Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil
Sulaymān, de son nom complet Sulaymān Ibn ʿAbd Allāh al-Kāmil, en arabe سليمان بن عبد الله الكامل, dit parfois Sidi Sliman ou Moulay Slimane, est le frère d'Idrīs I, fils de l'arrière petit-fils du calife Ali et de Fatima, fille de Mahomet[1]. Il est né probablement vers 730[2] et serait mort lors de la bataille de Fakh en [3].
Sulaymān سليمان | |
Biographie | |
---|---|
Date de naissance | vers 730 |
Lieu de naissance | Arabie |
Date de décès | probablement en 786 |
Lieu de décès | probablement Fakh (près de La Mecque) |
Père | Abdullah al-Kamil |
Fratrie | Idrīs I, Muḥammad, Ibrāhīm,ʿĪsā, Yaḥyā |
Enfants | Muḥammad Ibn Sulaymān |
Religion | Islam |
Selon Ibn Khaldoun, il serait parvenu à Tlemcen après l'assassinat de son frère Idrīs I en 791[note 1] et en aurait pris le contrôle[5]. Mais selon Ibn Idhari et Al-Bakri, il se serait installé à Tlemcen du vivant de son frère et sans doute avec son approbation[6]. C'est la version que retiennent les historiens Philippe Sénac et Patrice Cressier qui indiquent que Sulaymān a été gouverneur de Tlemcen entre 786 et 813[7]. Cependant, selon d'autres auteurs arabes anciens, il n'aurait pas échappé au massacre de Fakh et serait mort en [3].
Face à ces contradictions, l'historien Daniel Eustache se risque à conjecturer que Sulaymān se serait rendu à Tlemcen avant la bataille de Fakh puis serait reparti en Orient. Là, il aurait vanté les mérites de la ville à son fils Muḥammad. Il aurait été tué lors de la bataille en 786, puis son fils serait à son tour venu dans cette ville, peut-être en même temps qu'Idrīs I[8].
Quoi qu'il en soit, il donne son nom à la dynastie des Sulaymanides, dans le nord-ouest de l'actuelle Algérie, étant le père de Muḥammad qui gouverne déjà la région en 806[3].
Notes et références
Notes
- La date de la mort d'Idrīs I est incertaine ; selon certains auteurs il aurait été assassiné en 793[4].
Références
- Ibn Khaldūn 1854, p. 559-560.
- Benmansour 2019.
- Eustache 1970, p. 49.
- Benchekroun 2014, p. 9-10.
- Ibn Khaldūn 1854, p. 569-571.
- Marçais 1941, p. 59-60.
- Sénac et Cressier 2012, p. 118.
- Eustache 1970, p. 138-139.
Bibliographie
- Ibn Khaldūn, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale - Tome 2, Alger, Impr. du Gouvernement, (OCLC 313120435, lire en ligne), « Origine et chute de la dynastie des Idricides - Rétablissement de leur autorité dans plusieurs endroits du Maghreb »
- Georges Marçais, « La Berbérie au IXe siècle d’après El-Ya’qoûbî », Revue Africaine, Alger, Office des publications universitaires, vol. 85, nos 386-387, , p. 40-61 (lire en ligne, consulté le )
- Daniel Eustache, Corpus des dirhams idrīsites et contemporains : collection de la Banque du Maroc et autres collections mondiales, publiques et privées, Rabat, Banque du Maroc, (OCLC 875887851, lire en ligne), « Sulaymānides »
- Philippe Sénac et Patrice Cressier, Histoire du Maghreb médiéval : VIIe-XIe siècle, Paris, Armand Colin, , 224 p. (ISBN 978-2-200-28342-1, lire en ligne), « Point 6 - La ville de Tlemcen »
- Abderrahim Benmansour, « SOLAÏMAN Ibn ABDALLAH EL-KAMIL », sur vitaminedz.com, (consulté le )
- Allal Bekkaï, « Tlemcen: Aïn El Hout, le village des Alaouites, revisité », Le Quotidien d'Oran, (lire en ligne, consulté le )
- Mohammed Baghli, « Sidi Slimane Ibn Abdallah Al-Kamil de Aïn Al-Houtz », Le Quotidien d'Oran, (lire en ligne, consulté le )
- Chafik T. Benchekroun, « Rāšid et les Idrissides: l’histoire “originelle” du Maroc entre marginalisation et glorification », Al-Qanṭara, vol. 35, no 1, (ISSN 1988-2955 et 0211-3589, DOI 10.3989/alqantara.2014.v35.i1, lire en ligne, consulté le )