Solarisation (agriculture)
La solarisation du sol est une méthode non chimique de prophylaxie pour lutter contre les ravageurs. Elle fait partie des méthodes de protection intégrée des cultures. Le principe de cette méthode repose sur l'utilisation du rayonnement solaire pour augmenter la température des couches superficielles du sol (jusqu'à 30–40 cm) à des niveaux auxquels de nombreux agents pathogènes des plantes seront tués ou fortement affaiblis[1] - [2].
Elle consiste à couvrir le sol avec une bâche, généralement en polyéthylène transparent pour piéger l'énergie solaire et augmenter la température du sol[3]. La solarisation du sol affaiblit et tue les champignons, les bactéries, les nématodes, les insectes et les acariens nuisibles ainsi que les adventices dans le sol. Cette technique dépend des conditions météorologiques, de la température et de l'humidité du sol et peut provoquer des changements physiques, chimiques et biologiques dans le sol.
Technique
Il est nécessaire que le sol atteigne des températures entre 35 °C et 60 °C pour tuer les pathogènes des 30 premiers centimètres du sol[4]. En maraîchage, cette technique s'applique aussi bien sous abri qu'en plein champ[2].
Conditions
Pour augmenter l'effet du réchauffement par l'énergie solaire, des conditions météorologiques saisonnières optimales sont nécessaires, notamment de hautes températures, de rayonnement solaire et d'humidité du sol[5]. Il est notamment recommandé d'avoir trois jours continus de soleil après la pose de la bâche[2].
Avantages
- C'est une alternative Ă l'utilisation de produits phytosanitaires, permettant de diminuer Ă la fois la pollution des sols, la pollution de l'eau et la pollution de l'air[6].
- Cette technique s'applique Ă tous les types de sol[6].
Limites
- Augmentation du temps de travail[6].
- Occupe le sol pendant au moins deux mois d'été[6].
- Effet limité sur certaines adventices telles que le chiendent, le pourpier ou le liseron, ou le stock semencier en profondeur[6].
- Effet limité sur Corky root (champignon tellurique) et sur les nématodes[2].
- Méthode non-sélective[6].
Notes et références
- (en) Raaijmakers, Paulitz, Steinberg et Alabouvette, « The rhizosphere: a playground and battlefield for soilborne pathogens and beneficial microorganisms », Plant and Soil, vol. 321, nos 1–2,‎ , p. 341–361 (ISSN 0032-079X, DOI 10.1007/s11104-008-9568-6)
- Mazollier Catherine, « La solarisation », Refbio Maraîchage PACA,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- (en) Stapleton, « Soil solarization in various agricultural production systems », Crop Protection, vol. 19, nos 8–10,‎ , p. 837–841 (ISSN 0261-2194, DOI 10.1016/s0261-2194(00)00111-3)
- (en) Jaacov Katan et Abraham Gamliel, Soil Solarization : Theory and Practice, The American Phytopathological Society, , 266 p. (ISBN 978-0-89054-419-8, DOI 10.1094/9780890544198.012), « Soil Solarization as Integrated Pest Management », p. 89–90
- (en) Katan J, « Solar Heating (Solarization) of Soil for Control of Soilborne Pests », Annual Review of Phytopathology,‎ , p. 211-236 (ISSN 0066-4286, DOI 10.1146/annurev.py.19.090181.001235)
- Launais et al., Guide pratique pour la conception de systèmesde culture légumiers économes en produits phytopharmaceutiques, Ministère chargé de l’agriculture, Onema, GIS PIClég, , 178 p. (lire en ligne), p. 143-144