Statue de François Mahé de La Bourdonnais
La statue de François Mahé de La Bourdonnais est une statue monumentale en bronze située à Saint-Denis de la Réunion dans le département français d'outre-mer de La Réunion dans le sud-ouest de l'océan Indien. Elle représente l'amiral Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, qui fut gouverneur des îles de France et de Bourbon (actuelles îles Maurice et de La Réunion) de 1733 à 1746. Œuvre du sculpteur Louis Rochet, elle fut érigée en 1856[1]. Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le .
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Inscrit MH () |
Coordonnées |
20° 52′ 30,9″ S, 55° 26′ 48,4″ E |
Localisation
La statue se dresse place Candide-Azéma[2], au Barachois dans le centre de Saint-Denis de la Réunion face à l'océan Indien et à côté de la préfecture[1]. Son déplacement prochain a été annoncé en avril 2023 par la mairie et la préfecture[1].
Histoire
La statue, son socle, l'emmarchement et la grille qui l'entoure sont inscrits par arrêté le à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques[2] - [3].
À partir des années 2010, la présence de cette statue fait polémique. Elle fut plusieurs fois barbouillée par des militants pour rappeler le rôle de Mahé de la Bourbonnais dans l'esclavage à la Réunion[1]. Dans le mouvement mondial sur le « déboulonnage » des statues représentant des personnalités du passé colonial occidental, le collectif Laproptaz Nout Péi (« Balayons devant notre porte » en créole réunionnais) regroupant 43 associations de l'île à écrit à tous les élus locaux pour dénoncer « Ces statues [qui] continuent à ériger le crime comme une gloire »[1].
La maire de Saint-Denis de la Réunion Ericka Bareigts estime que la statue de ce « négrier » n'est « plus à sa place » rappelant que sous l'action de Mahé de la Bourbonnais le nombre d'esclaves à La Réunion est passé de « 648 en 1735 » à « 2612 en 1740 »[1] mais elle estimé que la statue doit être conservée à un autre endroit, se définissant comme « militante du non effacement de la connaissance ».
Le , la maire de Saint-Denis et le préfet de la Réunion, Jérôme Filippini, annonce que la statue allait être déplacée[1]. Elle devrait être érigée dans la caserne Lambert, qui abrite l'état-major des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien [1].
L'association des amis de Mahé de la Bourbonnais proteste contre ce déplacement et fait un appel au don pour financer une action en justice[1]. L'historien réunionnais Prosper Ève considère que le déplacement de la statue est un « non sens » et un « suivisme des idées folles venues des États-Unis », critiquant ceux qui jugent sans replacer les faits dans leur contexte[1]. L'historien Olivier Fontaine est lui aussi très critique, disant qu'il « ne peut justifier l'action de La Bourdonnais, mais que ce qu'il a fait est conforme à son temps et à ce que le pouvoir attendait de lui : développer l'économie de l'île à travers des exploitations agricoles utiles à la métropole et maintenir l'ordre »[1].
Autres statues
Il existe deux autres statues de Mahé de la Bourbonnais :
- une à Port-Louis, capitale de l'île Maurice, dans le centre-ville, en face du port ;
- une à Saint-Malo, en Bretagne, à l'extérieur des remparts.
Il existe également un buste dans le district de Pamplemousses à l'île Maurice.
Références
- Jérôme Talpin, « A La Réunion, le « déboulonnage » de la statue de l’amiral Mahé de La Bourdonnais ne passe pas », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Notice no PA97400042, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- (fr) « Liste des monuments historiques de La Réunion », Direction régionale des affaires culturelles de La Réunion, .
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :