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Stade olympique de Grenoble

Le stade olympique de Grenoble Ă©tait une structure provisoire construite Ă  Grenoble en 1967 en vue de la cĂ©rĂ©monie d'ouverture des Xe Jeux olympiques d'hiver le . D'une capacitĂ© de 60 000 places[1], ce stade en forme de fer Ă  cheval et dont le terre-plein rappelle la forme de la torche des Jeux de Grenoble a Ă©tĂ© dĂ©montĂ© immĂ©diatement après la fin des Ă©preuves olympiques.

Stade olympique de Grenoble
Stade olympique le 6 février 1968
Généralités
Adresse
Construction et ouverture
DĂ©but de construction
1967
Ouverture
6 février 1968
Fermeture
DĂ©molition
1968
Utilisation
Clubs résidents
Équipement
Capacité
60 000 places
Localisation
Coordonnées
45° 09′ 57″ N, 5° 43′ 56″ E
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Construction

Le site de construction du stade est dĂ©fini sur l'emplacement de l'aĂ©roport de Grenoble-Mermoz qui a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© en 1968 Ă  Saint-Geoirs. L'endroit est Ă  proximitĂ© immĂ©diate du centre de presse de la rue Malherbe, du village olympique, de la gare de Grenoble-Olympique ainsi que du centre Alpexpo qui voit sa première utilisation dans la rĂ©ception des visiteurs. L'ouvrage dont la construction dĂ©marre au mois d' par la sociĂ©tĂ© Entrepose est constituĂ© d'une structure de type tubulaire composĂ©e de 380 km de tubes, 400 000 boulons, 200 000 colliers de serrage[2]. Conçu par les architectes grenoblois, Bruno Pouradier-Duteil et Georges Pillon, l'ensemble recouvrant avec ses abords les plus proches une superficie de 60 000 m2 est orientĂ© dans l'axe de l'avenue Marcellin-Berthelot qui se voit prolongĂ©e afin d'atteindre le stade.

La distance de l'entrĂ©e de l'arène au grand escalier accĂ©dant Ă  la vasque olympique est de 300 mètres. Dans cet axe, un mât de 30 mètres de haut et d'un poids de 2 tonnes est installĂ© afin de porter le drapeau olympique d'une superficie de 54 m2 (6 m Ă— 9 m). Conçu en aluminium par la SISA, il a une forme de fuseau dont le plus gros diamètre est de m. Ce mât est offert au ComitĂ© d'organisation des jeux par la sociĂ©tĂ© Pechiney.

Les gradins du stade couvrent une superficie de 21 000 m2 et nĂ©cessitent 1 800 m3 de bois[3]. Face Ă  la tribune d'honneur, se trouve un rostre, fait de lames de verre horizontales et verticales rĂ©alisĂ© par la sociĂ©tĂ© Saint-Gobain, qui va servir aux orateurs pour s'adresser au public.

La vasque olympique construite par la sociĂ©tĂ© Stefi de Valence en collaboration avec la sociĂ©tĂ© grenobloise Neyrpic arrive en gare de Grenoble le . Elle est immĂ©diatement habillĂ©e d'un habillage de tĂ´le martelĂ©e dorĂ©e augmentant son poids et ses dimensions. Haute de 1,30 m, avec un diamètre de près de m, elle pèse 550 kg[4] et doit ĂŞtre hissĂ©e le 20 dĂ©cembre par un hĂ©licoptère Alouette III sur la plateforme de la tour, accessible par 96 marches de 3,50 mètres de large[5]. Le , le mât central arrivĂ© Ă  Grenoble par convoi routier est hissĂ© au centre du stade ; le quand a lieu le premier Ă©clairage de l'escalier et du mât par la sociĂ©tĂ© Luxazur. Le premier essai de la flamme dans la vasque se dĂ©roule . Une rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale de la cĂ©rĂ©monie d'ouverture se dĂ©roule le .

Cérémonie d'ouverture

Extrait plan de Grenoble (1968).
Alain Calmat, brandissant la torche, s'apprête à allumer la vasque de la flamme olympique, lors de la cérémonie d'ouverture.

L'animation de toutes les cérémonies est l'œuvre du Groupe de Paris dirigé par Alain Duchemin sur une musique de Jacques Bondon. L'architecture scénique, ainsi que l'ensemble des éléments décoratifs sont l'œuvre du cinéaste Jacques Valentin, assisté de l'architecte Denis Soulié.

Le mardi , après le dĂ©filĂ© des 1 500 athlètes sous un pâle soleil, dont le porte-drapeau de la dĂ©lĂ©gation française, Gilbert Poirot, ce sont les discours d'Albert Michallon, prĂ©sident du ComitĂ© d'organisation, et d'Avery Brundage, prĂ©sident du CIO, qui laissent place au gĂ©nĂ©ral de Gaulle annonçant Ă  15 h 39[6] d'une voix forte et assurĂ©e « Je proclame l'ouverture des Xe Jeux olympiques d'hiver de Grenoble ». Huit chasseurs alpins amènent alors l'immense drapeau olympique et le hissent sur le mât au son de l'hymne olympique. Puis des drapeaux olympiques sont hissĂ©s tout autour du stade Ă  cĂ´tĂ© des oriflammes de chaque pays et le maire d'Innsbruck remet le drapeau olympique Ă  Avery Brundage qui le remet Ă  Hubert Dubedout, maire de Grenoble.

Après un interlude musical, trois hĂ©licoptères larguent sur les tribunes 500 drapeaux olympiques suspendus Ă  des parachutes ainsi que trois mille roses en papier. Puis, arrivant par l'avenue Marcellin-Berthelot[7] bordĂ©e pour l'occasion de chaque cĂ´tĂ© par six cents sapins de douze mètres de haut[8], la flamme olympique portĂ©e par Daniel Robin est transmise Ă  l'entrĂ©e du stade au patineur Alain Calmat qui traverse le stade pour aller gravir l'abrupt escalier monumental de 96 marches recouvertes d'aluminium, afin d'embraser la vasque olympique. Cependant, aucun risque ne peut ĂŞtre pris pour la montĂ©e finale et c'est avec un bâton de rĂ©sine que la flamme est transmise Ă  Alain Calmat[9]. Des battements de cĹ“ur sont sonorisĂ©s durant l'ascension des escaliers devant une foule Ă©bahie[10]. Il est 16 h 10 lorsque Alain Calmat se retourne pour saluer le stade et qu'il allume la vasque olympique.

La cérémonie se termine par le serment des athlètes prononcé par Léo Lacroix et tandis que les flammes partent vers les différents lieux des épreuves, cinq Fouga Magister de la patrouille de France tracent les couleurs olympiques dans le ciel de la ville selon une trajectoire nord-sud.

Chaque site olympique reçoit une flamme olympique, y compris celui de Grenoble, dans le parc Paul-Mistral, mais bien qu'aucune Ă©preuve sportive ne doive se dĂ©rouler dans ce stade d'ouverture, quatre citernes de 1,75 tonne contenant 40 tonnes de propane[11] sont installĂ©es derrière la tour, afin d'assurer l'alimentation en gaz pour permettre Ă  la vasque olympique de briller sur la ville durant toute la durĂ©e des jeux[12]. C'est le stade de glace qui accueille la cĂ©rĂ©monie de clĂ´ture des jeux le en prĂ©sence du Premier ministre Georges Pompidou.

Cérémonies et épreuves olympiques sont retransmises pour la première fois en couleur[13] par l'ORTF (111 heures au total dont 50 en couleur) pour la zone Europe et le Canada, par ABC pour tout le continent américain grâce à deux satellites couleur dont Early Bird[14]. C'est la chaîne NHK qui retransmet les épreuves pour le Japon. Les commentateurs français de cette cérémonie sont Léon Zitrone, Jacques Perrot et Robert Chapatte[15]. La cérémonie est également retransmise en direct dans vingt salles de cinéma en France dont trois à Grenoble[16].

En 1969, le film américain La Descente infernale avec Robert Redford et Gene Hackman montre quelques scènes tournées lors de cette cérémonie d'ouverture.

DĂ©molition

Site actuel du stade olympique.

Le , la vasque est descendue de sa tour par un hĂ©licoptère et transfĂ©rĂ©e au parc de l'institut national des sports de Vincennes, près de Paris, puis le dĂ©montage du stade (structure tubulaire composĂ©e de pas moins de 380 km de tubes, 400 000 boulons et 1 800 m3 de bois commence[17]. Ce n'est que 20 ans plus tard, et grâce Ă  Alain Carignon alors maire de Grenoble, que la vasque sera rapatriĂ©e Ă  Grenoble le afin d'ĂŞtre rĂ©novĂ©e et installĂ©e dĂ©finitivement aux abords du parc Paul-Mistral lors d'une cĂ©rĂ©monie le . Quant au mat olympique, il a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© Ă  peu de distance, sur le carrefour giratoire d'Alpexpo oĂą il est encore visible de nos jours[18].

En 1970, sur le site de ce stade dĂ©marre le chantier d'un ensemble immobilier Ă  l'architecture spĂ©cifique appelĂ© « galerie de l'Arlequin Â», qui accueillera ses premiers habitants en , formant ainsi le premier quartier de la Villeneuve de Grenoble.

Notes et références

  1. DauphinĂ© libĂ©rĂ© du 20 dĂ©cembre 1967, page 9. Le chiffre de 60 000 reste le plus souvent citĂ©, bien que le mĂŞme quotidien mentionne le 7 fĂ©vrier une foule de 100 000 personnes dans le stade. Il est probable que les journalistes aient voulu compter une partie de la foule encadrant l'extrĂ©mitĂ© de l'avenue Marcellin-Berthelot. Le commentateur LĂ©on Zitrone de la deuxième chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision parle de 70 000 personnes.
  2. Rapport officiel des jeux de Grenoble, page 200., sur la84foundation.org
  3. Archives municipales de Grenoble, cote 4R38.
  4. Grenoble 1968.com
  5. Rapport officiel des jeux de Grenoble, page 196., sur la84foundation.org
  6. Heure précise donnée par le commentateur Léon Zitrone dans l'archive de la cérémonie de l'Institut national de l'audiovisuel.
  7. La flamme olympique est arrivée de Saint-Pierre-de-Chartreuse par le col de Porte, puis la grande-rue à La Tronche, quai des Allobroges, quai Xavier-Jouvin, pont de la Citadelle, les quais Brosse, Jay, Créqui, place de la Bastille, boulevard Gambetta, place Gustave-Rivet, avenue Albert-1er-de-Belgique et Marcellin-Berthelot.
  8. Dauphiné libéré du 10 janvier 1968.
  9. « Il a allumé la flamme des J.O de Grenoble 1968 : rencontre avec l'ex-député du Cher Alain Calmat », sur leberry.fr, (consulté le )
  10. [vidéo] Memo sport à l'occasion du 40e anniversaire de ces jeux, sur memosport.fr du 17 février 2010, consulté le 18 novembre 2018.
  11. Le Dauphiné libéré du 21 décembre 1967.
  12. fondationberliet.org, Jeux Olympiques de Grenoble 1968.
  13. [vidéo]INA : Moyens techniques de l'ORTF pour les Jeux (10e/19 min 02 s)
  14. Alain Arvin-Berod, Les neiges de Grenoble, page 84.
  15. Quatre autres journalistes les rejoindront pour les Ă©preuves sportives, dont Thierry Roland sur l'anneau de vitesse.
  16. Dauphiné libéré du 6 février 1968.
  17. Jean-Bernard Litzler, « Ouverture des JO : ce stade à 100 millions ne servira que 4 fois », sur lefigaro.fr, .
  18. geocaching.com, Le Mât Olympique., sur geocaching.com

Annexes

Bibliographie

  • [PDF]Rapport officiel des jeux olympiques d'hiver de 1968
  • AndrĂ©-Georges Dassaud, Fantastique Grenoble... Xe Jeux olympiques d'hiver, Ed. B. Arthaud, 1968
  • Claude Francillon, Chamonix 24, Grenoble 68, Albertville 92 : le roman des jeux, Éditions GlĂ©nat, Grenoble, 1991, (ISBN 2-7234-1418-3)
  • Alain Arvin-Berod, Les Neiges de Grenoble : 1968-2008, Ă©d. Conservatoire Observatoire Laboratoire des Jeux Olympiques de Grenoble, Deux ponts, Bresson, 2008, (ISBN 978-2-9530044-2-7)

Liens externes


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