Strator
DĂ©rivĂ© du latin sternere (« rĂ©pandre » c.a.d. foin, paille), le terme strator (en grec : ÏÏÏÎŹÏÏÏ) dĂ©signait dans lâarmĂ©e romaine, puis byzantine, une position pouvant se traduire par « Ă©cuyer » ou « palefrenier ».
Histoire
Ă lâorigine, le strator (terme souvent remplacĂ© dans les textes grecs par son Ă©quivalent, hippokomos), dĂ©signait un simple soldat aidant lâempereur Ă monter Ă cheval. Parmi ses tĂąches se trouvait celle de sâoccuper, ou mĂȘme dâacheter, les chevaux et de gĂ©rer lâĂ©curie[1] - [2]. Dans le Bas-Empire, les stratores de la cour impĂ©riale formaient un corps distinct (schola stratorum) dirigĂ© par le comte des Ă©curies (comes stabuli), puis par un domestique des strators. En province, les stratores supĂ©rieurs, choisis parmi les centurions, faisaient partie de lâĂ©tat-major des gouverneurs et avaient sous leurs ordres dâautres stratores de rang subalterne[1].
Dans lâEmpire byzantin Ă partir du VIIIe siĂšcle, ce titre correspondit Ă une dignitĂ© honorifique attribuĂ©e Ă des fonctionnaires civils et militaires de moyenne importance, qui (pour les distinguer des vĂ©ritables Ă©cuyers, sous le commandement dâun protostrator (ÏÏÏÏÎżÏÏÏÎŹÏÏÏ) ou « premier strator »[1] - [2] - [note 1]) furent appelĂ©s « stratores du stratorikion [bĂąton de commandement] impĂ©rial »[2]. Cette dignitĂ© Ă©tait le privilĂšge des « hommes barbus » (comprendre « non eunuques ») et Ă©tait confĂ©rĂ©e par lâattribution dâun insigne (dia brabeiou axia), dans ce cas un fouet dâor incrustĂ© de pierreries. Ă lâĂ©poque, il sâagissait dâune dignitĂ© plutĂŽt subalterne, que le Kletorologion de 899 classe en sixiĂšme position en partant du bas et sâinscrivant entre le kandidatos et lâhypatos[3]. En 842, un strator dans lâarmĂ©e impĂ©riale avait droit Ă un salaire correspondant au grade 7 et Ă©quivalait Ă 144 nomismata[note 2] - [4].
Probablement importé de Byzance, ce titre fit son apparition en Europe occidentale à partir du milieu du VIIIe siÚcle. Une variante du titre (stratator) est attestée dans le royaume de Chypre en 1402[2].
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Strator » (voir la liste des auteurs).
- Basile le Macédonien commença sa carriÚre comme strator avant de devenir protostrator.
- Du grade 1 (domestique des Scholes) qui recevait un salaire de 2 880 nomismata, au grade 12 (soldats et rameurs) avec un salaire de 1 Ă 12 nomismata.
Références
- Lammert 1931, p. 330.
- Kazhdan 1991, vol. 3, « Strator », p. 1967.
- Bury 1911, p. 22.
- Treadgold 1995, p. 122.
Bibliographie
- (en) John Bagnell Bury, The Imperial Administrative System of the Ninth Century : With a Revised Text of the Kletorologion of Philotheos, Londres, Oxford University Press, .
- (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re Ă©d., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208).
- (de) F. Lammert, RealencyclopÀdie der Classischen Altertumswissenschaft, vol. IV-A, Stoa-Symposium, .
- (en) Warren Treadgold, Byzantium and Its Army, 284-1081, Stanford, Stanford University Press, (ISBN 0-8047-3163-2).