Accueil🇫🇷Chercher

Tita Mandeleau

Tita Mandeleau, pseudonyme de Danièle Saint-Prix Brigaud, née en 1937 en Martinique, est une écrivaine sénégalaise.

Tita Mandeleau
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Danièle Saint-Prix
Pseudonyme
Tita Mandeleau
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

Elle est née sous le nom de Danièle Saint-Prix, en 1937 à Fort-de-France, en Martinique. Elle y passe sa petite enfance avec sa mère. Elle fréquente l'école primaire aux Antilles. En 1947, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, son père quitte l’armée et devient magistrat dans l’Outre-mer français. La famille s’installe en Afrique et suit les affectations successives de ce père. Elle vit ainsi à Saint-Louis (où son père est devenu président du tribunal en 1947), Dakar et Bamako puis arrive à Paris. En 1991, elle s'installe à New York avec son mari, Fernand Brigaud, originaire de Saint-Louis, cadre supérieur d’Air Afrique et d’Air Sénégal. Le couple a quatre enfants, dont Annejo Brigaud, réalisatrice, et Véronique Brigaud[1] - [2] - [3].

Tita Mandeleau a écrit principalement Signare Anna, ou Le voyage aux escales, un roman historique, édité par les Nouvelles Éditions africaines du Sénégal, en 1991. La même année, l’ouvrage se voit attribuer le Grand prix du Président de la république du Sénégal pour les arts et les lettres[1]. Le pseudonyme qu'elle se choisit pour écrire est en hommage à sa mère dont le prénom était Tatiana, le diminutif Tita, et un des surnoms «Maman dlo», c'est-à-dire la mère de l'eau, la sirène[2].

Cette Ĺ“uvre n’est pas une Ă©tude historique mais une Ĺ“uvre littĂ©raire avec un travail sur le langage : emploi de noms propres et de noms communs spĂ©cifiques Ă  un espace et Ă  une Ă©poque dĂ©terminĂ©e, empruntĂ©s quelquefois aux langues locales, variation des dĂ©nominations des lieux et des personnages, recours Ă  des interjections africaines ou europĂ©ennes, ... Le roman se situe dans la pĂ©riode de la traite des noirs, notamment vers les Antilles. Il s’intĂ©resse plus particulièrement aux mĂ©tis de Saint-Louis lors de la prise de contrĂ´le de ce territoire par les Anglais au milieu du XVIIIe siècle, pendant la guerre de Sept Ans, et notamment au rĂ´le des femmes commerçantes et mĂ©tisses, les signares, de ce comptoir de Saint-Louis. Tita Mandeleau y donne un aperçu des expĂ©riences vĂ©cues par les femmes, plutĂ´t que des dĂ©sirs ou des idĂ©ologies des hommes, et dresse un portrait de cette communautĂ© de plus en plus autonome, tout en approfondissant les causes et les effets de son dĂ©clin Ă©conomique[4] - [5] - [6]. Le sous-titre, « le voyage aux escales Â», fait rĂ©fĂ©rence aux pĂ©riples des navires des nĂ©gociants saint-louisiens le long du fleuve du SĂ©nĂ©gal[4]. Ce n’est pas la première Ĺ“uvre consacrĂ©e aux signares : outre les « Chants pour Signare » de LĂ©opold SĂ©dar Senghor, Maryse CondĂ©, « guadeloupĂ©enne indĂ©pendantiste », Ă©voque la communautĂ© des signares dans son roman historique SĂ©gou, paru quelques annĂ©es auparavant, mais ce roman de Tita Mandeleau marque les esprits par sa description de ses femmes[1].

Références

  1. Alioune Sow, « Mandeleau, Tita [Fort-de-France 1937] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 2737-2738
  2. Jean-Marie Volet, « Tita Mandeleau », Université d'Australie-Occidentale,‎ (lire en ligne)
  3. « Annejo Brigaud réalisatrice du documentaire «Grand-Place» : «A travers ce film, j’ai voulu traduire la force du métissage d’une ville ouverte sur le monde », Le Quotidien,‎ (lire en ligne)
  4. Pierre Halen, « Effets de réel, effets étranges. Une lecture de la Diversité dans Signare Anna de Tita Mandeleau », dans Papa Samba Diop (dir.), Sénégal-Forum. Littérature et Histoire. Werner Glinga In Memoriam, Francfort-sur-le-Main, Iko-Verlag, Studien zu den frankophonen Literaturen ausserhalb Europas, (lire en ligne), p. 89-102
  5. Daouda Mar, « L’histoire et l’imaginaire du métissage en Afrique occidentale 109-118 », dans Yves Clavaron et Bernard Dieterle (dir.), Métissages littéraires: actes du XXXIIe congrès de la SFLGC, Saint-Etienne, 8-10 septembre 2004, Université de Saint-Etienne, (lire en ligne)
  6. (en) Doris Y. Kadish, Fathers, Daughters, and Slaves : Women Writers and French Colonial Slavery, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 74-76

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.