Septénaire (catholicisme)
Le Septénaire désigne dans le catholicisme la liste des sept sacrements canoniques.
Ces sacrements sont :
- le baptême ;
- l'eucharistie ;
- la confirmation ;
- le sacrement de réconciliation (appelé aussi sacrement de pénitence) ;
- l'onction des malades (aussi appelée sacrement des malades, anciennement extrême-onction) ;
- le mariage ;
- l'ordination.
Origine
Pendant le Moyen Âge, le nombre des sacrements variait énormément, des deux sur lesquels tout le monde s'accordait, à douze et plus. On ne sait pas très bien quand apparut la notion de sept comme étant le nombre de sacrements, bien que les Sentences de la théologie, anonyme datant d'environ 1145, soit peut-être le premier ouvrage à établir la liste des sept sacrements qui allaient devenir canoniques : les cinq sacrements communs à tous les chrétiens... et deux autres que tous ne partageaient pas... Cette distinction, ainsi que le chiffre sept, fut acceptée en une vingtaine d'années[1].
Pour mémoire, rappelons quelques-unes des réalités qui ne furent pas acceptées comme sacrements : la consécration monastique, l'onction royale, la consécration d'une église. D'où l'idée actuelle des « sacramentaux ». Le concept de sacrement, large et sans fixation précise, de l’Église ancienne, a cours jusqu'au douzième siècle. Au temps de la préscolastique, circulent encore des conceptions très variées sur le nombre des sacrements. Les évêques Fulbert de Chartres et Brunon de Wurtzbourg n'en comptent que deux, le baptême et l'eucharistie. Bernard de Clairvaux, quant à lui, en voit dix (dont le lavement des pieds), le cardinal Pierre Damien douze (y compris l'onction royale), et d'autres varient entre ces grandeurs. Ce n'est qu'avec le goût de la scolastique naissante pour la systématique qu'apparaissent les premiers traités sacramentaires, et avec leurs essais de définition, la fixation du Septénaire (vers le milieu du douzième siècle)[2].
La date de 1140 apparaît donc dans l'histoire de la théologie et de l'Église comme un tournant, qui est renforcé par le concile de Trente, qui affirme qu'il n'y a que sept sacrements, ni plus ni moins (session VII, 1547, canon 1), et que chacun de ces sept sacrements est vraiment et à proprement parler un sacrement.
Notes et références
- Alexandre Ganoczy, La doctrine catholique des sacrements, Paris, Desclée, 1988 « Au Xe siècle, les Églises occidentales commençaient à reconnaître, en plus du baptême et de l'eucharistie, la sacramentalité de la pénitence et du mariage. On y ajouta diverses onctions d'initiation: du baptême, de la confirmation, du sacre du roi, de l'ordination des prêtres et de la consécration des moines. Les nombres cités variaient entre cinq et douze. Quelques docteurs allaient jusqu'à trente »
- Franz-Josef Nocke (de), dans Handbuch der Dogmatik, édit. Theodor Schneider, Patmos, 1992