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Sugar Act (1934)

Le Sugar Act de 1934, aussi connu sous le nom d'Amendement Jones-Costigan, est un amendement américain à l'Agricultural Adjustment Act, reclassifiant le sucre comme un produit de base, et dont l'objectif était de sauver une industrie du sucre en difficulté en imposant des tarifs et des quotas de protection, et en subventionnant directement les producteurs de canne et de betterave à sucre. Il tire son nom de ses deux promoteurs, le sénateur progressiste Edward P. Costigan (Colorado) et le député démocrate John Marvin Jones (Texas). Modifié à de nombreuses reprises, il est remplacé en 1948 par une nouvelle version, accordant un traitement préférentiel à Cuba[1].

Sugar Act
Présentation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Territoire d'application États-Unis et sphère d'influence
Langue(s) officielle(s) Anglais
Type Amendement Ă  une loi
Adoption et entrée en vigueur
Gouvernement Franklin Delano Roosevelt
Entrée en vigueur 9 mai 1934
Modifications Prolongations en 1941, 1944 et 1946
Abrogation 1947

Contexte

La baisse des prix agricoles a précédé le krach boursier de 1929, communément associé avec le début de la Grande Dépression dans le monde entier qui a eu lieu pendant les années 1930. En 1931, les prix du sucre avaient baissé de 7 cents par livre, leur niveau avant la Grande Dépression, à un cent et demi par livre[2].

Le marché américain du sucre était alors le plus grand du monde, avec une consommation de quelque 6 millions de tonnes par an[3]. Sur ce total, l'industrie sucrière des États-Unis en fournissait environ un tiers, le reste étant pourvu par des importations étrangères. Aux États-Unis, la production de sucre était divisée entre deux sous-secteurs : les producteurs de canne à sucre le long de la côte et sur les îles des Caraïbes et du Pacifique, et les producteurs de betteraves à sucre sur le continent.

Au dĂ©but du XXe siècle, les travailleurs des champs de betterave Ă  sucre Ă©taient principalement des familles d'immigrants anglais, belges et hongrois. Ă€ la suite de la loi sur l'immigration de 1924, qui restreignit fortement l'immigration europĂ©enne, les producteurs se tournèrent vers les travailleurs d'origine mexicaine[4]. Cette tendance se fit encore plus forte quand la fĂ©dĂ©ration amĂ©ricaine du travail organisa en 1935, dans le Michigan une grève des ouvriers agricoles syndiquĂ©s pour obtenir une hausse des salaires[4]. Ces travailleurs provenaient du Texas et incluaient des personnes nĂ©es sur le sol amĂ©ricain, des immigrants lĂ©gaux et d'autres sans statut. IndĂ©pendamment de leur situation Ă  l'Ă©gard de la loi, ces travailleurs souffraient de mauvais traitements rĂ©currents de la part des employeurs et des autoritĂ©s gouvernementales. Les intimidations de la part des employeurs Ă©taient monnaie courante, et les travailleurs Ă©taient souvent condamnĂ©s Ă  des amendes pour des infractions fantĂ´mes permettant de ne pas leur verser l'intĂ©gralitĂ© du faible salaire qui leur avait Ă©tĂ© promis. Leurs conditions de vie cumulaient surpeuplement et insalubritĂ©, attirant l'attention des responsables de la santĂ© publique, en raison du coĂ»t des soins et des mesures de quarantaine. Ă€ Saginaw, dans le Michigan, la population mexicaine, qui reprĂ©sentait juste 1,5 % de la population, concentrait 25 % des cas de tuberculose, entrainant un coĂ»t pour le comtĂ© de 18 000 $ en 1937[5].

Références

  1. (en) Jose Alvarez et Leo C. Polopolus, « The History of U.S. Sugar Protection : The Sugar Acts, 1934-1974 », sur Electronic Data Information Source (EDIS), Institute of Food and Agricultural Sciences (IFAS), Université de Floride, novembre 1990, juin 2002 et mai 2012.
  2. (en) John T. Flynn, « Sweet and Low », Collier's Weekly,‎ , p. 10–12 et 36 (lire en ligne).
  3. (en) Douglass Cater et Walter Pincus, « At Home & Abroad : Our Sugar Diplomacy », The Reporter,‎ , p. 24–27 (lire en ligne).
  4. (en) Carey McWilliams, « Mexicans to Michigan », Common Ground,‎ , p. 6 (lire en ligne).
  5. (en) McWilliams, op. cit., p. 6.
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