Spectrométrie d'absorption
La spectrométrie d'absorption est une méthode de spectroscopie électromagnétique utilisée pour déterminer la concentration et la structure d'une substance en mesurant l'intensité du rayonnement électromagnétique qu'elle absorbe à des longueurs d'onde différentes.
Typologie
La spectroscopie d'absorption peut ĂȘtre atomique ou molĂ©culaire.
Spectroscopie | Nom en français | Nom en anglais | Méthode d'excitation | Méthode d'atomisation | Exemples[1] | Détection |
---|---|---|---|---|---|---|
Spectroscopie d'absorption atomique | Spectroscopie dâabsorption atomique (SAA) | Atomic absorption spectroscopy (AAS) | Rayons Ă©lectromagnĂ©tiques surtout UV-Visible | Flamme | Flame AAS (F-AAS) | Rayons Ă©lectromagnĂ©tiques surtout UV-Visible non absorbĂ©s |
Ălectrothermie | Electrothermal AAS (ET-AAS) ou spectroscopie d'absorption atomique par four graphite (GF-AAS) ou SAA-ET ou SAAE | |||||
Techniques de gĂ©nĂ©ration de vapeur | SpectromĂ©trie dâabsorption atomique Ă vapeur froide (CV-AAS) et spectromĂ©trie d'absorption atomique par gĂ©nĂ©ration d'hydrure (HG-AAS) | |||||
Spectroscopie d'absorption des rayons X (SAX) | X-ray absorption spectroscopy (XAS) | Rayons X | Pas d'atomisation | XANES, EXAFS | Rayons X non absorbés | |
Spectroscopie d'absorption moléculaire | Spectroscopie d'absorption moléculaire | Molecular absorption spectroscopy | Rayons électromagnétiques allant de l'ultraviolet jusqu'aux ondes radio | Pas d'atomisation | Rayons électromagnétiques allant de l'ultraviolets jusqu'aux ondes radio non absorbés |
Spectroscopie d'absorption moléculaire
Comme indiqué dans le tableau précédent, les rayonnements électromagnétiques exploités en spectroscopie d'absorption moléculaire vont de l'ultraviolet jusqu'aux ondes radio :
Onde électromagnétique | Transition électronique, vibration ou rotation moléculaires[2] | Nom en français | Nom en anglais |
---|---|---|---|
Ultraviolet et Visible | Transitions Ă©lectroniques | Spectroscopie ultraviolet-visible | Ultravioletâvisible spectroscopy |
Infrarouge | Vibrations de molécules | Spectroscopie infrarouge | Infrared spectroscopy |
Combinaison vibration-rotation de molécules | Spectroscopie Raman | Raman spectroscopy | |
Micro-ondes | Rotations de molécules | Spectroscopie rotationnelle | Rotational spectroscopy |
Ondes radio | Rotations de molécules |
Loi de Beer-Lambert
La couleur d'un corps en transmission (transparence) représente sa capacité à absorber certaines longueurs d'onde. L'absorption d'une longueur d'onde λ par une substance (parfois nommée un produit ou un milieu) est modélisée par la loi de Beer-Lambert :
oĂč
- I0 est l'intensité incidente de la radiation λ, et I est l'intensité sortante ;
- ” est le coefficient d'absorption (il dépend du type de substance et de λ) ;
- Ï est la masse volumique (de la substance) ;
- x est la distance parcourue (dans la substance).
On peut typiquement étudier les propriétés des substances chimiques en fonction de la concentration de différentes espÚces (analyse quantitative) et/ou de l'environnement chimique de l'échantillon (analyse qualitative).
Analyse qualitative
Connaissant la densité d'un produit et le chemin x parcouru par la lumiÚre, si l'on mesure l'intensité sortant du produit, on peut déterminer le coefficient d'absorption pour la longueur d'onde considérée.
Les pics d'absorption (maxima de ”) correspondent à des transitions électroniques (quantifiées), et sont donc caractéristiques de la nature des atomes et de leurs liaisons chimiques.
Ceci permet de reconnaßtre la nature chimique de certains produits. C'est notamment l'absorption de longueurs d'onde données de la lumiÚre solaire qui a permis de découvrir que le Soleil était entouré de gaz, ce qui amena à la découverte de l'hélium.
Analyse quantitative
Supposons que l'on ait :
- un produit 1 ayant un coefficient d'absorption ”1 trÚs important pour une longueur d'onde λ1 et négligeable pour λ2 ;
- un produit 2 ayant à l'inverse un coefficient ”2 d'absorption négligeable pour λ1 mais trÚs important pour λ2 ;
alors, pour un mĂ©lange des produits 1 et 2, avec une masse volumique respective Ï1 et Ï2, on aura :
- .
La mesure des intensitĂ©s respectives de λ1 et λ2 permet donc de dĂ©terminer Ï1 et Ï2, et donc de dĂ©terminer les proportions du mĂ©lange. Cela nĂ©cessite un Ă©talonnage afin de s'abstraire de l'intensitĂ© I0(λ) et de l'absorption propre de l'appareil. On travaille en gĂ©nĂ©ral en rapport d'intensitĂ© :
soit
- .
La deuxiĂšme Ă©quation est celle donnant la masse volumique totale Ï :
- Ï = Ï1 + Ï2.
D'une maniÚre générale, si l'on a un mélange de n produits ayant chacun un pic d'absorption caractéristique pour une longueur d'onde donnée λi, on a alors un systÚme de n équations à résoudre :
et
- .
Applications
Outre l'analyse chimique, on utilise cette méthode pour déterminer le pourcentage d'oxygénation du sang (oxymétrie).
Références
- Richard KoplĂk, Advanced strategies in food analysis, Atomic spectrometry, http://web.vscht.cz/~poustkaj/en%20asfa%20au%20koplik%20atomic%20spectrometry.pdf
- Douglas Skoog, Donald West, F. James Holler, Chimie analytique, De Boeck Supérieur, 1997