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Seconda pratica

Le terme seconda pratica, qui s'oppose au terme prima pratica (Ă©galement dĂ©signĂ©s par les termes style moderne et style ancien, respectivement), est un terme qui apparaĂ®t pour la première fois en 1603 dans Seconda Parte dell'Artusi, ovvero Delle imperfettioni della moderna musica (« Seconde partie de L'Artusi, ou Des imperfections de la musique moderne Â») de Giovanni Artusi, ouvrage dans lequel il est attribuĂ© par esprit polĂ©mique Ă  L'Ottuso Accademico (« L'obtus acadĂ©mique Â»). Dans la première partie de L'Artusi (1600), Artusi avait sĂ©vèrement critiquĂ© plusieurs madrigaux non publiĂ©s de Claudio Monteverdi. Dans la deuxième partie de l'ouvrage, L'Ottuso Accademico dĂ©fend Monteverdi et les autres compositeurs ayant adoptĂ© la seconda pratica[1]. Monteverdi a utilisĂ© le terme pour diffĂ©rencier une partie de sa musique de celle de compositeurs comme Giovanni Pierluigi da Palestrina ou Gioseffo Zarlino, et pour dĂ©crire la musique du dĂ©but de la pĂ©riode baroque, qui encourage une plus grande libertĂ© d'Ă©criture par rapport aux règles strictes de la prima pratica concernant les dissonances et le contrepoint.

Le style moderne a Ă©tĂ© inventĂ© par Giulio Caccini dans son cĂ©lèbre recueil de madrigaux de 1602, Le nuove musiche (« Les nouvelles musiques Â») qui comprenait de nombreuses monodies. La nouveautĂ© introduite par Caccini Ă©tait que l'accompagnement musical Ă©tait soumis au dĂ©roulement du texte des poèmes ; plus prĂ©cisĂ©ment, le style de Caccini Ă©limine tout ornement de monodies contrairement Ă  ce qui se faisait dans le passĂ©. Ce recueil marque Ă©galement le dĂ©but de l'utilisation de la basse continue, une autre caractĂ©ristique de l'Ĺ“uvre de Caccini.

Dans la prĂ©face de son cinquième livre de madrigaux (1605), Monteverdi a annoncĂ© un livre qu'il se propose d'Ă©crire : « Seconda Pratica, ovvero perfettione della musica moderna Â» (« La seconde pratique, ou la perfection de la musique moderne Â»). Un tel livre n'a jamais vu le jour. Mais la prĂ©face de son huitième livre de madrigaux (1638) semble ĂŞtre pratiquement un fragment de celui-ci. Monteverdi y prĂ©tend avoir inventĂ© un nouveau style animĂ© ou agitĂ© (il genere concitato - le « genre animĂ© Â», plus tard appelĂ© Stile concitato) pour rendre la musique « parfaite Â» (perfetta). En 1607, lors de la publication des Scherzi musicali de Claudio Monteverdi, son frère Giulio Cesare Monteverdi rĂ©dige la cĂ©lèbre Dichiaratione, document fondamental concernant la « seconda pratica », dans laquelle il dĂ©fend son frère contre les critiques de Giovanni Maria Artusi.

Notes et références

  1. Giovanni Artusi, Seconda Parte dell'Artusi, overo Delle imperfettioni della moderna musica, p. 16, Venice (1603)

Bibliographie

  • L'ombre de Monteverdi – La querelle de la nouvelle musique (1600 – 1638) : L'Artusi ou les imperfections de la musique moderne (trad. de l'italien), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 216 p. (ISBN 978-2-7535-0673-2), traduction des deux dissertations de L'Artusi, ovvero Delle imperfezioni della moderna musica, prĂ©face et commentaires par Xavier Bisaro, Giuliano Chiello et Pierre-Henry Frangne
  • Donald J. Grout, A History of Western Music (6th ed.), W.W. Norton and Company, New York, 2001. (ISBN 0-393-97527-4)
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