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Tommaso De Ocheda

Tommaso De Ocheda est un érudit et bibliothécaire italien, né à Tortone le , mort à Florence le .

Tommaso De Ocheda
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Florence
Nationalité
Activité

Biographie

NĂ© Ă  Tortone en 1757, il appartenait Ă  une famille noble d’origine espagnole. Devenu orphelin dès l’adolescence, il fut confiĂ© Ă  son frère aĂ®nĂ©, qui donna le plus grand soin Ă  son Ă©ducation. Après avoir suivi les cours de collège dans sa ville natale, il alla Ă©tudier le droit d’abord Ă  Bologne, ensuite Ă  Pavie. Mais les codes de Justinien ne l’absorbèrent pas au point de lui interdire la culture des lettres. Aussi, tout en prenant ses grades, il composait un poème en quatre chants intitulĂ© Theodosia, et un traitĂ© sur la philosophie des anciens. Il s’abstint cependant de les publier, le premier, parce qu’il le croyait trop imparfait ; le second, pour ne pas se brouiller avec le clergĂ©, que certaines propositions hardies pouvaient soulever contre lui. Ce fut la mĂŞme considĂ©ration qui l’empĂŞcha de faire imprimer un Essai sur la philosophie de CicĂ©ron comparĂ©e Ă  celle de Platon, oĂą il examinait en quoi la philosophie des Grecs diffĂ©rait de celle des Romains, et quels Ă©taient leurs points de contact. Ces travaux, quoique inĂ©dits, joints Ă  son amour pour les recherches d’érudition, ne laissèrent pas de le mettre en renom, et lui valurent d’être appelĂ© en 1783 Ă  Amsterdam par Pietro Antonio Crevenna, qui le nomma conservateur de sa riche bibliothèque. Il exerça ces fonctions jusqu’en 1789, Ă©poque Ă  laquelle une perte de plusieurs millions obligea son protecteur Ă  mettre en vente la prĂ©cieuse collection qu’il avait amassĂ©e avec tant de peine. Ocheda fut alors chargĂ© de dresser un nouveau Catalogue (Amsterdam, 5 vol. in-8°). Ce travail fini, il prit avec douleur congĂ© du pauvre bibliophile ruinĂ©, et partit pour la Haye, bien dĂ©cidĂ© Ă  rentrer en Italie. Mais le comte de Mirabello, chargĂ© d’affaires du roi de Sardaigne en Hollande, le retint auprès de lui en qualitĂ© de secrĂ©taire particulier, et lorsque, peu de mois après, il fut rappelĂ© Ă  Turin, il lui offrit en partant d’employer tout son crĂ©dit pour lui faire obtenir une place de bibliothĂ©caire. En attendant la rĂ©alisation de cette promesse, Ocheda alla passer quelques jours Ă  Amsterdam chez Crevenna. Il n’y resta pas longtemps : invitĂ© par le chevalier de Revel, qui avait succĂ©dĂ© au comte de Mirabello, Ă  revenir Ă  la Haye, il s’y rĂ©signa malgrĂ© sa rĂ©pugnance, et reprit ses fonctions, dans l’espoir que ce serait un nouveau titre pour obtenir l’emploi qu’il sollicitait. Mais ayant Ă©tĂ©, sur ces entrefaites, proposĂ© pour bibliothĂ©caire Ă  lord Spencer, qui l’agrĂ©a, il partit pour Londres. C’était en 1790. Depuis lors, son sĂ©jour fut partagĂ© entre cette capitale et la magnifique rĂ©sidence d’Althorp, qui avait jadis appartenu au duc de Marlborough. Il mit en ordre la bibliothèque dont la conservation lui Ă©tait confiĂ©e, et en dressa un catalogue fort simple, qui a nĂ©cessairement servi Ă  celui qu’en donna plus tard le savant Dibdin, bien que celui-ci n’ait pas mĂŞme daignĂ© faire mention du travail de son devancier, oubli volontaire dont Ocheda se plaignit dans quelques-unes de ses lettres. Tout entier Ă  sa passion pour l’étude, passion que son paisible emploi lui permettait de satisfaire, il ne songea nullement Ă  faire participer le public aux trĂ©sors de sa science. Aussi peut-on lui reprocher cet Ă©goĂŻsme ou plutĂ´t cette insouciance d’érudit, qui a privĂ© le monde littĂ©raire du fruit de tant de recherches et de veilles. Cependant le climat brumeux de l’Angleterre ne l’avait pas Ă©pargnĂ©, et après plusieurs annĂ©es de malaise, il se vit obligĂ© de quitter pour toujours l’illustre famille qui l’avait constamment entourĂ© de respect et d’égards. Riche des libĂ©ralitĂ©s de son patron, il partit pour l’Italie en 1818, et alla se fixer Ă  Florence, oĂą il se forma une bibliothèque de 8 000 volumes, et continua sa vie retirĂ©e et studieuse. Ocheda mourut le 16 fĂ©vrier 1831. Bien qu’il n’ait fait imprimer aucun de ses Ă©crits, il passait pour l’homme le plus savant de l’Italie ; aussi dĂ©cerna-t-on les plus grands honneurs Ă  sa mĂ©moire. M. Jean-Baptiste Niccolini lui fit une Ă©pitaphe ; son portrait fut lithographiĂ© avec l’inscription, un peu dĂ©placĂ©e, de Sillogizzò invidiosi veri, et l’Anthologie de Florence lui accorda une notice biographique fort Ă©tendue. Outre les ouvrages dont nous avons parlĂ©, Ocheda a laissĂ© en manuscrit des observations sur la Vie d'Apollonios de Tyane Ă©crite par Philostrate ; plusieurs lettres de Pères grecs traduites en italien ; une apologie contre les attaques dont le gouvernement piĂ©montais fut l’objet pendant les premières annĂ©es de l’occupation française ; une notice sur Crevenna, adressĂ©e Ă  Tiraboschi, qui la lui avait probablement demandĂ©e ; enfin un grand nombre de lettres en italien, en français et en latin, dont il serait Ă  dĂ©sirer que plusieurs fussent publiĂ©es, soit Ă  cause des dĂ©tails curieux qu’elles contiennent sur des hommes qui appartiennent aujourd’hui Ă  l’histoire, soit Ă  cause des savantes observations que Ocheda y a jetĂ©es Ă  pleines mains. ValĂ©ry, qui l’a connu personnellement lors de son premier voyage en Italie, lui a consacrĂ© un chapitre dans ses CuriositĂ©s et Anecdotes italiennes.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Tommaso De Ocheda », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]

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