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Suzanne Bernus

Suzanne Bernus, dite Suzy, née Vianès à Valence le et morte au Mali en [1], est une ethnologue et africaniste française.

Suzanne Bernus
Biographie
Naissance
Valence
DĂ©cès (Ă  61 ans)
Le Bourget
Nationalité Française
Thématique
Profession Ethnologue (d)

Biographie

Suzanne Bernus est issue d'une famille protestante originaire des Cévennes. Après l'obtention de son baccalauréat ès Lettres à Paris en 1945, elle obtient des certificats d’études supérieures en ethnologie et histoire des religions (1948), en histoire de la colonisation (1949) et en démographie (1956).

Ethnologue et africaniste, Suzy Bernus a été directrice de recherches au CNRS, et membre du laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France et de l’École des hautes études en sciences sociales[2]. Elle rencontre le géographe Edmond Bernus (1929-2004) lors d'une de ses missions en Côte d'Ivoire en 1959 et l'épouse en 1960[3].

Elle dĂ©cède dans un tragique accident de la route en 1990 au Mali, avec sa fille Ariane alors âgĂ©e de 23 ans[4] - [5].

Carrière

Elève de Griaule, de Leroi-Gourhan, et de Lévi-Strauss, devenue ethnologue très jeune à la suite d'une rencontre avec Maurice Leenhardt, Suzy Bernus part à vingt-deux ans en Guyane française comme chercheuse sous contrat (1950-1955) : elle est alors ethnologue au service des populations primitives (africaines et indiennes)[4] - [6]. Envoyée à Madagascar (1956-1957), pour le compte de l’ORSTOM et sous la direction d’Hubert Deschamps, elle étudie les migrations internes de la grande île et notamment l’impact de ces mouvements de population dans le sud-est : le pays Antesaka. En 1959, elle rejoint Jean Rouch pour une enquête sur les migrations au Ghana. Puis, en 1960, elle intègre le centre de l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) du Niger où ses enquêtes sur la ville de Niamey aboutissent à la rédaction de sa thèse. Elle travaille avec Edmond Bernus sur le monde touareg en réalisant une étude sur la parenté[3].

Par la suite, Suzanne Bernus entreprend l'étude des langues et civilisations résiduelles de l'Aïr-Azawaq en 1973. Ce programme qui comprend l’étude de sites archéologiques, de salines (Teggida-n-tesemt) et d’une ancienne industrie du cuivre (Azelik)[7], est poursuivi par la mise en place et l’animation du programme archéologique d’urgence en 1976. Elle est en même temps responsable des « Études nigériennes » (à partir de 1960), puis du Journal de la Société des Africanistes ; elle développe et ouvre ces publications, notamment, aux chercheurs africains[8].

Elle est l'auteure de nombreux travaux dont la liste est consultable dans le fonds privé Suzanne & Edmond BERNUS, 224 APOM/1-160 déposé aux Archives nationales d'outre-mer[2]. Certaines publications sont également disponibles en ligne sur le portail Persée[9].

« Chercheur modèle, infatigable et organisatrice irremplaçable, Suzanne Bernus, tout en se dévouant avec une ferveur exemplaire à des travaux collectifs, continue à mener avec pertinence ses recherches personnelles »

— Jean Rouch, Rapport d’évaluation 1979, source CNRS cote 910025 DPAA, sous dérogation

Travaux et publications principales

  • Particularismes ethniques en milieu urbain, l'exemple de Niamey, 1969
  • Du Sel et des dattes, 1972
  • Henri Barth chez les Touaregs de l'AĂŻr, 1972
  • Touaregs, 1983
  • Azelik-Takadda et l'implantation sĂ©dentaire mĂ©diĂ©vale, 1991
  • Les archives sonores enregistrĂ©es par Suzanne et Edmond Bernus au Niger entre 1960 et 1980 sont archivĂ©es et conservĂ©es au sein du secteur archives de la recherche/phonothèque de la Maison mĂ©diterranĂ©enne des sciences de l'homme, Aix-en-Provence, et accessibles en ligne en fonction du règlement des questions Ă©thiques et juridiques : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/FileId-3793

Références

  1. « matchID - moteur de recherche des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Sous-fonds : 224 APOM (1947-2003) [160 unités ; 15 ml]. Fonds : Suzanne et Edmond BERNUS; Cote : 224 APOM/1-160. Archives nationales d'Outre-Mer.
  3. Geneviève Calame-Griaule, « Edmond Bernus (1929-2004) », Journal des africanistes, nos 75-1,‎ , p. 295–299 (ISSN 0399-0346, lire en ligne, consulté le )
  4. Geneviève Calame-Griaule, « Suzanne Bernus (1928-1990) », L'Homme, vol. tome 30, no 115,‎ , pp. 5-6. (www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1990_num_30_115_369278)
  5. Échard Nicole, « Suzanne Bernus (1928-1990) », Journal des anthropologues, vol. 40-41,‎ , p. 183. (www.persee.fr/doc/jda_1156-0428_1990_num_40_1_1541)
  6. « Témoignages », Journal des Africanistes, vol. 62, no 2,‎ , p. 239–253 (DOI 10.3406/jafr.1992.2366, lire en ligne, consulté le )
  7. Suzanne Bernus et Pierre-Louis Gouletquer, « Du cuivre au sel. Recherches ethno-archéologiques sur la région d'Azelik (campagnes 1973-1975) », Journal des africanistes, vol. 46, no 1,‎ , p. 7–68 (ISSN 0399-0346, DOI 10.3406/jafr.1976.1773, lire en ligne, consulté le )
  8. « Foo da tilas, Suzy ! Salut d'irrémédiable à Suzanne Bernus (1928-1990) », Journal des Africanistes, vol. 60, no 1,‎ , p. 7–8 (lire en ligne, consulté le )
  9. « Bernus, Suzanne - Persée », sur www.persee.fr (consulté le )

Liens externes

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