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Sonate pour violon et piano (Janáček)

La Sonate pour violon et piano JW VII/7 est la troisième sonate pour violon de Leoš Janáček, les deux premières étant restées inachevées[1].

Sonate pour violon et piano
JW VII/7
Genre musique de chambre
Nb. de mouvements 4
Musique Leoš Janáček (1854-1928)
Effectif violon et piano
Durée approximative environ 16 minutes
Dates de composition 1914-1922
Création
Prague
Interprètes Stanislav Novák (violon) et Václav Štěpán (piano)
Versions successives
1916-1920; 1922 (version définitive)

Œuvre limpide au caractère élégiaque, la Sonate pour violon et piano manifeste discrètement la russophilie de Janáček. Cette “inspiration russe” se retrouve dans une composition contemporaine, Taras Bulba d'après Gogol[2] - [3].

Composition

Janáček compose sa sonate dans une période d'intérêt marqué pour la musique de chambre: Trio avec piano, violon, violoncelle (1908, perdu), Pohádka (Le Conte) pour violoncelle et piano (1910). C'est aussi le début de la Première Guerre mondiale qui va aboutir au démantèlement de l'Empire d'Autriche et l'indépendance des Tchèques : « J'ai écrit la Sonate pour violon en 1914, au début de la guerre, alors que nous attendions les Russes en Moravie »[4].

Janáček commence la composition en en récupérant Balada, originellement le 3e mouvement de sa Deuxième sonate pour violon et piano[5] et qu'il avait retravaillé en 1912 pour une publication en 1915[6] - [2]. Il place cette Ballade en troisième mouvement de sa nouvelle sonate.

La sonate semble être achevée en et Janáček propose au jeune violoniste Jaroslav Kocián de la créer lors d'un concert pragois mais il la refuse. Une première version est cependant crée le lors d'un concert organisé par la Société morave de Prague[7]; dans cette version, l’Adagio est le deuxième mouvement et la Ballada le troisième; il y a, en outre, un quatrième mouvement rapide, Con moto. À l'automne 1916, après la défaite russe à Gorlice, Janácek retravaille sa sonate, en élimine et réarrange des pans entiers[6]; il rédige un nouveau quatrième mouvement, un Allegro, qu'il rejette pour réécrire le finale originel sous la forme d'un Allegretto en 1920[8].

Une troisième version de la sonate est achevée en 1921: le premier mouvement, qui n'a jamais changé de place, est largement révisé; la Ballada devient le deuxième mouvement et l’Adagio (le deuxième mouvement de la version de 1915) le finale cependant que le finale de 1915 (abandonné puis récrit) devint le troisième mouvement Allegretto[8]. Cette version de l'œuvre est créée au Musée des Arts appliqués de Brno par le violoniste František Kudláček et Jaroslav Kvapil[9] au piano[8] le lors d'un concert de nouvelle musique morave organisé par le Club des jeunes compositeurs. Elle est ensuite jouée à Prague le par Stanislav Novák au violon et Václav Štěpán au piano au Festival de la Société internationale de musique contemporaine. La première à l'étranger a lieu à Francfort en 1923 avec Paul Hindemith au violon.

La sonate est publiée à Prague en 1922 par Hudební Matice Umělecké Besedy puis par Universal Edition.

Analyse

Fichiers audio
2e mouvement : Ballada
3e mouvement : Allegretto
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  1. Con moto : dans une forme sonate rhapsodique, le premier thème rappelle l'avant-dernière scène de Katja Kabanova. Ce mouvement est composé de blocs bien caractérisés par des textures (trémolos, trilles, etc.) et des oppositions thématiques (mélodie initiale vs petite cellule cadentielle).
  2. Ballada : Mélodie lyrique qui évoque la région des Beskydes dans un climat de conte populaire évoluant vers un nocturne.
  3. Allegretto : Emprunt du thème du destin de Katja Kabanova. Ce mouvement très allègre fait varier une mélodie pentatonique, ornée par des sortes d’interjections au violon.
  4. Finale : ce mouvement est composé de séquences juxtaposées, aux tempi très variés : Adagio, puis le violon et le piano s'ignorent sur un poco più mosso con crescente emozione, avant de s'affronter dans un maestoso. Retour de l'Adagio.

Liens externes

Bibliographie

  • François-René Tranchefort (direction), Guide de la Musique de Chambre, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », (1re éd. 1989), 995 p. (ISBN 2-213-02403-0), p. 488


Notes et références

  1. Première sonate pour violon et piano, Leipzig, 14-18 janvier 1880 (deux mouvements), perdue.
  2. Guy Erismann, Janáček ou la passion de la vérité, Éditions du Seuil, 1980, 351 pages, p. 144-145.
  3. Derek Katz, Janáček Beyond the Borders, University Rochester Press, 2009, 175 pages, p. 35-39.
  4. Lettre au musicologue Otakar Nebuška, 1922, in Derek Katz, op. cit.
  5. Deuxième sonate pour violon et piano, Vienne, 16 avril-12 mai 1880; perdue. Selon Calum MacDonald, « aucune preuve indépendante ne l’atteste, d’autant que de nombreux traits stylistiques auraient été impossibles chez un Janáček aussi juvénile » (notes de l'enregistrement Hyperion CDA67699, 2010).
  6. Mirka Zemanová, Janacek: A Composer's Life, John Murray Publisher Ltd., Londres, 2002, 352 pages, p. 117-118.
  7. Erismann, op. cit. p. 146.
  8. Calum MacDonald, notes de l'enregistrement Hyperion CDA67699, 2010.
  9. Un élève de Janáček mieux connu comme compositeur.
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