Temple protestant d'Agen
Le temple protestant d'Agen est un édifice religieux situé 18 cours Victor Hugo à Agen, dans le Lot-et-Garonne. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.
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Fondation | |
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Coordonnées |
44° 12′ 05″ N, 0° 37′ 12″ E |
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Histoire
Sous l'Ancien régime
Durant la Renaissance, Agen accueille des humanistes comme l'artiste Bernard Palissy, le médecin Jules César Scaliger, et son fils, Joseph-Juste, acquis à la Réforme. Dès 1536, le calvinisme se diffuse dans la ville. A 20 km à l'ouest, la ville de Nérac est la capitale du duché d'Albret, dirigé par Antoine de Navarre et Marguerite de Valois-Angoulême, sœur ainée de François Ier. Leur fille Jeanne d'Albret impose la Réforme dans ses États, et son fils, le futur roi de France Henri IV, prend la tête des troupes huguenotes[1]. Sa femme Marguerite de France s'installe en 1595 à Agen, dans l'église des Jacobins d'Agen.
Après avoir utilisé d'ancienne église catholiques, Saint-Fiary et le couvent des Jacobins, les protestants inaugurent le , un premier temple protestant à Agen, rue Fon-Nouvelle. Le théologien Théodore de Bèze, successeur de Jean Calvin, s'installe en 1560 à Nérac et prêche à Agen.
En 1598, Henri IV signe l'édit de Nantes et met fin aux Guerres de Religion. Mais l'édit interdit le culte protestant dans les cités épiscopales. En 1600, les réformés font donc construire un nouveau temple à Boé, en banlieue d'Agen.
Le temple est démoli en 1685, avec l'Édit de Fontainebleau qui révoque de l'édit de Nantes. La minorité protestante est alors persécutée, à travers les Dragonnades menées par le marquis de Boufflers. Les pasteurs condamnés aux galères. C'est la période des cultes clandestins au Désert, à partir de 1751 dans des granges, et de l'exil aux pays du Refuge[2].
Depuis la RĂ©volution
La liberté de convictions et d'expression est rétablie avec le dixième article de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. En 1830, les pasteurs Prat, de Lafitte-sur-Lot, et Audebez, de Nérac inaugurent un oratoire situé dans une pièce de l'ancien hôtel de ville, derrière la salle de spectacles. En 1851, le pasteur Carenou inaugure un nouveau local rue de l’Angle Droit.
En 1859, le Consistoire réformé de Lafitte-sur-Lot achète un terrain cours Victor Hugo à Agen pour y élever un temple. Il est inauguré le , avec un culte présidé par le pasteur Philippe Corbières, président du Consistoire de Montpellier et à l'initiative du temple de la rue Maguelone [3] - [4].
En 1930, la Garonne déborde et inonde Agen. Le temple est restauré et une tribune est édifiée. 18 pasteurs se rassemblent pour le culte de réinstallation. Le pasteur de l’Église réformée d'Agen est alors Camille Cabrol[5]. Le docteur François Messines, ancien pasteur de Lafitte-sur-Lot et du temple du Hâ à Bordeaux, est élu maire d’Agen en 1935. Il est destitué sous le Régime de Vichy, en 1941, et réélu à la Libération de la France[6] - [7] - [8].
A partir du début des années 2000, l’Église s'engage dans l'accueil des réfugiés. En 2015 est fondée l'association Bienvenue, en partenariat œcuménique avec les Églises protestantes et catholique d'Agen et la Cimade[9] - [10] - [11].
Architecture
La façade est de style classique, avec quatre colonnes corinthiennes. Elle est surmontée d'un fronton triangulaire orné d'un bas-relief représentant une Bible ouverte, symbole traditionnel des Églises réformés, avec sur la page de gauche « Sondez les Ecritures », et la page de droite « La vérité vous rendra libre ». Est gravé dans la pierre l'inscription « culte protestant » et la devise républicaine Liberté, Égalité, Fraternité. Une rosace aux motifs géométriques apporte de la lumière.
L'intérieur est sobre, sans décorations, conformément à l'esprit de simplicité réformé. Des bancs font face à une estrade, entourée de boiserie. Une table de communion est placée devant la chaire. Au mur est accrochée une croix nue, sans représentation du crucifié.
Notes et références
- Jean-Michel Delmas, « Histoire : le 4 janvier 1591, la surprise d’Agen est éventée », Sud Ouest,‎ (lire en ligne )
- « Lieux de mémoire en Midi-Pyrénées » , sur Musée protestant (consulté le )
- Marie Piat, « Comment l’Église protestante unie d’Agen bouge la vie des uns et des autres », Regards sur les Paroisses,‎ (lire en ligne )
- James Woody, « Le pasteur Philippe Corbière » , sur Esprit de liberté, (consulté le )
- J.-L. A., « Agen. La place des Pasteurs-de-Cabrol baptisée : Jean-Camille de Cabrol et Pierre-Hugues de Cabrol, furent les guides de la communauté protestante. », La Dépêche,‎ (lire en ligne )
- Eglise protestante unie de France, « Eglise protestante unie de France » , sur Eglise protestante unie de France (consulté le )
- Jean Maitron et Claude Pennetier, « MESSINES François, Oswald », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
- Bertrand Solès, « Atmosphere lourde », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- « L’accueil des migrants dans l’Église protestante unie d’Agen » , sur Regards protestants (consulté le )
- Loïc Bailles, « Agen. Protestants et catholiques unis pour les réfugiés », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne )
- « La Cimade » , sur www.agen.fr (consulté le )
- Simon Loignon, « Religion : une nouvelle pasteure arrive à Agen », Sud Ouest,‎ (lire en ligne )
- Gauvain Peleau-Barreyre, « A Agen, la pasteure veut prolonger son ministère », Sud Ouest,‎ (lire en ligne )