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Terra nigra

La terra nigra (littĂ©ralement « terre noire ») est un terme dĂ©signant des productions de cĂ©ramiques de table sombres au cours de l'AntiquitĂ© romaine. Initialement dĂ©crites par Hans Dragendorff comme une catĂ©gorie qui « recouvre, au sens Ă©troit du mot, de fins vases en terre cuite d'un gris-bleu clair, dont la couverte, très soigneusement lissĂ©e, est revĂŞtue d'un vernis noir »vol. 1,_p. 315_1-0">[1], les terra nigra correspondent Ă  des cĂ©ramiques fines cuites en mode B dont l'appellation, la description et la chronologie varient selon les espaces gĂ©ographiques, notamment en Gaule du Nord, Germanies, et Gaule centrale.

Vase en terra nigra au Hetjens-Museum de DĂĽsseldorf.

Productions de Gaule du Nord

Fragment de terra nigra de Gaule du Nord importé en Bretagne.

Initialement, Hans Dragendorff s'appuie sur ses travaux qui ont essentiellement concernĂ© le nord de le Gaule. Tant les productions de cĂ©ramiques en mode A qu'en mode B sont regroupĂ©es sous l'appellation de « vases belges », dĂ©sormais dĂ©crites comme cĂ©ramique « belge » ou « gallo-belge »vol. 1,_p. 315-316_2-0">[2] - [3].

Les productions de Gaule du Nord sont « généralement lissée, quelquefois décorée, mais rarement engobée »[4].

Productions de Gaule centrale

En Gaule centrale, les terra nigra ont fait l'objet d'une première Ă©tude due Ă  Yves Menez, publiĂ©e en 1989[5]. Ă€ partir des sites de consommation de Châteaumeillant et NĂ©ris-les-Bains, il Ă©tablit une première typologie de ces cĂ©ramiques enfumĂ©es de tradition indigène dont les formes tĂ©moignent d'influences italiques, avec une production centrĂ©e sur la pĂ©riode augustĂ©enne et tibĂ©rienne[6] - [7] - vol. 1,_p. 194_8-0">[8]. En 2005, David Lallemand les dĂ©finit ainsi : « cĂ©ramique Ă  pâte siliceuse très micacĂ©e, riche en kaolinite, cuite en mode B, lissĂ©e et enfumĂ©e »[7]. Des Ă©tudes plus rĂ©centes menĂ©es dans la basse vallĂ©e de l'Allier montrent une progressive Ă©volution depuis les productions de cĂ©ramiques latĂ©niennes, avec une chronologie plus haute que celle proposĂ©e par Yves Menez[9]. Les productions les plus tardives sont datĂ©es du milieu du Ier siècle[10].

Les productions de Lezoux sont quant Ă  elles qualifiĂ©es de cĂ©ramiques Ă  « surface lissĂ©e soigneusement et un toucher dit “savonneux”. Elle est parfois dĂ©corĂ©e Ă  la molette. Sa production dure jusqu'au milieu du Ier siècle[11]. La diminution des productions lĂ©zoviennes est mise en relation avec le dĂ©but de la production d'imitations de sigillĂ©e puis avec la production de sigillĂ©es cuites en mode Cvol. 1,_p. 141_12-0">[12].

L'Ă©tude de JĂ©rĂ´me Trescarte qui a portĂ© sur les cĂ©ramiques arvernes Ă  l'Ă©chelle de la citĂ© Ă©ponyme[13] conclut que ces cĂ©ramiques Ă  « surfaces sombres, souvent finement lustrĂ©es et enfumĂ©es » correspondent Ă  des productions dont le rĂ©pertoire s'inspire Ă  la fois des productions locales protohistoriques, mais aussi des importations italiennesvol. 1,_p. 315,_354-355_14-0">[14]. Les productions arvernes se caractĂ©risent par la finesse de leur enfumagevol. 1,_p. 317_15-0">[15]. La maĂ®trise grandissante des techniques de production de sigillĂ©e aurait entrainĂ© une concurrence des cĂ©ramiques sombres par les productions clairesvol. 1,_p. 367-371_16-0">[16]. MalgrĂ© la poursuite d'une production tardive dans le nord de l'Auvergnevol. 1,_p. 371-372_17-0">[17], les terra nigra ne sont plus produites après le milieu du Ier sièclevol. 1,_p. 372-373_18-0">[18].

Notes et références

  1. vol. 1,_p. 315-1" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 315.
  2. vol. 1,_p. 315-316-2" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 315-316.
  3. Deru 1996.
  4. Xavier Deru, « La terra nigra du Nord de la Gaule », sur ONICER - Outil numérique pour l'inventaire de la céramique (consulté le ).
  5. Menez 1989, p. 135.
  6. Menez 1989, p. 134-135.
  7. Lallemand 2005, p. 39.
  8. vol. 1,_p. 194-8" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 194.
  9. Lallemand 2005, p. 39-40, 59.
  10. Lallemand 2005, p. 59.
  11. Michel Provost et Christine Mennessier-Jouannet (dir.), Le Puy-de-Dôme, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule » (no 63/2), (ISBN 978-2-87754-031-5), p. 120.
  12. vol. 1,_p. 141-12" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 141.
  13. Trescarte 2013.
  14. vol. 1,_p. 315,_354-355-14" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 315, 354-355.
  15. vol. 1,_p. 317-15" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 317.
  16. vol. 1,_p. 367-371-16" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 367-371.
  17. vol. 1,_p. 371-372-17" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 371-372.
  18. vol. 1,_p. 372-373-18" class="mw-reference-text">Trescarte 2013, vol. 1, p. 372-373.

Bibliographie

  • David Lallemand, « L'origine et l'Ă©volution de la terra nigra dans la basse vallĂ©e de l'Allier », dans Lucien Rivet (Ă©d.), Actes du congrès de Blois, 5-8 mai 2005, Marseille, SociĂ©tĂ© française d'Ă©tude de la cĂ©ramique antique en Gaule, , p. 39-61
  • Xavier Deru, La cĂ©ramique belge dans le nord de la Gaule. CaractĂ©risation, chronologie, phĂ©nomènes culturels et Ă©conomiques, Louvain-la-Neuve, Institut supĂ©rieur d'archĂ©ologie et d'histoire de l'art, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archĂ©ologie de l'UniversitĂ© catholique de Louvain » (no 89), (BNF 37565851)
  • Yves Menez, « Les cĂ©ramiques fumigĂ©es ("Terra Nigra") du Bourbonnais. Étude des collections de NĂ©ris-les-Bains et Châteaumeillant », Revue archĂ©ologique du Centre de la France, t. 28, no 2,‎ , p. 117-178 (ISSN 1159-7151, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • JĂ©rĂ´me Trescarte, La cĂ©ramiques de la citĂ© arvernes au Haut-Empire. Production, diffusion et consommation (Ier siècle avant J.-C. - IIIe siècle après J.-C.) (thèse de doctorat en archĂ©ologie sous la direction de FrĂ©dĂ©ric TrĂ©ment), Clermont-Ferrand, UniversitĂ© Blaise-Pascal, (lire en ligne).

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