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Tombeau de Turpio

Le tombeau de Turpio est un tombeau romain faisant partie d’un ensemble de dix monuments funéraires découverts à la sortie de Lyon en 1885, lors de travaux de déblaiement dans le quartier Saint-Just[2]. Cet ensemble est à relier aux nécropoles antiques de Trion.

Tombeau de Turpio
Image illustrative de l’article Tombeau de Turpio
Mausolée de Turpio
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Lieu Lyon
Type Tombeau romain
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1905)[1]
CoordonnĂ©es 45° 45′ 19″ nord, 4° 48′ 58″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tombeau de Turpio
Tombeau de Turpio
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Tombeau de Turpio
Tombeau de Turpio

Contexte historique

Schéma des tombeaux de la voie d'Aquitaine. Dessin publié par André Steyert en 1895
1 = tombeau de Turpio, 2 = de Saloninus, 3= de Satrius, 4 et 6 = anonymes, 5= stèle d'Ancharia Bassa 7 = tombeau de Julia, 8= de Valerius, 9 de Severianus

Durant l'Antiquité, ces monuments bordent la voie romaine reliant Lugdunum, aujourd'hui Lyon, à la province romaine d'Aquitaine et à Boulogne. Cinq des tombeaux en grand appareil ont été démontés et reconstruits un peu plus bas, place Eugène-Wernert. Les autres vestiges ont été détruits.

Ont ainsi été conservés :

  • un triple mausolĂ©e juxtaposant le tombeau de Julius Severianus, le tombeau de Quintus Valerius, et le tombeau attribuĂ© Ă  Julia ;
  • le mausolĂ©e de Satrius ;
  • le mausolĂ©e de Turpio, le mieux conservĂ©.

Le mausolée de Turpio

Les restes actuels du tombeau de Turpio forment un bloc carrĂ© en grand appareil, posĂ© sur un podium en dĂ©bordement et dont chaque angle est sculptĂ© en pilastre cannelĂ© surmontĂ© d'un chapiteau ionique. La base du tombeau mesure 3,93 m de cĂ´tĂ© au niveau du socle, pour une hauteur conservĂ©e de 5,80 m[3]. Une frise et une corniche sont conservĂ©es sur une des faces. Par comparaison avec d’autres monuments funĂ©raires romains, comme le tombeau de Beaucaire ou le mausolĂ©e de Glanum, on peut supposer que ce bloc Ă©tait le soubassement d’une structure plus lĂ©gère, peut-ĂŞtre une colonnade couverte abritant la statue du dĂ©funt[4].

Le tombeau de Turpio et les monuments qui lui sont voisins sont en « pierre du Midi Â», un calcaire burdigalien tendre et de bonne qualitĂ©, prĂ©sent dans la vallĂ©e du RhĂ´ne et dans le Languedoc. Il est d'usage courant pour la construction Ă  Lugdunum durant la première moitiĂ© du Ier siècle avant d'ĂŞtre remplacĂ© par la « pierre de Seyssel Â»[5].

  • Vue du mausolĂ©e de Turpio
    Vue du mausolée de Turpio
  • DĂ©tail, frise du mausolĂ©e de Turpio
    Détail, frise du mausolée de Turpio
  • DĂ©tail, l'inscription de dĂ©dicace
    Détail, l'inscription de dédicace
  • ArrĂŞtĂ© de classement du 12 aoĂ»t 1905.
    Arrêté de classement du .
  • Gravure dans Le Progrès du 1er mai 1898, page 8.
    Gravure dans Le Progrès du 1er mai 1898, page 8.

La dédicace

La paroi porte une dédicace gravée sur la face sud-est[6] :

Q CALVIO Q L PAL TVRPIONI

SEVIRO
REGILVS CHRESIMVS MURRANVS DONATVS CHRESTVS

LIBERTEI EX TESTAMENTO

Traduction :

À Quintus Caluius Turpio, affranchi de Quintus, de la tribu Palatina, sévir,
ses affranchis Regilus, Chresimus, Murranus, Donatus, Chrestus (ont élevé ce tombeau) en exécution de son testament

Les deux premières lignes sont gravées en grandes lettres capitales dont la forme suggère une datation des débuts de Lugdunum, avant l'ère chrétienne. Les noms des affranchis sont plus petits, et le nom du dernier est tassé pour tenir sur la ligne (les lettres TVS sont pratiquement les unes sur les autres).

Le défunt était donc un riche affranchi, membre du collège des Seviri augustales, responsable du culte de Rome et d’Auguste. Cette situation représente le sommet de l’ascension sociale pour un affranchi provincial. Turpio, quoique affligé d’un surnom moqueur (« le Honteux ») du temps où il était esclave, était donc devenu un personnage riche et honorable de sa cité.

Accès

Le site est desservi par les lignes de bus Bus en mode C Ligne C20 Ligne C21 et Bus TCL Ligne 55 arrĂŞt Saint-Alexandre.

Notes et références

  1. « Tombeaux romains de Trion », notice no PA00117991, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. André Pelletier, Histoire et archéologie de la France ancienne – Rhône-Alpes, édition Horvath, 1988, (ISBN 2717105611), p. 109.
  3. Carte archéologique de la Gaule, Lyon 69/2 2007, p. 603, notice 544
  4. Pierre Gros, La France gallo-romaine, 1991, Nathan, (ISBN 2092843761), p. 172.
  5. H. Savay-Guerraz, Les matériaux calcaires dans l'art funéraire à Lyon, Gallia, Tome 47, 1990, p. 137-138 .
  6. CIL XIII, 1941.

Voir aussi

Bibliographie

  • Anne-Catherine Le Mer et Claire Chomer, Carte archĂ©ologique de la Gaule, Lyon 69/2, Paris, AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres / Ministère de l'Ă©ducation nationale, de l'enseignement supĂ©rieur et de la recherche / Ministère de la culture et de la communication etc., , 883 p. (ISBN 978-2-87754-099-5 et 2-87754-099-5)

Articles connexes

Liens externes

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