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Site archéologique de la Croix-Guillaume

Le site de hauteur de la Croix-Guillaume Ă  Saint-Quirin (Moselle) est un hameau de la pĂ©riode romaine situĂ© Ă  une vingtaine de kilomètres de l’agglomĂ©ration antique de Pons Saravi, l’actuelle Sarrebourg, dernière Ă©tape de la voie antique Langres-Strasbourg, pendant la pĂ©riode romaine, avant le col de Saverne. Ce plateau de 7 000 m2 environ, constituĂ© de grès, culmine Ă  487 m de haut et domine Ă  l’Est la vallĂ©e de la Sarre rouge et Ă  l’Ouest la vallĂ©e de la Sarre blanche. Depuis le XVIIIe siècle, le site attire les Ă©rudits et les premières investigations archĂ©ologiques sont rĂ©alisĂ©es Ă  partir de 1962, Ă  travers quelques sondages, puis rĂ©cemment entre 1994 et 1999. Le mobilier archĂ©ologique dĂ©couvert sur ce site, comme le mobilier cĂ©ramique, mĂ©tallique, etc., ainsi que les nombreuses stèles ou fragments de stèles funĂ©raires ou votives, les monuments en ronde-bosse, comme les statues de culte des cavaliers dits Ă  l’anguipède, sont conservĂ©s et exposĂ©s en partie au musĂ©e du pays de Sarrebourg. Ce site est inscrit aux monuments historiques depuis le [1].

Stèle funéraire (musée du pays de Sarrebourg).
Site archéologique de la Croix-Guillaume
La nécropole
Présentation
Type
Construction
Propriétaire
État français
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
Rue de la Basse Aubry
Coordonnées
48° 36′ 40″ N, 7° 06′ 26″ E
Localisation sur la carte de la Moselle
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Localisation sur la carte de Lorraine
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Localisation sur la carte de France
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Le dĂ©but de l’occupation de ce site remonterait, d’après la datation de tessons de cĂ©ramique dĂ©couverts dans les fondations de quelques bâtiments d’habitation, Ă  la fin du Ier siècle et plus prĂ©cisĂ©ment vers 80 de notre ère. L’abandon de ce plateau pour la pĂ©riode romaine se fait dans la seconde moitiĂ© du IIIe siècle. Environ 80 structures funĂ©raires ont Ă©tĂ© mises au jour et identifiĂ©es, ainsi que six carrières et deux zones cultuelles importantes. La première, l’aire cultuelle A, est localisĂ©e Ă  10 m Ă  l’est d’un bâtiment, la seconde aire cultuelle (B), est implantĂ©e en bordure occidentale de la nĂ©cropole. Les fragments d’au moins quatre colonnes de cavaliers dits Ă  l’anguipède ont Ă©tĂ© exhumĂ©s dont l’un diffĂ©rent, ne possède pas de monstre anguipède mais bel et bien un aigle, oiseau attribut de Jupiter. Une statue du dieu Taranis-Jupiter, exposĂ©e au musĂ©e lapidaire d'Avignon, le reprĂ©sente tenant de la main droite une roue avec un aigle Ă  ses pieds. Quelques stèles votives sont Ă©galement connues et reprĂ©senteraient les divinitĂ©s suivantes : Rosmerta et Mercure. Le corps d’un taureau, en ronde-bosse, a Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©, cet animal est un des animaux attributs de Mercure. Cette reprĂ©sentation reste assez rare en Gaule et se retrouve Ă  une dizaine de kilomètres plus au sud : au Donon un bas-relief, aujourd’hui exposĂ© au musĂ©e dĂ©partemental d'art ancien et contemporain d'Épinal, sculptĂ© dans la roche, ici le grès, prĂ©sente un lion et un taureau affrontĂ©s du cĂ´tĂ© Est du sommet. Une borne milliaire dĂ©couverte en 1869 entre le Petit et le Grand Donon confirme l’existence d’une voie antique entre le site du Donon et l’agglomĂ©ration antique de Sarrebourg via la Croix-Guillaume. Les deux aires cultuelles de ce site respectivement de 15 et 14 m de long par 9 et 6 m de large se situent entre la zone d’habitat, les carrières 2 et 5 qui font face Ă  la nĂ©cropole ce qui correspond Ă  la place centrale de ce plateau. Si le bâtiment 1, le plus grand fait 22 m de long par 8 m de large, les quatre autres sont de taille plus modeste : 5 Ă  6 m de long par 2 Ă  5 m de large environ. Ces installations correspondraient Ă  quelques carriers et leurs familles. Une citerne situĂ©e au Nord du plateau permettait très certainement de collecter les eaux de pluie et de ruissèlement. D’autres structures, comme des terrasses amĂ©nagĂ©es, tendent Ă  prouver l’existence de terrasses cultivĂ©es ou encore certaines activitĂ©s agro-pastorales sur ce site.

  • Bâtiment 1.
    Bâtiment 1.
  • Bâtiment 1.
    Bâtiment 1.
  • Carrière 1.
    Carrière 1.

Au sein de la nécropole, des urnes funéraires constituées de récipients en céramique accueillant les cendres et les os brûlés de défunts, se retrouvent jusqu’à la fin de l’occupation du site et ces tombes étaient marquées dans le paysage par des cercles ou des enclos rectangulaires de pierres encore visibles aujourd’hui. D’autres contenants comme des coffres en bois, plus rares, ou en grès font leur apparition à partir de la fin du IIe siècle de notre ère dans lesquels se retrouvent de nombreuses offrandes comme des haches en fer, des fibules en bronze, des fusaïoles, des anneaux, des couteaux, etc., certains surmontés par des ronde-bosse représentant la déesse Épona. Plus nombreuses, des stèles funéraires en grès dites stèle-maisons ont été identifiées portant parfois comme décor une rouelle ou une rosace. Il existe d’autres types de stèles comme des stèles-plaques, représentant un personnage en buste, des stèles à édicules ou encore des urnes en grès.

  • Stèle-maison en batière
    Stèle-maison en batière
  • SĂ©pulture avec une stèle-Ă©dicule et une urne
    Sépulture avec une stèle-édicule et une urne
Encoches antiques d'un engin de levage.

Si les carrières antiques situées au lieu-dit la Croix Guillaume sont exploitées par des carriers accompagnés de tailleurs de pierres, qui pour la plupart semblent vivre sur le site, et sont reconnaissables à leur production, d’autres réalisations seraient l’œuvre de tailleurs de pierres itinérants qui alimenteraient un commerce extérieur, comme le prouve la découverte d’une plaque, taillée des deux côtés, prévue pour la construction d’un mausolée. Ces carrières ont laissé de nombreuses traces comme des fronts de taille, des tas de déchets, des lignes d’emboîtures ou d’encoignures, des traces d’encrages de machines de levage, des blocs en cours de taille, des caniveaux pour l’évacuation des eaux, etc. Des coins en fer ont également été retrouvés.

Le site de la Croix-Guillaume se situe à quelques kilomètres à l’Est du village de Saint-Quirin, dans la forêt domaniale, en direction de Lettenbach et Abreschviller sur la route départementale 96, puis en direction des Deux-cols, prendre la route des quatre chemins pour arriver sur le parking à l’entrée du sentier de randonnée. Puis de là, suivre le balisage menant au carrefour de la Croix-Guillaume puis le GR 5 sur 200 m et arrivée sur le site, au bout d’une dizaine de minutes de marche, où le parcours est fléché.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • B. Babault et M. Lutz, « La nĂ©cropole gallo-romaine de la Croix-Guillaume près de Saint-Quirin (Moselle) Â», in Annuaire de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie de Lorraine, LXXIII, 1973, p. 23-51
  • K. Bouchet, D. Heckenbenner, N. Meyer, M. Mondy, I. Le Goff, M. Rohmer, Le site gallo-romain de la Croix Guillaume Ă  Saint-Quirin (Moselle), brochure Ă©ditĂ©e par l’association pour la recherche archĂ©ologique au Pays de Sarrebourg, avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC-Lorraine), du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Moselle et de la commune de Saint-Quirin, 2008, 46 p. (ISBN 9782953294606) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • A. Fournier et V. Franck, Les Vosges du Donon au Ballon d’Alsace, 1901, 680 p.
  • J.-J. Hatt, « Informations archĂ©ologiques, Moselle, Saint-Quirin Â», dans Gallia, volume 22, no 2, 1964, p. 356-357 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • D. Heckenbenner et N. Meyer, « Les carrières de grès de la Croix-Guillaume Ă  Saint-Quirin (Moselle) Â», dans Carrières antiques de la Gaule. Une recherche polymorphe, Gallia, tome 59, 2002, p. 145-154 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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