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Théologie naturelle

La théologie naturelle (du latin, theologia naturalis) est un courant théologique qui consiste à connaître Dieu à partir de l'expérience du monde, autrement dit de la nature, ici entendue comme concept.

Doctrine

Toutes les religions qui voient dans les phénomènes ordinaires ou extraordinaires qui les entourent, des manifestations du sacré ou de divinités, dessinent un cadre naturel au sein duquel se nouent les théologies[1].

Le concept de nature est une notion polysémique, à multiples sens. Pour ne pas complexifier le contenu, l'article présent le comprendra dans le sens intuitif de l'environnement physique et biologique qui entoure et que perçoivent les hommes.

On peut envisager deux positions extrêmes (et donc caricaturales), qui constituent des déviations théologiques et la position conforme à l'orthodoxie de toutes les traditions :

  1. La première position, qui insiste sur l'immanence, est celle qui confond la nature avec le divin. Le panthéisme est le représentant de cette polarité. La pensée philosophique de Spinoza pourrait figurer ce pôle, quoique son discours soit plus complexe qu'il n'y paraît. Les traditions dites orientales comme l'Hindouisme peuvent laisser penser qu'elles se situent dans ce cas de figure, mais en fait elles reconnaissent également la toute transcendance de Dieu.
  2. La seconde position qui insiste sur la transcendance, est celle qui sépare totalement le divin de la nature, le monde serait la création d'un démiurge, éventuellement malin, tandis que Dieu serait indifférent à l'univers naturel, ce qui renforce l'interdit de la représentation.
    Mêmes si les traditions strictement monothéistes peuvent apparaître comme défendant cette position, elles admettent également que Dieu est connaissable à travers sa création, qu'il s'agisse du judaïsme, du christianisme mais également de l'islam, qui considère par exemple que la création constitue des signes de Dieu.
  3. La troisième position est celle qui estime que Dieu est distinct du monde, mais qu'il est connaissable à travers des signes, des indices ou des analogies, toutes les traditions orthodoxes ont une théologie qui comporte cet équilibre entre immanence et transcendance. Cet équilibre constitue donc un critère d'orthodoxie valable pour toutes les traditions de l'humanité.

Théologie biblique

En théologie biblique, les textes concernant la création et les relations de Dieu au monde sont multiples, et peuvent être trouvés dans d'autres livres que celui de la Genèse[2].

  • Le premier rĂ©cit de la Genèse est une mise en scène dans le cadre de sept jours qui ouvre sur l'histoire du salut. Chaque journĂ©e fait apparaĂ®tre les ĂŞtres selon un ordre de dignitĂ© qui s'achève au sixième jour, avec la crĂ©ation des animaux terrestres et de l'homme. Le septième jour est celui du repos divin. Le rĂ©cit est poĂ©tique, mais aussi parfois ironique Ă  l'Ă©gard de rĂ©cits contemporains Ă©gyptiens, perses ou mĂ©sopotamiens. Le fond est celui d'une grande fluiditĂ© chaotique. La crĂ©ation de la lumière prĂ©cède celle de l'espace, celle des nuits et des jours et surtout celle du Soleil, rĂ©duit au rĂ´le de luminaire. La Terre et le ciel existent avant la sĂ©paration d'eaux du dessus et d'eaux du dessous. L'homme est crĂ©Ă© le mĂŞme jour que les animaux, mais il est dotĂ© d'une spĂ©cificitĂ© unique : il est, comme homme et femme, image de Dieu.
  • Le second rĂ©cit de la Genèse est plus anthropocentrique. Dieu crĂ©e d'abord l'homme, tirĂ© Ă  la fois du sol et du souffle divin. Puis seulement, il crĂ©e un environnement sous la figure du jardin. Plantes, arbres, puis animaux apparaissent, et sont chargĂ©s de les nommer. C'est dans ce cadre qu'est engagĂ© ce qu'on a appelĂ© Ă  tort la « tentation » autour de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
  • Un autre texte significatif est le vaste rĂ©cit du livre de Job 38-39 oĂą la crĂ©ation est prĂ©sentĂ©e comme Ĺ“uvre de la sagesse divine, avec une poĂ©sie qui dĂ©voile Ă  la fois la puissance et la dĂ©licatesse du Dieu crĂ©ateur. Il est destinĂ© Ă  apaiser la rĂ©volte de Job dans sa souffrance.
  • De nombreux psaumes Ă©voquent la crĂ©ation, mais deux d'entre eux sont remarquables. Le psaume 8 qui met en contraste la grandeur de la nature face Ă  la petitesse de l'homme, et surtout le magnifique psaume 104 qui dĂ©veloppe une fresque de l'univers qui complète Ă  travers de multiples anecdotes vivantes ce que le premier rĂ©cit de la Genèse avait de formaliste.
  • D'autres rĂ©cits de crĂ©ation peuplent çà et lĂ  le texte biblique et nuancent les images trop caricaturales transmises Ă  travers l'histoire thĂ©ologique et spirituelle et exclusivement axĂ©es sur les rĂ©cits de la Genèse.

L'idée d'une création ex nihilo (à partir du néant) est tardive et furtive. Elle prendra son sens dans le contact des juifs et des chrétiens avec la métaphysique grecque.

La Seconde Alliance, plus centrée sur le salut de l'homme et la personne du Christ, est moins sensible à une théologie de la création. On notera toutefois deux pistes essentielles à l'évolution future de la théologie :

  • La pensĂ©e de Paul, notamment dans les Ă©pĂ®tres de la fin de sa vie, intègre la nature dans le plan du salut. « La crĂ©ation gĂ©mit en travail d'enfantement » (Rm 8,22), dit-il, un enfantement qui est celui de la nouvelle crĂ©ation dans le Christ.
  • L'Ă©vangile de Jean et son Apocalypse dĂ©veloppent un salut qui se fait souvent sur fond de combat et de salut de la crĂ©ation entière. DĂ©jĂ , le Prologue ainsi que quelques passages prĂ©cis de l'Ă©vangile johannique proposent une vision de la crĂ©ation par la Parole qui dĂ©borde l'idĂ©e d'un Dieu venu au secours des hommes. Le Verbe de Dieu, dimension divine prĂ©existante du Christ, anticipe l'idĂ©e d'une rĂ©demption simplement humaine.
  • L'apocalypse dĂ©veloppe l'idĂ©e un salut qui engage toutes les forces de la nature et qui s'achève dans une citĂ©, la JĂ©rusalem cĂ©leste. L'homme sauvĂ© s'accomplit dans une nouvelle crĂ©ation.

Plus globalement, le christianisme biblique, héritier en cela du judaïsme et des courants de la Sagesse orientale, qui fonde son intuition et son développement sur l'alliance historique et cosmique de Dieu avec l'humanité, exprime une vision très positive de la nature. La résurrection n'est pas une survie d'une âme désincarnée, mais bien la renaissance du corps et de tout le tissu lié à son existence dans un environnement naturel. C'est seulement sous l'influence de la gnose et d'un néoplatonisme dégénéré que le mépris de la chair et du corps va surgir et derrière ce mépris, une désacralisation puis un désenchantement de la nature qui prendra tout son essor à partir de la modernité.

Théologie classique

Au cours de la Réforme protestante au XVIe siècle, puis la naissance de la modernité, la théologie a été entraînée dans les nouveaux paradigmes apparus à cette époque. Elle subit notamment les effets des multiples dualismes apparus dans la philosophie et la culture : séparation esprit-matière, corps-âme, sujet-objet, culture-nature etc. La théologie notamment va développer un dualisme « nature-surnature » qui va vider la nature de son contenu : on ne sait plus trop ce que signifie la relation entre création et nature.

  • L'Affaire GalilĂ©e met en Ă©vidence l'opposition de deux conceptions : celle, dĂ©fendue par exemple par Robert Bellarmin , selon laquelle il y a une continuitĂ© cosmique de la Terre vers le divin (via la sphère Ă©toilĂ©e) ; celle de GalilĂ©e, qui est bien sĂ»r celle qui va de soi aujourd'hui, selon laquelle l'univers est homogène et isotrope, et que Dieu est au-delĂ  de toute visibilitĂ©.
  • Le dĂ©bat Leibniz-Newton est dans ce contexte assez significatif de la nouveautĂ© conceptuelle. Newton dĂ©fend une nature encore habitĂ©e par un sensum divin qui agit pour maintenir un ordre qui n'existerait plus si Dieu n'y mettait pas la main. Leibniz lui, va revendiquer l'autonomie totale de la nature, rĂ©servant l'action de Dieu Ă  la grâce qui agit auprès des hommes. L'idĂ©e de la pichenette initiale moquĂ©e par Pascal fait dĂ©sormais son chemin.

Bref, la nature ne parle plus. Les objets inanimés n'ont plus d'âme, et avec les progrès des sciences, ce sont aussi les objets animés qui la perdent.

  • Les tentatives de thĂ©odicĂ©e vident Ă©galement la thĂ©ologie de son contenu originel biblique et de la vision patristique et mĂ©diĂ©vale d'une nature signe ou symbole de Dieu.

La question de la création du monde va glisser et se réduire à celle de la création de l'homme. Désormais, c'est la situation existentielle de l'homme dans une nature morte ou indifférente qui va recouvrir l'ancienne représentation où le cosmos parlait de Dieu.

La théologie orientale est restée fidèle aux intuitions patristiques. L'univers parle toujours de Dieu par signes, et la théologie des icônes (pour laquelle les images, moyennant un certain nombre de contraintes, ouvrent sur le divin) offre une bonne analogie de cette fidélité.

Théologie contemporaine

L'évolution des sciences de la nature d'une part, la montée des philosophies du sujet et de leurs dérivées d'autre part, a déstabilisé les théologies anciennes et classiques de la nature[3]. Les sciences ont découpé le réel pour l'étudier en de multiples spécialités, selon des méthodologies toutes aussi multiples. Les représentations globales sont devenues difficiles à imaginer et plus encore à construire. Les philosophies du sujet ont montré qu'il devenait quasiment impossible, sans de multiples précautions épistémologiques, de se représenter une réalité ultime. Les médiations phénoménologique ou herméneutique sont devenues indispensables.

L'expérience a quand même été tentée. Trois penseurs sont à remarquer :

  • JĂ©suite français, palĂ©ontologue et gĂ©ologue, Pierre Teilhard de Chardin s'est inspirĂ© de la thĂ©orie transformiste de Charles Darwin pour bâtir une vaste Ă©popĂ©e de la crĂ©ation de Dieu, sous l'action d'un Christ Ă©tendu aux dimensions cosmiques. Le Point OmĂ©ga, centre attractif de « tout ce qui monte », est Ă  la fois prĂ©sence immĂ©diate et achèvement de toute l'activitĂ© de la nature dont l'homme est le sommet et la flèche. Sa pensĂ©e, Ă  la fois informĂ©e des sciences physiques, biologiques et palĂ©ontologiques de son temps, se veut ĂŞtre une phĂ©nomĂ©nologie de l'homme.
  • Le mathĂ©maticien et philosophe anglais Alfred North Whitehead, Ă©galement scientifique, mathĂ©maticien de renom, a Ă©laborĂ© dans la seconde partie de sa vie une vaste cosmologie, qu'il appelle lui-mĂŞme « philosophie de l'organisme »[4]. Dans son maĂ®tre ouvrage Process and Reality, il fonde sa cosmologie sur une vision de Dieu Ă  la fois Ă©volutive, « panenthĂ©iste » (c'est-Ă -dire Dieu naturellement prĂ©sent au monde, tout en Ă©tant indĂ©pendant) et personnelle (quoique Alfred North Whitehead utilise le nĂ©ologisme « superject » pour ne pas l'assimiler trop vite au sujet ou Ă  la notion de personne). Alfred North Whitehead est Ă  l'origine de la thĂ©ologie du Process.
  • Du cĂ´tĂ© de la thĂ©ologie allemande, une mention particulière est Ă  apporter Ă  JĂĽrgen Moltmann[4]. ThĂ©ologien protestant, JĂĽrgen Moltmann est connu par la « thĂ©ologie de l'espĂ©rance » qu'il a Ă©crite dans les annĂ©es 1960, en rĂ©ponse au « Le Principe espĂ©rance » d'Ernst Bloch. EngagĂ© dans une profonde rĂ©flexion sur l'ensemble de la thĂ©ologie (foncièrement Ĺ“cumĂ©nique), JĂĽrgen Moltmann a Ă©crit un traitĂ© intitulĂ© Dieu et la nature. TraitĂ© Ă©cologique de la crĂ©ation. Dans cet ouvrage, le thĂ©ologien hambourgeois dĂ©veloppe une thĂ©ologie de la crĂ©ation, de l'avenir de l'humanitĂ© et de son environnement naturel et de l'homme Ă  l'image de Dieu dans un contexte rĂ©solument trinitaire.

D'autres théologiens se risquent de plus en plus dans cette voie : on mentionnera par exemple Alexandre Ganoczy, auteur de Dieu, l'homme et la nature et de Dieu créateur, homme créateur, Jean-Michel Maldamé ou Karl Rahner, auteur d'un essai Sciences, évolution et pensée chrétienne dont il reprend des thèses dans sa vaste somme en douze tomes « écrits théologiques ».

Pour le théologien Jacques Arnould, l'époque moderne et le développement des sciences qui la caractérise n'ont pas conduit au déclin prédit par ceux qui souhaitaient la victoire de la raison humaine sur les mythes et les croyances religieuses. Sans doute, certaines des formes qu'elle a prises du XVIe siècle à nos jours sont-elles sujettes à critique, en particulier pour excès de concordisme, surtout avec la tradition judéo-chrétienne. La théologie naturelle n'en conserve pas moins la mission de penser le monde sans recourir a priori au Dieu créateur et d'offrir ainsi des bases solides au dialogue entre science et foi[5].

Critiques de la théologie naturelle

Les idéaux de la théologie naturelle n'ont pas échappé à la critique. Beaucoup se sont opposés à l'idée de la théologie naturelle, mais certains philosophes ont eu une plus grande influence sur la population. Ces idéaux ont été largement discrédités sous l'influence de David Hume, Emmanuel Kant, Søren Kierkegaard et Charles Darwin. Les dogmatiques de l'Église de Karl Barth se sont également fortement opposés à l'ensemble de la théologie naturelle.

Le Dialogue concernant la religion naturelle de David Hume a joué un rôle majeur dans la position de Hume sur la théologie naturelle. Les idées de Hume découlent fortement de l'idée de croyance naturelle. Il a été dit que "la doctrine de Hume sur la croyance naturelle permet que certaines croyances soient justifiées par tous les hommes sans tenir compte de la qualité des preuves qui peuvent être produites en leur faveur". Cependant, l'argument de Hume découle également de l'argument sur la conception. L'argument de la conception vient du fait que les gens sont étiquetés comme étant moralement bons ou mauvais. L'argument de Hume prétend que si nous nous limitons à l'idée du bien et du mal, nous devons également l'attribuer au concepteur. Hume déclare : "Je permettrai que la douleur ou la misère chez l'homme soit compatible avec une puissance et une bonté infinies dans la divinité... Une simple compatibilité possible n'est pas suffisante. Vous devez prouver ces attributs purs, non mélangés et incontrôlables...". Hume défend l'idée d'une déité moralement parfaite et exige des preuves pour tout autre chose que cela . Les arguments de Hume contre la théologie naturelle ont eu une grande influence sur de nombreux philosophes .

Immanuel Kant et Søren Kierkegaard avaient tous deux des idéaux similaires en matière de théologie naturelle. Les idéaux de Kant se concentraient davantage sur le dialecte naturel de la raison tandis que Kierkegaard se concentrait davantage sur le dialecte de la compréhension. Les deux hommes suggèrent que "le dialecte naturel mène à la question de Dieu". Kant soutient fortement l'idée que la raison conduit aux idées de Dieu en tant que principe régulier, tandis que Kierkegaard soutient fortement que l'idée de compréhension conduira finalement à devenir la foi. Ces deux hommes affirment que l'idée de Dieu ne peut exister uniquement sur la base de la raison, que le dialecte et les idéaux se transcenderont en foi.

La critique de Charles Darwin sur cette théorie a eu un impact plus large sur les scientifiques et les roturiers. Les théories de Darwin ont montré que les humains et les animaux se sont développés par un processus évolutif. L'idée de ce processus soutenait qu'une réaction chimique se produisait, mais elle n'avait aucune influence de l'idée de Dieu.

Karl Barth s'est opposé à l'ensemble de la théologie naturelle. Barth a fait valoir que "en partant d'une telle expérience, plutôt que de la révélation gracieuse par Jésus-Christ, nous produisons un concept de Dieu qui est la projection du plus haut que nous connaissons, une construction de la pensée humaine, divorcée de l'histoire du salut". Barth soutient que Dieu est limité par la construction de la pensée humaine s'il est divorcé du salut. Barth reconnaît également que Dieu est bien informé grâce à sa grâce. L'argument de Barth découle de l'idée de foi plutôt que de raison.

Notes et références

  1. (en) William Lane Craig et J. P. Moreland, The Blackwell Companion to Natural Theology, USA, John Wiley & Sons, , p. 1.
  2. (en) Russell Re Manning, John Hedley Brooke et Fraser Watts, The Oxford Handbook of Natural Theology, UK, OUP Oxford, , p. 24.
  3. (en) George Thomas Kurian et Mark A. Lamport, Encyclopedia of Christianity in the United States, vol. 5, USA, Rowman & Littlefield, , p. 1605.
  4. (en) George Thomas Kurian et Mark A. Lamport, Encyclopedia of Christianity in the United States, vol. 5, USA, Rowman & Littlefield, , p. 750.
  5. (en) William Lane Craig et J. P. Moreland, The Blackwell Companion to Natural Theology, USA, John Wiley & Sons, , p. 18.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Paul II, Les gĂ©missements de la crĂ©ation, 20 textes prĂ©sentĂ©s par Jean Bastaire, Parole et Silence, 2006
  • Philippe Roch, La Nature passionnĂ©ment, entretiens avec Philippe Clot, Ed. Favre, 2008
  • BenoĂ®t Bourgine, David Ongombe, Michel Weber (Ă©ds.), Religions, sciences, politiques. Regards croisĂ©s sur Alfred North Whitehead. Actes du colloque international tenu Ă  l’UniversitĂ© de Louvain les , 1 et . PubliĂ©s avec le concours du FNRS, Frankfurt / Paris / Lancaster, ontos verlag, Chromatiques whiteheadiennes VI, 2007.
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