Tai Situ Changchub Gyaltsen
Tai Situ Changchub Gyaltsen (tibétain : ཏའི་སི་ཏུ་བྱང་ཆུབ་རྒྱལ་མཚན, Wylie : ta'i si tu byang chub rgyal mtshan, THL : té situ changchub gyaltsen), chinois traditionnel : 大司徒絳曲堅贊 ; pinyin : ), parfois appelé plus simplement Changchub Gyaltsen, né en 1302 et décédé le ), est un Tai Situpa (Du chinois, 大司徒 (Grand chancelier, Grand ministre, Grand précepteur)), et un personnage clé de l'histoire du Tibet. Il est le fondateur de la dynastie Phagmodrupa et a gouverné le Tibet central de 1354 à 1364 (ou 1374[1]).
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
ཏའི་སི་ཏུ་བྱང་ཆུབ་རྒྱལ་མཚན |
Activité | |
Enfant |
Chunyi Sarma (d) |
Parentèle |
Jamyang Shakya Gyaltsen (neveu) |
Histoire
En 1264, Chögyal Phagpa, un Sakyapa, avait été investi de la suprématie administrative sur les trois provinces du Tibet par le khagan et fondateur de la dynastie Yuan mongole de Chine, Kubilai Khan[2].
Tai Situ Changchub Gyaltsen, Phagmodru Tripon (administrateur héréditaire), renverse les Sakya, lord d'une bataille qu'il gagne en 1354. Il devient ainsi gouverneur de l'ensemble de l'Ü-Tsang[2], avant que la dynastie Ming ne s'établisse en Chine en 1368. L'école Sakya perd son influence au profit de l'école Phagmo Drupa sous son pouvoir. Les nouveaux maîtres du Tibet entretienne tout de mêmes des rapports substantiels avec les Kadampa et les Sakyapa[2].
Lui-même, puis ses successeurs, ont ainsi gouverné le Tibet pendant plus environ 80 ans avant d'être remplacés par les Rinpungpa en 1435[2].
Changchub Gyaltsen portait l'envie de faire renaître la gloire de l'empire Tibétain (629 – 877) tel que fondé par Songtsen Gampo, et d’affirmer l'indépendance du Tibet par rapport à la dynastie sino-mongole des Yuan[3]
Il a pris le titre Tibétain de Desi et a réorganisé les treize myriarchies (thikor chusum) datant des Mongols en créant les dzong[4] - [5].
Il a également aboli la loi Mongole, et a rétabli l'ancien code légal tibétain et a fait de même pour la tenue vestimentaire officielle, abandonnant la tenue mongole pour la tenue traditionnelle tibétaine[6] - [7]. Mais il a évité de s'opposer aux Yuan jusqu'à sa chute en 1368, et a ensuite été reconnu par ces derniers durant cette période[8].
Tai Situ Changchub Gyaltsen est mort en 1364; c'est son neveu Jamyang Shakya Gyaltsen (1340-1373), moine également, qui lui a succédé. Le règne de la lignée Phagmodrupa s'est poursuivi jusqu'en 1435. De 1435 à 1481, le pouvoir des Phagmodrupa a décliné, avec l'ascension des Rinpungpa, qui soutenaient la branche bouddhiste Karma-kagyu, une branche rivale de Gelugpa. Ils furent suivis de trois rois Tsangpa qui ont régné de 1566 à 1641, jusqu'à ce que Lobsang Gyatso, le 5e Dalai Lama, (1617-1682), avec l'appui de Güshi Khan (1582-1655), un chef Mongol de Kokonor, prenne le contrôle du Tibet.
Notes et références
- Tiley Chodrag (1988), p. 353; Van der Kuijp (2003), pp. 433-4.
- (Chan 1998, p. 27)
- Travers 2009.
- (en) Dawa Norbu, "China's Tibet Policy". RoutledgeCurzon, 2001. p. 57
- (en) Ram Rahul, Central Asia: an outline history, p 36.
- Dawa Norbu, op. cit. p. 57
- Dreyfuss (2003)
- Atwood, Christopher P., Encyclopedia of Mongolia and the Mongol Empire
Annexes
Sources
- (en) Georges Dreyfus, « Cherished memories, cherished communities: proto-nationalism in Tibet », dans The History of Tibet, vol. 2, The Medieval Period: c. AD 850–1895, the Development of Buddhist Paramountcy, New York, Routledge,
- (en) Dawa Norbu, China's Tibet Policy, RoutledgeCurzon,
- (en) Shakapa, Tsepon W.D., « The rise of Changchub Gyaltsen and the Phagmo Drupa Period », Bulletin of Tibetology, Gangtok, Namgyal Institute of Tibetology, (lire en ligne)
- Shakapa, Tsepon W.D. (1967) Tibet: A Political History, Yale University Press, New Haven and London.
- (en) Leonard W. J. Van Der Kuijp, « Fourteenth century Tibetan cultural history 1: Ta'i-si-tu Byang-chub rgyal-mtshan as a man of religion », Indo-Iranian Journal, Kluwer Academic Publishers, vol. 37, no 2, , p. 139–149 (ISSN 0019-7246, DOI 10.1007/BF00891264)
- Victor Chan, Tibet. Le guide du pèlerin, Éditions Olizane, , 1211 p. (ISBN 2880862175, lire en ligne)
- Alice Travers, « Chronologie de l'histoire du Tibet », Outre-Terre, vol. 1, no 21, , p. 109-128 (lire en ligne)