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Simone Segouin

Simone Segouin, également connue par son nom de guerre Nicole Minet, née le à Thivars près de Chartres (Eure-et-Loir) et morte le à Courville-sur-Eure (Eure-et-Loir), est une résistante française engagée dans les Francs-tireurs et partisans (FTP).

Simone Segouin
Simone Segouin, le 23 août 1944.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Simone Denise Segouin
Pseudonyme
Nicole Minet
Nationalité
Activités
Résistante, infirmière pédiatrique
Période d'activité
Autres informations
Grade militaire
Sous-lieutenant (Ă  partir de )
Conflit
Distinctions

Biographie

Fille d’agriculteurs communistes, entourée de trois frères, Simone Segouin travaille au sein de la ferme familiale lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Mais, c’est en 1944, alors âgée de 18 ans, qu’elle entre dans la Résistance[1].

Son père, conseiller municipal et résistant actif, doit fournir aux Allemands une liste de jeunes filles du village, sans emploi, susceptibles de les servir au château de Spoir, sur la commune voisine de Mignières, où ils étaient installés. Afin que sa fille ne soit pas réquisitionnée, il décide de la faire passer pour couturière. Mais, un matin, les Allemands arrivent à la ferme avec une pile de vêtements à raccommoder. Prise à son propre mensonge, Simone doit quitter Thivars et faire croire qu’elle part travailler à Paris avec sa tante Au Bon Marché.

C’est à ce moment qu’elle s’engage dans la Résistance chartraine aux côtés de son futur compagnon, le lieutenant Boursier[2], avec une envie toute particulière de suivre les traces de son père.

« Mon père avait fait la guerre de 14 et s’était engagĂ© Ă  18 ans ; c’était un grand rĂ©sistant Â», raconte-t-elle. « On n’en parle pas, mais il avait participĂ© Ă  la libĂ©ration du camp de Voves… c’était vraiment un rĂ©sistant important ! »

La complicité qui l’unissait alors à son père est unique, car aucun de ses trois frères ne s’est engagé dans la Résistance. Elle semble avoir été bercée dans le patriotisme depuis son enfance : « Les Allemands étaient des ennemis… On était français ! ».

C’est alors, sous le pseudonyme de Nicole Minet, que débute sa nouvelle vie. Le groupe des Francs-tireurs et partisans (FTP) qu’elle rejoint lui fournit une carte d’identité en bonne et due forme. L’état-civil de Dunkerque ayant été bombardé, elle devient, comme un grand nombre de résistants, native de Dunkerque.

Sa première mission est de voler la bicyclette d’une coursière allemande[3]. Alors que celle-ci est dans la poste de Chartres, Nicole s’empare de sa bicyclette qui devient, après avoir été repeinte, son véhicule de liaison[4]. Pendant un an, la jeune femme parcourt l'Eure-et-Loir en tant qu'agente de liaison. Elle transporte des armes et des messages au nez et à la barbe des Allemands[5]. Après de nombreuses missions entre Châteaudun, Dreux et Chartres, les FTP lui proposent assez rapidement de prendre les armes.

Il s’ensuit alors une formation très stricte dans le maniement des armes. « Il fallait montrer son courage et ses opinions. » Elle devient une des rares femmes à participer à des combats de rues, ce qui lui donne une place atypique et respectée au sein de la Résistance[6]. Elle participe activement à la libération de Chartres et de ses alentours, puis elle part avec une vingtaine de compagnons libérer Paris. « C’était un délire ! » raconte-t-elle volontiers[7].

Elle n'a cependant jamais combattu avec la mitraillette — prise à des Allemands — avec laquelle elle pose sur une photographie devenue célèbre. Une série de clichés sont pris par Jack Belden (en) pour le magazine américain Life. Simone Segouin devient alors un symbole de la Résistance, notamment aux États-Unis[5].

À Chartres, elle est la seule femme à défiler devant le général de Gaulle[5].

Pour son courage et son dévouement, elle est décorée en 1946 de la croix de guerre et obtient le grade de sous-lieutenant. Malgré tout, les honneurs ne faisaient pas partie de ses motivations : « J’étais une résistante, un point, c’est tout ! ».

Elle refuse ainsi initialement la LĂ©gion d'honneur[5].

Après la guerre, elle étudie la médecine et devient infirmière pédiatrique.

Femme de caractère, Simone Segouin ne s’est jamais mariée et ses six enfants portent son nom. Toujours à l’écoute de l’actualité et de la politique, elle est « contente de savoir que des jeunes ne sont pas indifférents à cette période de sa vie » et affirme encore et toujours qu’il faut « être fier de ses opinions ». Même si cette période de sa vie lui semble bien loin, Simone Segouin confie :

« Si c’était à refaire, je le referais parce que je ne regrette rien… Non, je n’ai aucun regret. »

Elle s’éteint le 21 février 2023 à Courville-sur-Eure, à l'âge de 97 ans[8] - [5].

Distinctions et hommages

DĂ©corations

Hommage

Une rue de Courville-sur-Eure, son lieu de retraite, porte son nom[9].

Notes et références

  1. Atlantico, « Simone Segouin, ou la jeune femme qui a permis d'arrêter de 25 soldats allemands », sur Atlantico, .
  2. « Photographie de la jeune résistante armée de Chartres », sur fondationresistance.org (consulté le ).
  3. « Les battantes : Simone Segouin, visage de la Résistance à 19 ans », sur Franceinfo, (consulté le ).
  4. « L'incroyable histoire de Simone Segouin, la jeune femme qui a permis l'arrestation de 25 soldats allemands à seulement 18 ans en 1944 », Atlantico.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Thomas Hermans, « Qui était Simone Segouin, dernière résistante d'Eure-et-Loir, morte à 97 ans ? », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  6. (eu) Montero, Almu Montero, « Simone Segouin, combatiente en la Resistencia Francesa », sur naiz.eus, (consulté le ).
  7. (en) Jack Belden, « The Girl Partisan of Chartres », Life,‎ (lire en ligne).
  8. Centre France, « Exclusif - Simone Segouin, la dernière résistante d'Eure-et-Loir, s'est éteinte ce mardi matin », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  9. Marion Bérard, « Simone Ségouin, figure de la Résistance en Eure-et-Loir, nommée chevalier de la Légion d'honneur », sur https://www.lechorepublicain.fr, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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