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Service-level agreement

Le service-level agreement (SLA) ou « accord de niveau de service » est un document qui définit la qualité de service, prestation prescrite entre un fournisseur de service et un client. Autrement dit, il s'agit de clauses basées sur un contrat définissant les objectifs précis attendus et le niveau de service que souhaite obtenir un client de la part du prestataire et fixe les responsabilités.

Le SLA tend à devenir un outil essentiel aux clients souhaitant bénéficier d'une sécurité élevée sur certains de leurs niveaux de sécurité de stockage ainsi que sur la gestion de leurs données à caractère personnel[1]. De nombreux indicateurs doivent être définis, analysés et contrôlés afin que la performance proposée par le prestataire soit maximisée.

Présentation

Historique

L’utilisation de l’entente de service est apparue pendant les annĂ©es 1980 pour gĂ©rer la qualitĂ© de service dans le domaine des tĂ©lĂ©communications[2]. En effet, grâce aux services utilitaires comme le grid computing (grille de services), le SLA et en particulier ses services commerciaux sous-jacents ont fortement Ă©mergĂ©.

Description

Un SLA est la formalisation d’une entente nĂ©gociĂ©e entre client et fournisseur[3]. Il met par Ă©crit l’attente des parties sur le contenu des prestations, leurs modalitĂ©s d'exĂ©cution, les responsabilitĂ©s des parties, les garanties, c'est-Ă -dire le niveau de service. Les ressources peuvent alors ĂŞtre annoncĂ©es et commercialisĂ©es sous forme de services basĂ©s sur une entente de service qui inclurait des spĂ©cifications gĂ©nĂ©rales et techniques, y compris les politiques de prix et les propriĂ©tĂ©s des ressources nĂ©cessaires Ă  l’exĂ©cution du service. La nĂ©cessitĂ© d'une entente de service est encore consolidĂ©e avec les fournisseurs de services d’application (ASP ou application service provider). Une large gamme d’applications est mise Ă  la disposition au grand public grâce au modèle ASP comme le service de paiement par carte de crĂ©dit. Par exemple, le SLA peut spĂ©cifier les niveaux de disponibilitĂ©, de performance, d’opĂ©ration ou de tout autre attribut du service en question, tel que la facturation voire les pĂ©nalitĂ©s (financières ou autres) en cas de manquement au SLA.

Les spécifications techniques d’un SLA sont généralement décrites soit grâce à :

  • un SLS (service level specification) "spĂ©cification de niveau de service" : guide spĂ©cifiant les critères que le service doit fournir.
  • un SLO (service level objectives) "objectifs de niveau de service" : le nĂ©cessaire pour les mesures de la qualitĂ© des services telles que dĂ©crites dans le SLS.

Objectifs

Le SLA vise à s’assurer que les attentes et les besoins du client comme du fournisseur soient clairement définis. Il a pour but de prévoir des critères d’évaluation ainsi que des moyens de mesure. Il permet à chaque partie de vérifier mutuellement le respect de leurs engagements. À terme et à condition qu’il soit respecté, le SLA contribue à établir une relation de confiance et/ou de partenariat entre le client et le fournisseur et peut être utilisé comme un instrument de marketing par les services commerciaux et techniques.

Distinction entre SLA et UC, OLA

Le cadre d'analyse ITIL fait une claire distinction entre ces trois termes :

  • Service-level agreement (SLA) se traduit par entente de niveau de services : il formalise les relations dans l'organisation entre le client «mĂ©tier», comme une direction opĂ©rationnelle, et la direction des systèmes d'information.
  • Underpinning contract (UC) se traduit contrat de sous-traitance informatique : il rĂ©git les relations entre la direction des systèmes d'information et ses sous-traitants, prestataires de services ou fournisseurs.
  • Operational level agreement (OLA) se traduit par objectifs de niveaux de service : il Ă©tablit les relations entre les diffĂ©rentes entitĂ©s ou services de l’organisation des TI.

Par exemple :

  • Un centre de services reçoit 1000 appels par mois. Un SLA est conclu avec le centre d’appel afin que les appels non-rĂ©pondus ne dĂ©passent pas 15 % de l’activitĂ©.
  • Le centre d’appel est composĂ© de 3 Ă©quipes A, B et C. Elles reçoivent respectivement 400, 350 et 250 appels par mois. Chacune d’entre elles a conclu un OLA avec le centre d’appel en ayant pour objectif une limite de 12% d’appels non-rĂ©pondus.
  • L’équipe A sous-traite la moitiĂ© de son activitĂ© soit 200 appels par mois. Elle a Ă©tabli un contrat de type UC avec son partenaire prĂ©voyant un objectif d’appels non-rĂ©pondus de 10%.

Contenu du SLA

Les composants d’une bonne entente de niveau de service doivent comprendre les éléments suivants[4] :

  • Le type de service Ă  fournir : il doit spĂ©cifier les types de services ainsi que tous les dĂ©tails de ces derniers. Dans le cas d’une connectivitĂ© rĂ©seau IP, les types de services doivent dĂ©crire les fonctions comme l’utilisation et la maintenance des Ă©quipements rĂ©seau, la largeur de bande de connexion Ă  fournir, etc.
  • Le niveau de performance souhaitĂ© des services, en particulier sa fiabilitĂ© et sa rĂ©activitĂ© : un service fiable est celui qui souffre de perturbations minimes durant un espace de temps spĂ©cifique, mais Ă©galement celui qui est disponible presque tout le temps. Un service avec une bonne rĂ©activitĂ© rĂ©alisera les actions rapidement auprès des clients.
  • Les Ă©tapes Ă  suivre pour signaler les problèmes du service : cette Ă©tape a pour but de spĂ©cifier les coordonnĂ©es Ă  signaler et l’ordre dans lequel les dĂ©tails sur le problème doivent ĂŞtre communiquĂ©s. Le contrat doit Ă©galement informer sur l’intervalle de temps au cours duquel le problème sera examinĂ©.
  • Le temps de rĂ©ponse et les solutions aux problèmes examinĂ©s : le temps de rĂ©ponse est la pĂ©riode de temps au cours duquel le fournisseur de service va lancer son enquĂŞte sur le problème. Le temps de rĂ©solution du problème est la pĂ©riode durant laquelle le problème actuel du service sera rĂ©solu et corrigĂ©.
  • Le suivi des processus et les rapports de niveau de service : ce composant dĂ©crit comment les niveaux de performance sont supervisĂ©s et surveillĂ©s. Ce processus implique la collecte de diffĂ©rents types de statistiques, la frĂ©quence Ă  laquelle ces statistiques seront collectĂ©es et la façon dont ces statistiques seront accessibles par les clients.
  • Les rĂ©percussions pour le fournisseur de services qui ne respecte pas son engagement : si le fournisseur n'est pas en mesure de satisfaire aux exigences Ă©noncĂ©es dans le SLA, ce dernier devra faire face aux consĂ©quences pour cet Ă©chec. Ces consĂ©quences peuvent inclure le droit du client de rĂ©silier le contrat ou de demander un remboursement pour les pertes subies par le client en raison de la dĂ©faillance du service.
  • Les conditions de paiement: doivent ĂŞtre très prĂ©cise afin que le client ait une limitation de temps et que le fournisseur ait au moins un engagement de la part de son client.

L’une des clauses la plus importante dans la SLA est celle relative à la sécurité. Le prestataire doit être capable de garantir la sécurité des informations du client surtout en matière de récupération des données, copies de sauvegarde, accessibilité…

Critères d'évaluation

Les SLA prévoient généralement des indicateurs afin de mesurer la performance des services dans le but de réaliser une comparaison avec le niveau de qualité des services défini[5].

  • La disponibilitĂ© des SLA est Ă©valuĂ©e en identifiant les proportions, en pourcentage, du temps que le service prĂ©vu dans le contrat est rĂ©ellement accessible et utilisable sur une pĂ©riode dĂ©finie pouvant ĂŞtre par exemple hebdomadaire ou mensuelle.
  • La fiabilitĂ© dĂ©finit la frĂ©quence Ă  laquelle le service prĂ©vu est retirĂ© ou Ă©choue sur une pĂ©riode dĂ©finie. On dĂ©finit par exemple un nombre d’échecs par semaine.
  • La fonctionnalitĂ© (serviceability) est une extension de la fiabilitĂ©. Elle mesure la durĂ©e du temps disponible qui est perdu entre le moment oĂą la dĂ©faillance du service apparaĂ®t et le rĂ©tablissement du service. Il s’agit par exemple d’un pourcentage d’échecs par semaine ne durant que 30 minutes suivant sa signalisation.
  • Le temps de rĂ©ponse correspond au dĂ©lai entre le moment oĂą la demande de service a Ă©tĂ© effectuĂ©e et celui auquel la rĂ©ponse est obtenue. Il peut ĂŞtre mesurĂ© soit en temps de transfert, soit en temps de cycle.
  • La satisfaction des utilisateurs permet de mesurer la performance perçue par rapport Ă  celles qu’ils attendaient. Elle est le plus souvent apprĂ©ciĂ©e par sondage en utilisant un processus qui se rĂ©pète et qui change d’orientation au fil du temps.

Quelques Indicateurs de mesure

  • Abandon rate, signifiant taux d’abandon : il s’agit du pourcentage d’appels raccrochĂ©s pendant l’attente
  • ASA (average speed to answer, signifiant temps moyen pour rĂ©pondre) : il s’agit du temps moyen d’attente d’un appel avant d’obtenir une rĂ©ponse du centre de service (service desk)
  • FCR (first-call resolution, signifiant rĂ©solution au premier appel) : il s’agit du pourcentage d’appels entrants qui peuvent ĂŞtre rĂ©solus sans utiliser un rappel ou sans que l'appelant rappelle le service d'assistance pour terminer la rĂ©solution du cas.
  • MTTR (mean time to recover, signifiant temps moyen de rĂ©cupĂ©ration) : il s’agit du temps nĂ©cessaire pour rĂ©cupĂ©rer le niveau de service après une panne.
  • TAT (turnaround time, signifiant temps d’exĂ©cution) : il s’agit du temps nĂ©cessaire pour accomplir une tâche donnĂ©e.
  • TSF (time service factor, signifiant facteur du temps de service) : il s’agit du pourcentage d’appels rĂ©pondus dans une pĂ©riode dĂ©finie.
  • Uptime, signifiant temps de fonctionnement : il s’agit de la durĂ©e de disponibilitĂ© du rĂ©seau, de l’alimentation… selon ce que prĂ©voit l’accord commun. Cet indicateur est souvent utilisĂ© pour les services de donnĂ©es tels que l'hĂ©bergement partagĂ©, les serveurs privĂ©s virtuels et les serveurs dĂ©diĂ©s.

Les erreurs Ă  ne pas commettre

Dans la rédaction d'un SLA, il est important de fournir des descriptions de services complètes, de définir précisément ce que recouvre la notion de disponibilité. Il est également important d’anticiper sur les possibles problèmes qui peuvent interagir et de prévoir des solutions et prévoir les résultats à atteindre en temps normal de fonctionnement.

Avec une bonne rédaction et entente des deux parties, le SLA pourra remplir ses objectifs de service des prestations informatiques fournies, et en garantir les niveaux de performance.

ContrĂ´le

Le SLA d'un service (réseau, hébergement…) peut être validé de trois façons :

  • par le fournisseur du service lui-mĂŞme (solution souvent par dĂ©faut) ;
  • par le client du service, qui doit alors mettre en Ĺ“uvre un système de mesure adaptĂ© ;
  • par un tiers de confiance qui gère le système de mesures et aide Ă  l'interprĂ©tation (benchmarking).

Beaucoup de SLA s’en tiennent aux spécifications ITIL en matière de services informatiques.

Exemples d'application

Dorsale Internet

Backbone ou dorsale internet est un réseau informatique qui constitue le centre névralgique d’un réseau à haut débit. C’est la partie, dans le domaine des réseaux de télécommunications, qui supporte le plus gros trafic. Il n’est pas rare que ces fournisseurs internet proposent de leur propre gré leur SLA respectifs afin de montrer aux entreprises la qualité des services proposés[6]. Cependant, la loi sur les télécommunications des États-Unis datant de 1996 n’indique pas expressément un modèle exact à suivre mais de manière plus abstraite, énumère des pistes de réflexions à suivre pour établir des accords ou des contrats inter-entreprises. Par exemple, dans les articles 251 et 252, il est dit que l’obligation de négocier de bonne foi sur des questions telles que la revente ou l'accès partiel ou total est impératif pour ce genre d’entreprises.

WSLA

Le WSLA ou « entente de niveau service Web » est une norme relative à la surveillance de la conformité des services Web. Il permet aux auteurs du WSLA de spécifier, par l’intermédiaire de nombreux critères, les performances associées à une application de service sur le Web, les objectifs de performances à atteindre ainsi que les actions à mettre en pratique lorsque la performance souhaitée n’est pas atteinte.

Cloud computing

Le cloud computing ou l’informatique en nuage est l’une des nouvelles formes de traitement ou de stockage de données du XXIe siècle. Ce processus désigne l'exploitation de la puissance de calcul ou de stockage de serveurs informatiques distants par l'intermédiaire d'un réseau, généralement internet. Ces serveurs, très souples sont alors loués à la demande des clients selon leurs besoins. Ils peuvent, soit gérer eux-mêmes le serveur alloué ou bien, dans l'hypothèse où le client n’est pas en possession des connaissances requises dans ses services, se contenter d’utiliser des applicatifs distants. Selon la définition du National Institute of Standards and Technology (NIST), le cloud computing est l'accès via un réseau de télécommunications, à la demande et en libre-service, à des ressources informatiques partagées configurables. Il s'agit donc d'une délocalisation de l'infrastructure informatique. Ainsi les SLA s’étendent à travers les nuages d’informations du fait de l’importance de l’évaluation de la qualité du service et en raison de la multiplication de services similaires au cloud computing. Le SLA doit spécifier un ou plusieurs objectifs de niveau de services précédemment définis afin de garantir que la QoS (ou qualité de service) délivrée a satisfait les attentes du consommateur. Pour cela, la mesure, la surveillance et l'établissement de rapports sur les performances des nuages sont fondés sur la capacité à consommer des ressources. L’un des inconvénients majeurs du cloud computing par rapport au respect des engagements du SLA est la difficulté à déterminer la cause des interruptions de service en raison de la délocalisation de l'environnement, et éventuellement de sa complexité accrue.

Notes et références

  1. Jacques Quesnel, “Comprendre ITIL 2011 Normes et meilleures pratiques pour évoluer vers ISO 20 000”, Editions ENI,
  2. Yousri Kouki, Approche dirigée par les contrats de niveaux de service pour la gestion de l’élasticité du ”nuage”. Génie logiciel [cs.SE]. Ecole des Mines de Nantes., (lire en ligne)
  3. (en) Aikaterini Stamou, Systematic Service Level Agreement (SLA) data management, Archive ouverte de l'Université de Genève, , 147 p. (lire en ligne)
  4. (en) Verma, Dinesh, "Service level agreements on IP networks" (PDF)., IEEE. 92 (9)., (lire en ligne)
  5. (en) Kent D. Larson, « The role of service level agreements in IT service delivery », Information Management & Computer,‎ , Vol. 6 Iss 3 pp. 128 - 132
  6. « Global IP Network SLA », sur NTT Communications (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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