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Thyristor GTO

Le thyristor Ă  extinction par la gĂąchette (thyristor GTO ou plus simplement GTO, de l'anglais gate turn-off thyristor), c’est-Ă -dire thyristor blocable par la gĂąchette. Ce thyristor prĂ©sente donc un gros avantage sur le thyristor « classique » qui nĂ©cessite une interruption du courant principal pour repasser en Ă©tat « bloquĂ© », puisqu'il peut ĂȘtre commandĂ© Ă  l'ouverture (passage Ă  l'Ă©tat bloquĂ©). Il partage avec le thyristor classique la capacitĂ© d'ĂȘtre commandĂ© Ă  la fermeture (passage Ă  l'Ă©tat conducteur)

Circuits d'aide Ă  la commutation

Circuit d'aide Ă  la commutation.

Un GTO « classique » est limité :

  • en vitesse de croissance du courant Ă  la mise en conduction (dI/dt typique : 300 A/”s),
  • en vitesse de croissance de la tension au blocage (dV/dt typique : 400 V/”s),
  • comme tout composant, en tension crĂȘte instantanĂ©e (valeur selon le calibre).

Pour respecter ces contraintes, on aura généralement besoin de :

  • un circuit inductif en sĂ©rie ;
  • un circuit capacitif en parallĂšle ;
  • un circuit d'Ă©crĂȘtage de la tension en parallĂšle.

Ceci a généralement pour conséquence d'augmenter les pertes globales du systÚme. Néanmoins, il est possible de concevoir des schémas à récupération d'énergie pour améliorer le rendement.

Le HDGTO peut supporter des dV/dt bien plus importants et peut donc fonctionner sans le circuit capacitif.

Structure

Vue en coupe.

Le GTO est structurellement identique Ă  un thyristor, donc muni de trois Ă©lectrodes :

Il est composé de quatre couches dopées alternativement P, N, P, N.

La différence principale avec un thyristor est que la gùchette est fortement interdigitée, c'est-à-dire divisée en un réseau de mini-gùchettes distribuées sur toute la puce, afin de permettre une extraction uniforme du courant lors du blocage.

Blocage du thyristor GTO

Le blocage du thyristor GTO peut se faire de deux façons :

  • par interruption naturelle du courant principal Iak, qui se produit par exemple Ă  chaque alternance si le thyristor est utilisĂ© sous tension alternative ;
  • par extraction du courant au niveau du circuit de gĂąchette (obtenue par application d'une tension nĂ©gative sur la gĂąchette, par un circuit appelĂ© « extracteur de charges »).

Cette phase d'extinction forcĂ©e doit impĂ©rativement ĂȘtre terminĂ©e avant de commander Ă  nouveau le passage vers l'Ă©tat passant, sinon il y a risque de destruction du composant. Il y a donc un temps minimal de blocage (typiquement 100 Â”s), ce qui est Ă  l'origine de la limitation en frĂ©quence de commutation du GTO.

Aire de sécurité

Les thyristors GTO étant le plus souvent utilisés en régime de commutation forcée, ils sont dÚs lors exposés à un régime de fonctionnement transitoire particulier, dans lequel le composant doit supporter la pleine tension normalement appliquée à la charge alors qu'ils sont encore parcourus par le courant nominal. Ce régime est le plus souvent destructeur pour le composant, la puissance dissipée sur la puce étant alors quasiment la puissance nominale à commuter. Cette phase dure tant que le thyristor n'est pas complÚtement bloqué (et donc parcouru par le courant qu'il commute)

Chaque thyristor GTO est caractérisé par une courbe f(U,I) appelée aire de sécurité, en anglais Safe Operating Area (SOA) (zone de fonctionnement sûre) qui définit quelle est la tension maximale applicable entre l'anode et la cathode pour un courant Iak donné. Si le courant qui traverse le composant dépasse la valeur admissible définie par la courbe pour une tension donnée, il y aura claquage du composant.

Le maintien du thyristor dans la zone SOA se fait grùce aux circuits d'aide à la commutation, qui vont limiter la montée en courant pendant la phase de déblocage (diminution progressive de la tension aux bornes du thyristor), ainsi que la remontée de la tension pendant la phase de blocage (diminution progressive du courant dans le thyristor)

Technologie

GTO en boĂźtier press-pack (calibre 1 600 A).

Les GTO, comme les gros thyristors, sont rĂ©alisĂ©s sous la forme de grandes puces monolithiques en forme de disque (jusqu'Ă  125 voire 150 mm de diamĂštre[1]).

Ils sont gĂ©nĂ©ralement encapsulĂ©s dans des boĂźtiers en cĂ©ramique, qui doivent ĂȘtre pressĂ©s entre deux dissipateurs thermiques, lesquels assurent aussi les contacts Ă©lectriques d'anode et de cathode (en anglais : press-pack). Ces boĂźtiers ont une faible rĂ©sistance thermique, et sont bien adaptĂ©s au refroidissement Ă  l'eau. Ils se prĂȘtent aussi trĂšs bien Ă  la construction de piles de composants en sĂ©rie.

Gammes et usages

On trouve les GTO et les GCT en trois « types » :

  • les GTO symĂ©triques supportent la mĂȘme tension dans les deux sens (Vak-max ≈ Vka-max) ;
  • les GTO asymĂ©triques, les plus courants, ne supportent la tension que dans le sens Vak, et doivent donc ĂȘtre utilisĂ©s avec une diode anti-parallĂšle (diode de roue libre) ;
  • les GTO Ă  conduction inverse (anglais : reverse-conducting GTO), sont des GTO asymĂ©triques dont la diode de roue-libre est intĂ©grĂ©e sur la mĂȘme puce.

Les GTO asymĂ©triques sont utilisĂ©s dans les onduleurs de tension, de la mĂȘme façon que les IGBT. Les GTO symĂ©triques peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans les onduleurs de courant, les contacteurs statiques, etc.

Actuellement il n'existe plus sur le marchĂ© que trois gammes de tension – 2 500 V, 4 500 V et 6 000 V –, pour des courants commutables d'environ 600 A jusqu'Ă  6 000 A.

Notes et références

  1. Par exemple, un GTO de 5 pouces (127 mm de diamĂštre pour la puce) de Mistubishi.

Voir aussi

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