Thomas de Galloway
Thomas de Galloway (â 1231), noble Ă©cossais, cadet de la famille des seigneurs de Galloway, il devient « de jure uxoris » 4e comte d'Atholl vers 1210 Ă 1231.
Origine
Thomas de Galloway, est le fils cadet de Roland ou Lachlan, seigneur de Galloway (â 1200) et d'HelĂšne (â 1217), fille de Richard de Morville, seigneur de Lauderdale et Cunninghame et ConnĂ©table du roi d'Ăcosse. Il Ă un frĂšre aĂźnĂ© Alan (â 1234),qui devient seigneur de Galloway en 1200 et deux sĆurs qui atteignent l'Ăąge adulte; Ada, Ă©pouse de Walter Bisset d'Aboyne; et Dervorguilla, Ă©pouse de Nicholas de Stuteville de Liddel en Cumbria[1].
Aventurier et comte
L'Ă©tendue de l'hĂ©ritage de Thomas au Galloway est inconnue, mais Ă partir de 1204â1205 il est Ă la tĂȘte d'une flotte de vaisseaux de combats. Cette annĂ©e-lĂ il entre au service du roi Jean Ier d'Angleterre, qui engage ses navires lors de sa campagne avortĂ©e de reconquĂȘte de la Normandie et de l'expĂ©dition de 1206 au Poitou. Ce service lui apporte des propriĂ©tĂ©s dans le nord et l'ouest de l'Angleterre, qui sont apparemment perdues quand il retourne en Ăcosse vers 1209. Avant janvier 1210 il Ă©pouse Isabelle fille aĂźnĂ©e de Henri, 3e comte d'Atholl (â av. 1210) et obtient le titre comtal. C'est sans doute pendant cette pĂ©riode 1205â1209 que Thomas commet un le viol Ă York dont la victime n'est pas identifiĂ©e mais pour lequel il ne sera pardonnĂ© qu'en 1211 Ă la requĂȘte du roi d'Ăcosse[1].
En 1212 le comte Thomas sert le roi Guillaume Ier d'Ăcosse contre les Meic Uilleim dans le Ross, et en 1212 il commence une sĂ©rie d'interventions en Ulster dirigĂ©es contre Ăed MĂ©ith mac Ăeda UĂ NĂ©ill roi de Tir Ăogain, l'alliĂ© des Meic Uilleim. En compagnie de Donald MacRagnald seigneur Islay, il pille Derry[2] - [3] Son intervention en Irlande culmine en 1214 lors de la construction du chĂąteau de Coleraine.
Ă cette Ă©poque en effet les intĂ©rĂȘts politiques Ăcossais et Anglais sont identiques en Irlande et il reçoit initialement du roi Jean Ier un petit domaine en Ulster, agrandi en juin 1215 par la crĂ©ation d'une importante seigneurie centrĂ©e sur Coleraine. Ces donations ainsi que l'octroi de la garde du ChĂąteau d'Antrim, semblent avoir Ă©tĂ© destinĂ©es Ă gagner le soutien du comte au roi Jean sans Terre, en conflit avec ses barons. On ne sait toutefois pas s'il prend part Ă la guerre civile en Angleterre pendant la pĂ©riode 1215â1217. En juin 1219 le comte Thomas rend hommage et jure fidĂ©litĂ© Ă Henri III d'Angleterre et reçoit la confirmation de ses possessions en Irlande, mais en juillet 1222 il lui est ordonnĂ© de restituer le chĂąteau d'Antrim, et en 1224 Coleraine est dĂ©truit par les UĂ NĂ©ill[1].
La menace que représente la montée de la puissance en Ulster de Hugues de Lacy, qui tente de reconquérir la seigneurie d'Ulster dont le roi Jean Ier l'a dépossédé, est sans doute la cause des largesses anglaises destinées à fixer Thomas d'Atholl en Irlande, par le paiement de soldes importantes et l'octroi de domaines. Lorsque la couronne anglaise trouve un arrangement en 1226 avec les frÚres de Lacy, une tentative sans suite est faite par Thomas pour tenter de garder ses possessions irlandaises[1].
Son incapacité à défendre ses domaines irlandais au début de la décennie 1220 est à l'origine de l'implication du comte Thomas dans la politique d'expansion de son frÚre Alan de Galloway vers l'ßle de Man. En 1221 avec ses vaisseaux il détruit une flotte des Hébrides au large de la cÎte irlandaise et tue Diarmait à Conchobhair, un prétendant au royaume de Connacht, qui était soutenu par un allié de Henri III, et en 1228 comte Thomas est de nouveau actif dans « les Isles », lorsqu'il participe à l'invasion de l'ßle de Man par son frÚre Alan de Galloway qui soutient le roi exilé Ragnvald de Man[4].
AprÚs la mort de Ragnvald en février 1229,le comte Thomas ne fournit aucune aide supplémentaire et en juillet 1230 ses navires sont de nouveau au service de l'Angleterre, probablement pour les expéditions de Henri III en Bretagne et à Bordeaux[5].
la mort du comte Thomas est probablement liée à un accident lors d'un tournoi, car en 1252 Patrick, fils de Constantin de Goswick, un chevalier du comte de Dunbar, est officiellement pardonné par le roi Henri III d'avoir causé la mort de Thomas de Galloway. Le comte d'Atholl est inhumé dans l'abbaye de Coupar en 1231[1].
Son Ă©pouse Isabelle lui survit pour une pĂ©riode inconnue, mais elle Ă©tait morte avant 1242. D'environ 1233 Ă peut ĂȘtre 1237, le comtĂ© d'Atholl est tenu, au nom du roi, par Alan Durward, peut-ĂȘtre comme gardien de l'hĂ©ritier, Patrick, et en 1237 un comte d'Atholl anonyme, peut-ĂȘtre Durward, est tĂ©moin du traitĂ© d'York[1].
Union et postérité
D'une union avec une femme non identifiĂ©e, contractĂ©e vers 1207â1208, il a un fils suffisamment vieux pour servir d'otage en Angleterre en 1213[1].
Avec son Ă©pouse Isabelle d'Atholl, Thomas de Galloway a deux fils dont seulement le cadet,
- Patrick de Galloway survit Ă la petite enfance.
- Maduff, « fils du comte », tĂ©moin d'une charte d'Isabelle devenue veuve doit ĂȘtre un fils nĂ© du premier mariage ou un enfant illĂ©gitime. Thomas a Ă©galement un fils bĂątard nommĂ© Alan[1].
Notes et références
- Richard Oram, « Thomas [Thomas of Galloway], earl of Atholl (d. 1231) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- Annales d'Ulster: AU 1212.4
- (en) Richard Oram Domination and Lordship. Scotland 1070-1230 The New Edinburgh History of Scotland III. Edinburgh University Press, (Edinburgh 2011) (ISBN 9780748614974) p. 170.
- Richard Oram op.cit p. 185-186
- Richard Oram op.cit p. 190
Bibliographie
- (en) Richard Oram « Thomas [Thomas of Galloway], earl of Atholl (d. 1231) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- (en) Michael Brown The Wars of Scotland 1214~1371' The New Edinburgh History of Scotland. Edinburgh University Press (2004) (ISBN 0-7486-1238-6).
- (en) G.W.S. Barrow Kingship and Unity Scotland 1000~1306 Edinburgh University Press (1981) (ISBN 0-7486-0104-X)
- (en) John.L.Roberts Lost Kingdoms Celtic scotland and the Middle Ages Edinburgh University Press (Edinburgh 1997) (ISBN 0748609105).