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Stronglight

Stronglight est un équipementier français de l'industrie du cycle installé à Saint-Étienne (Loire), spécialisé dans les métiers de la forge, du découpage et de l'usinage des métaux. Ses produits phares sont les plateaux, les pédaliers, les jeux de direction et les boîtiers de pédalier. L'entreprise a développé récemment un pôle plasturgie pour la fabrication de garde-boue.

Stronglight
Création 1906
Fondateurs Achille Haubtmann
Personnages clés Louis Vérot
Forme juridique Société Anonyme à conseil d'administration
Siège social Saint-Étienne
Drapeau de la France France
Direction Joël Glotin
Activité Fabrication de bicyclettes et de véhicules pour invalides
Produits Equipements
Effectif 20 Ă  49 en 2018
SIREN 393399019
Site web www.stronglight.com

Chiffre d'affaires 3 142 600 € en 2017
Résultat net 346 100 € en 2017

Histoire

Achille Haubtmann fonde en 1906, Ă  la Digonnière, près de Saint-Etienne, une usine de pĂ©daliers et pĂ©dales. Cet ingĂ©nieur nĂ© en 1861 Ă  Altkirch (Haut-Rhin) et qui a sĂ©journĂ© aux États-Unis, a rejoint la rĂ©gion de Saint-Etienne Ă  la suite de son mariage. L’usine fabrique d’abord des pĂ©daliers sous licence Williams et va peu Ă  peu dĂ©velopper l’ensemble des techniques nĂ©cessaires Ă  la fabrication de ce composant (refoulage, taillage...). L’entreprise se dĂ©veloppe et diversifie sa production en proposant manivelles, jeux de pĂ©dalier, jeux de direction (ces deux dernières orientations sont abandonnĂ©es lors de la crise des annĂ©es 1956-59). Ă€ la fin des annĂ©es 1920, les Ets Haubtmann, SARL au Capital de 1 000 000 de Fr, dĂ©sormais installĂ©s au 74 rue de Monteil Ă  Saint Etienne, emploient 130 ouvriers et ont crĂ©Ă© environ 400 modèles de plateaux et pĂ©daliers[1].

Parallèlement, les Ets VĂ©rot-Perrin implantĂ©s Ă  La Fabrique, Ă  BoĂ«n-sur-Lignon, produisent dans les annĂ©es 1920 des pĂ©daliers en acier, sous la marque Strong. Depuis quelques annĂ©es, les fabricants cherchent Ă  produire un pĂ©dalier en aluminium mais sont confrontĂ©s Ă  des problèmes de casse. Louis VĂ©rot dĂ©veloppe alors, après de nombreux essais[2] un pĂ©dalier en dural qui sera utilisĂ© en 1931 par Binda et Girardengo sur le Milan-San Remo, avec succès. La mĂŞme annĂ©e, pour distinguer ce pĂ©dalier de sa gamme acier « Strong », les Ets VĂ©rot crĂ©ent la marque Stronglight sous laquelle est commercialisĂ© le nouveau pĂ©dalier en dural comportant sa fixation caractĂ©ristique Ă  5 vis en BCD 50,4 mm. Les publicitĂ©s de l’époque vantent un gain de 500 g par rapport Ă  un modèle acier. Les pĂ©daliers aciers Ă  clavettes et Ă  trois branches restent au catalogue sous la marque Cyclotourist. En 1935, les Ets Louis VĂ©rot, emmĂ©nagent au 51 avenue de RochetaillĂ©e Ă  Saint-Étienne. La mĂŞme annĂ©e, Jean Aerts devient champion du monde cycliste sur route avec un pĂ©dalier Stronglight. La marque qui produit 200 000 plateaux par an complète sa gamme avec des jeux de direction et des jeux de pĂ©dalier (250 000 paires par an). Elle ne propose toutefois qu’une gamme limitĂ©e de taille de plateaux, ce qui laissera le champ libre Ă  d’autres fabricants pour proposer leurs propres plateaux dural compatibles avec les pĂ©daliers Stronglight (Rosa propose ainsi un triple plateau dans les annĂ©es 1930 et, Ă  la fin des annĂ©es 1940, SpĂ©cialitĂ©s T.A. commencera son activitĂ© en proposant des plateaux compatibles Stronglight).

En rĂ©ponse, les Ets Haubtmann, qui produisent sous la marque Stiff des pĂ©daliers acier, lancent en 1933 le « Stiff light », constituĂ© d’un plateau alu montĂ© sur pĂ©dalier acier. Haubtmann produit 450 000 plateaux (on parle alors de « pignons ou roues dentĂ©es de pĂ©daliers ») au cours de la saison 1936-37. L’entreprise est reprise par Henri, le fils d’Achille Haubtmann, et les locaux sont transfĂ©rĂ©s dans le quartier du Soleil. Pendant la guerre, Henri s'engagera dans la RĂ©sistance aux cĂ´tĂ©s de Louis Neltner.

De leur côté, en 1949, Vérot-Perrin sortent sous la marque Stronglight le pédalier 49D, évolution du modèle 49 avec les branches du plateau en forme d’étoile et qui sera produit jusque dans les années 1980.

Henri Haubtmann meurt en 1956 au cours d’une expédition dans le Mont Blanc. Son frère cadet, Joseph, reprend alors l’entreprise. Le début des années 1970 marque l’entrée dans une grande phase d’investissements et d’absorptions : Après l'échec d'une tentative d'accord avec les Ets Peyrard de l'Horme, les Ets Haubtmann, qui commercialisent notamment la marque Solida, prennent le contrôle des Ets Vérot et Perrin (Stronglight) qui ont échoué, malgré des investissements importants, à mettre au point une machine à polir les manivelles. Haubtmann absorbe aussi « Les Fils de P. Limouzin » en 1970 afin de se doter de bâtiments et surtout d'une ligne de forge à chaud supplémentaires. Il réorganise aussi sa chaîne de production: les fabrications dural sont alors transférées aux ateliers de Monistrol-sur-Loire (qui passent de 48 salariés en 1970 à 130 en 1973) et la fabrication acier est concentrée à Saint-Étienne, qui conserve la production de pignons, dans les nouveaux ateliers du boulevard Fauriat.

En Ă©change de 25 % des parts de son capital social, l’entreprise fait l’acquisition auprès de la sociĂ©tĂ© allemande Thun d’un brevet qui permet le refoulage Ă  froid des manivelles. Le procĂ©dĂ© lĂ©gèrement plus coĂ»teux au niveau de l'usinage entraĂ®ne une Ă©conomie de 90 Ă  95 % sur le polissage qui entre pour 20 % dans le prix de revient. La main-d'Ĺ“uvre passe ainsi de 228 Ă  195 salariĂ©s pour les ateliers stĂ©phanois (Haubtmann continue toutefois Ă  employer les vieux ouvriers ou fils d'anciens ouvriers de l'atelier de polissage d'Usson-en-Forez [10 personnes + 4 polisseurs Ă  domicile] et continue Ă  utiliser Ă  Saint-Étienne les services d'un façonnier polisseur), tandis que les locaux s’agrandissent pour accueillir les nouveaux Ă©quipements: aux 5 600 m2 initiaux viennent s'ajouter, en 1971, 4 000 m2 supplĂ©mentaires.

Haubtmann fait par ailleurs l’acquisition d'une nouvelle machine italienne capable d'usiner 8 manivelles à la fois et d'une chaîne de nickelage à palan programmé. L’entreprise se dote enfin de cinq ingénieurs (dont deux ingénieurs stagiaires de l'E.N.I.S.E.) et d'un technicien de l'I.U.T. Le chiffre d'affaires hors taxes de l'entreprise passe ainsi de 11,2 millions de francs en 1971 à 17,1 en 1972. Avec leurs filiales, les Ets Haubtmann emploient 360 salariés et constituent le deuxième producteur européen de manivelles (derrière Thun) et les installations en cours leur permettront encore d'augmenter leur capacité de production d'environ 40 %[3].

En 1988, Haubtmann élargit son éventail de produits de base dans l'espoir de constituer un groupe comprenant pédaliers, boîtiers de pédaliers, jeux de direction, moyeux et roues libres[4].

Cependant, l'entreprise qui comptait 300 salariés en 1991 a vu, sous l'effet notamment de la concurrence asiatique, son chiffre d'affaires reculer de 156 millions de francs en 1990 à 84 millions en 1992, tandis que le résultat passait de 12 millions en positif à 2 millions en négatif. Haubtmann-Stronglight est mis en liquidation judiciaire en 1993[5].

Une nouvelle structure reprend le nom de Stronglight et permet de conserver une soixantaine d’emplois. Elle est rachetée en 1997 par Ircos qui, grâce aux compétences du groupe (Sachs et l’ancienne usine Huret), permet à Stronglight de lancer son propre dérailleur[6] et ses moyeux. À la suite de la faillite d'Ircos, Stronglight (qui a affiché 4,27 millions d'euros de chiffre d'affaires) est racheté en 2001 par le fabricant de pompes à vélo Zéfal qui arrête la fabrication du dérailleur et des moyeux[7].

En 2003, Stronglight, qui a acheté la société Hurrycat, compte 55 salariés et fait 80 % de son CA de 4,8M€ à l’export.

En 2009, à la suite des difficultés financières de Zéfal, Stronglight est racheté par Joël Glotin (le propre directeur général de Zéfal) qui crée un pôle de composants en matière plastique en reprenant les équipements de Canyon (qui appartenait à Zéfal) ainsi qu’un outil de fabrication de fonds de jante en plastique extrudé développé par Michelin. Ce secteur représente 1/3 du CA de 3,3 M€ et permet un retour à l'équilibre[8].

Le , la société est placée en redressement judiciaire mais elle obtient le la signature d'un plan de continuation[9].

Production

Stronglight produit :

  • Plateaux
  • PĂ©daliers
  • Boitiers de pĂ©dalier
  • Garde-boue

Voir aussi

Articles connexes

Source

Notes et références

  1. « Pignon ou roue dentée de pédalier », L'Ind. des Cycles, mai-juin 1925.
  2. « L’industrie des cycles et automobile », Saint Etienne, sept-octobre 1935, p. 55.
  3. L'industrie du cycle dans la région stéphanoise In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 49 n°2, 1974. pp. 155-184.
  4. L'industrie stéphanoise du cycle ou la fin d'un système industriel localisé / The bicycle industry of St-Etienne : the end of a local industrial system In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 68 n°1, 1993. Rhône Alpes, région industrielle. pp. 5-16.
  5. « Cycle: Haubtmann-Stronglight en liquidation judiciaire », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Stronglight derailleurs », sur disraeligears.co.uk (consulté le ).
  7. « Zéfal achète le fabricant de pédaliers Stronglight », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Cycles : Stronglight change de braquet », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Stronglight Chiffre d'affaires, résultat, bilans », sur www.societe.com (consulté le )

Liens externes

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