Taïfa (Maroc)
Taïfa ou at- Taïfa (littéralement "secte") (en arabe : الطائفة) est une cellule nationaliste clandestine marocaine qui s'est formée aux premières heures du mouvement national marocain pour lutter contre l'occupant et pour l'indépendance du Maroc. Elle compta dans ses rangs maints politiciens, résistants et intellectuels marocains dont plusieurs seront signataires du Manifeste de l'indépendance. Probablement fondée en 1934, il a existé tout comme elle d'autres cellules clandestines adoptant la même philosophie comme Koutlat Al Amal Al Watani.
Histoire et formation
Le biographe du nationaliste et résistant Saïd Hajji, Abderraouf Hajji, raconte à propos du fonctionnement de la cellule:
« En 1934, pendant les vacances d'été, Saïd et Abdelkrim ont été parmi les premiers à être admis comme membres de la cellule secrète, dite "Taïfa", qui avait pour mission de diriger le Mouvement National, puis le Comité d'Action Nationale, et dont les membres devaient prêter serment devant Dieu et la Nation pour garder sous le sceau du secret toutes les décisions prises en son sein.
Composée d'une soixantaine de membres, dont une dizaine de la branche de Salé, cette cellule comptait dans ses rangs les principaux dirigeants, ainsi qu'un certain nombre de patriotes, parmi les militants de la jeunesse active tels que Abderrahim Bouabid, Mehdi Ben Barka, Kacem Zhiri, Abdallah Ibrahim, Abdelkebir El Fassi, Tahar Zniber, Seddik Ben Larbi pour n'en citer que quelques-uns.
L'adhésion à la "Taïfa" ne pouvait être acquise sans que le postulant ait rendu d'inestimables services à la nation et à l'entité politique à laquelle il appartenait[1]. »
Membres célèbres
Composée d'une soixantaine de membres, cette cellule comptait dans ses rangs les principaux dirigeants ainsi qu'un certain nombre de patriotes parmi les militants de la jeunesse active tels que:
- Malika Belmehdi El Fassi, elle a rejoint la cellule de Taïfa en 1937. Elle participe à l’élaboration du manifeste de l’indépendance avec ses compagnons du mouvement nationaliste, et le signe le . Elle était d’ailleurs la seule femme parmi les 66 signataires[2].
- Tahar Zniber[3], fils du mufti Abu Bakr Zniber,
- Abderrahim Bouabid[4]
- Mehdi Ben Barka[4]
- Kacem Zhiri[4]
- Abdallah Ibrahim[4]
- Abdelkebir El Fassi[4]
- Seddik Ben Larbi[4]
- Boubker el-Kadiri[5]
- Saïd Hajji (depuis 1934)
- Abdelkrim Hajji, frère de Saïd.
Annexes
Articles connexes
Notes et références
- Admission des frères Abdelkrim et Saïd dans la cellule dite "Taïfa", Chapitre 30. Temps forts d'une vie éphémère, Partie IV. Annexes, issu du livre "Saïd Hajji: Naissance de la presse nationale marocaine" par Abderraouf Hajji
- « Malika El Fassi, symbole du patriotisme », www.maghress.com (consulté le )
- Abderraouf Hajji, Saïd Hajji : Naissance de la presse nationale marocaine, (lire en ligne), partie IV, chap. 30 (« Temps forts d'une vie éphémère »)
- Abderraouf Hajji, « Saïd Hajji : Naissance de la presse nationale marocaine - Chapitre 30. Temps forts d'une vie éphémère », said.hajji.name (consulté le )
- Le Parti de l’Istiqlal fait part du décès du combattant Abou Bakr Kadiri, L'Opinion, Le 5/03/2012
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- M'hammed Aouad et Maria Awad, Les Trente Glorieuses ou l'Age d'or du Nationalisme Marocain : 1925-1955 Témoignage d'un compagnon de Mehdi Ben Barka, Rabat, LPL, , 391 p. (ISBN 9981-110-08-6, lire en ligne) Ouvrage « publié en français » au Maroc en 2006.
- Abderraouf Hajji, Saïd Hajji : Naissance de la presse nationale marocaine, Kirkland, Mohammed Hajji, , 781 p. (ISBN 978-0-9732236-1-3 et 0-9732236-1-8, lire en ligne)