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Territoire des Alaouites

Le territoire des Alaouites, appelé l'État des Alaouites à partir de 1922, fut créé par la France, lors de son mandat sur la Syrie (1920-1946). La création de cet État s'inscrivait dans une politique coloniale visant à diviser les populations sous mandat français et à morceler les territoires arabes. Il doit son nom à la confession de la majorité de ses habitants, qui étaient alaouites. Sa capitale historique et culturelle est Lattaquié.

Territoire des Alaouites (–)
État des Alaouites (–)
Gouvernement de Lattaquié

1920–1936

Drapeau
Drapeau du territoire autonome des Alaouites
Description de cette image, également commentée ci-après
Mandat de Syrie
Informations générales
Statut –
Territoire autonome administré selon les termes du mandat de la Société des Nations
–
État de la Fédération syrienne (administrée selon les termes du mandat de la Société des Nations)
–
État administré selon les termes du mandat de la Société des Nations
Capitale Lattaquié
Langue(s) arabe, français
Religion Alaouites
DĂ©mographie
Population (1926) 277 948
Superficie
Superficie 6 600 km2
Histoire et événements
Création de l'État des Alaouites.
1930 L'État des Alaouites prend le nom de Gouvernement de Lattaquié
Le territoire est intégré à la Syrie.
Gouverneurs français
– Niéger
– Gaston Henri Gustave Billotte
– Léon Henri Charles Cayla
– H. Schoeffler

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Il est intégré à la Syrie en 1937.

GĂ©ographie

Le territoire est caractérisé par une chaîne montagneuse, le Djebel Ansariyehs («Ansariyeh» étant le nom des Alaouites en arabe)[1]. Il délimite une plaine côtière de 3 à 10 kilomètres de largeur. Son altitude culmine à 1400 mètres. La montagne s'élève en pente douce sur son versant méditerranéen, et tombe abrupte sur la plaine intérieure et la vallée de l'Oronte.

Histoire

Les Français se heurtèrent d'abord à une révolte alaouite en 1919, menée par le cheikh alaouite Saleh al-Ali[1]. Il leur fallut réprimer ce soulèvement ; une fois cette résistance armée vaincue, ils créèrent le nouvel État[1].

Objectif politique de sa création

Timbre de 10 piastres de la poste aérienne avec surcharge du territoire des Alaouites en 1926.

La France qui a obtenu de la Société des Nations un mandat sur la Syrie et le Liban, crée dans la zone du mandat plusieurs États : le Grand Liban, l'État de Damas, l'État d'Alep, l'État des Alaouites, et un temps, l’État des Druzes[1]. Les objectifs de ce découpage territorial sont clairement énoncés en 1920 par le diplomate Robert de Caix : il s'agit de diviser pour mieux régner ; « la paix du monde serait en somme mieux assurée, écrit Robert de Caix, s’il y avait en Orient un certain nombre de petits États dont les relations seraient contrôlées ici par la France et là par l’Angleterre, qui s’administreraient avec le maximum d’autonomie intérieure, et qui n’auraient pas les tendances agressives des grands États nationaux unitaires ».

Pour contrer le nationalisme arabe des sunnites, les Français encouragent pendant l'entre-deux-guerres un particularisme alaouite qui veut faire de ceux-ci un peuple à part entière[2]. L'historienne Jomana Qaddour écrit à ce sujet : «Pendant les années du Mandat français, la France a accordé à la minorité alaouite une autonomie sur les régions qu'elle habitait et a encouragé les hommes alaouites à rejoindre l'armée. L'émancipation alaouite allait à l'encontre des motivations des sunnites, qui s'opposaient fermement à la domination française et étaient attachés à la cause nationaliste arabe pour une « Grande Syrie » indépendante. Cela a finalement créé une identité alaouite distincte et séparée, cultivant les germes de la discorde entre eux et la majorité sunnite»[2].

Statuts et noms

Il est appelé « État des Alaouites (arrêté no 1459 bis du ), puis en 1930 « Territoire ou Gouvernement de Lattaquié ».

Le (effectif en 1937), le territoire est intégré à la Syrie dont il devient une mouhafaza.

Gouverneurs français

Notes et références

  1. Sabrina Mervin. «L”’entité alaouite”, une création française», dans Pierre-Jean Luizard. Le choc colonial et l’islam. Les politiques religieuses des puissances coloniales en terre d’islam, La Découverte, pp.343-358, 2006, Textes à l’appui, lire en ligne
  2. Jomana Qaddour, « Unlocking the Alawite Conundrum in Syria », The Washington Quarterly,‎ , p. 68 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Recueil des actes administratifs du Haut-Commissaire de la RĂ©publique française en Syrie et au Liban (lire en ligne)
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