Stéphane Vautherin
StĂ©phane Vautherin, nĂ© le Ă Francheville (RhĂŽne) et mort le Ă Lyon, est un prĂȘtre français, collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale.
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DĂ©cĂšs |
(Ă 74 ans) Lyon |
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Activité |
PrĂȘtre catholique (Ă partir de ) |
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Biographie
Stéphane Vautherin est né à Francheville en 1889 [1].
Le prĂȘtre
Il est ordonnĂ© prĂȘtre en 1913. Il est dans un premier temps vicaire Ă Collonges puis dans une paroisse de Lyon [1].
Il contribua au lancement dans les années 1930 du mouvement scout en région lyonnaise. Il fonde un foyer à Collonges-au-Mont-d'Or. Puis il quitte le mouvement scout pour des raisons politiques et pédagogiques. Il fonde peu avant la guerre les Chevaliers de Notre-Dame[2], une sorte de troupe scoute anticommuniste qui cherche à faire revivre l'esprit de la chevalerie.
Le milicien
En 1943, il s'autoproclame aumĂŽnier de la Milice française de Lyon [3]. Selon le tĂ©moignage du rĂ©sistant Maurice, un radio, prisonnier des miliciens, les confessions pouvaient tourner Ă l'interrogatoire. Quelques annĂ©es plus tard, il affirma avoir eu affaire au milicien, pas au prĂȘtre.
Fin , il semble qu'il facilita l'évasion du résistant catholique Henri Jeanblanc.
Puis le , jour de la libération de Lyon, il héberge le chef milicien en fuite Paul Touvier dans une cache qu'ils ont aménagée ensemble, au siÚge des « Chevaliers de Notre-Dame », à FourviÚre[3].
L'aprĂšs-guerre
AprÚs la libération de Lyon, le 3 septembre 1944, et à la suite de ses relations avec la Milice de Lyon, il est en résidence surveillée au sein de l'abbaye Notre-Dame-des-Dombes. En février 1945, il est condamné, pour collaboration, aux travaux forcés à perpétuité. Puis sa peine est commuée en sept ans de prison et finalement il est libéré de façon anticipée en juillet 1947 [1].
Plus tard, en 1947, arrĂȘtĂ© par la police, Paul Touvier dĂ©noncera ceux qui l'ont aidĂ© dans sa fuite, dont l'abbĂ© Vautherin. Ce qui n'empĂȘchera pas celui-ci, en 1963, alors curĂ© de Saint-Sorlin, de tĂ©moigner en faveur de Touvier, alors que celui-ci tentait de se faire gracier de sa condamnation Ă mort par contumace.
Le , l'un de ses disciples, le pÚre Gérard Lafond, fonde une nouvelle association nommée Ordre des chevaliers de Notre-Dame, reprenant le nom de la troupe scoute de Vautherin[4].
Références
- RĂ©mond 1992, page 87.
- « Histoire du lycée », sur lyceesaintmarc.org (consulté le ).
- « Les Ă©tranges amitiĂ©s ecclĂ©siastiques de l'ancien milicien Le bon abbĂ© Duquaire et les chevaliers de Notre-Dame », Le Monde,â (lire en ligne)
- (en) Sophie Coignard et Marie-ThérÚse Guichard, French connections : networks of influence, Algora, (lire en ligne), p. 224.
Bibliographie
- RenĂ© RĂ©mond (dir.), Jean-Pierre AzĂ©ma, François BĂ©darida, GĂ©rard Cholvy, Bernard Comte, Jean Dujardin, Jean-Dominique Durand et Yves-Marie Hilaire, Paul Touvier et l'Ăglise â Rapport de la commission historique instituĂ©e par le cardinal Decourtray, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siĂšcle », , 417 p. (ISBN 978-2-213-64841-5, lire en ligne).
- Laurent Greilsamer et Daniel Schneidermann, Un Certain Monsieur Paul, Fayard, Paris, 1989.
- GĂ©rard Chauvy, Lyon, 40-44, Plon, Paris, 1985.
- Jacques Delperrié de Bayac, Histoire de la milice, 1918-1945, éd. Fayard, Paris, 1969
- Jacques Duquesne, Les Catholiques français sous l'Occupation, Grasset, Paris, 1986.